Où va donc s’arrêter l’inspecteur Kurokôchi ? Son ambition démesurée semble chercher à s’approprier le Japon tout entier. Ses ennemis les plus vaillants courbent l’échine en sa présence, les hommes influents du monde politique et financier restent interdits face à ce génie sans bornes. Keita Kurokôchi se plaît à se comporter comme une véritable crapule, n’oubliant jamais sa règle fondamentale : l’appât du gain ! Et pourtant, ce 5e opus présente cet artiste du vice avec quelques failles. Peiné par la mort du procureur, dont il est en partie responsable, il se répand en larmes de crocodiles. Une énième technique pour se faire bien voir...
Le lecteur, quant à lui, est saisi par les incessants retournements de situation que présente Takashi Nagasaki. Quel est donc le secret de ce brio ? Une alliance de simplicité et complexité. Kurokôchi incarne l’être le plus corrompu qui soit, ce qui fait de lui un personnage craint. Étonnamment, qu’il s’agisse d’ami ou d’ennemi, chacun cherche à en faire son allié, car au travers de ce récit palpitant, tous sont en quête d’un même trésor : ce pactole provenant d’un casse légendaire qui s’est déroulé des décennies plus tôt.
Depuis le commencement de la série, le lecteur reste en haleine, embarqué dans un voyage quasiment hypnotique. En dépit d’une étrange sensation de répétition par moments, on se sent comme aspiré par cette intrigue, notamment grâce au schéma subtil et adéquat mis en place par les auteurs. Une trame qui n’est pas sans évoquer un autre manga-thriller : Yukito, terminée récemment en cinq volumes, aux éditions Panini.
Graphiquement, le trait de Kôji Kôno continue sur sur sa lignée, avec précision des plans rapprochés, où les visages s’expriment de manière à la fois précise et caricaturale. Kurokôchi peut jouer les troubles-fêtes où qu’il aille : C’est pour notre plus grand plaisir !
(par Marc Vandermeer)
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Inspecteur Kurokôchi T5. Scénariste : Takashi Nagasaki. Dessinateur : Kôji Kôno. Éditeur : Komikku. 190 pages. Sortie : le 10 décembre 2015. Prix : 8,50 euros.
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