Si on ne comprend pas bien qui en veut à qui et lequel des escrocs d’importances diverses a le plus gros (flingue), il est clair que cette valise débordante de billets et un imposant paquet de drogue vont faire courir une bonne dizaine de personnages.
Dans une ville baptisée Murdertown, s’enchaînent donc flinguages tous azimuts et bons mots à la Tarantino : son cinéma n’est pas loin. Les auteurs se sont manifestement beaucoup amusés à jouer avec les poncifs du genre, de même qu’à faire de leurs dialogues des exercices de style très chargés.
Le dessin d’ Alessandra, qui a visiblement mêlé techniques au crayon et à l’ordinateur, évoque Cailleaux, Autheman, voire Ferrandez. Il a choisi ici un trait énergique et agressif, différent d’une œuvre précédente comme Fikrie, parue en 2006.
Le scénario mise avant tout sur le rythme et les morts déboulent toutes les deux pages. Les auteurs, lancés dans un jeu de massacre ludique, n’épargnent aucun personnage. Quant aux femmes de l’histoire, à la psychologie peu développée, elles apparaissent surtout en faire-valoir déshabillés.
Roman noir parodique pour post-ados ou salutaire coup de crayon dans l’univers balisé du polar sanglant ? Seuls les plus cléments pencheront pour la deuxième option.
(par David TAUGIS)
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