Dans un petit patelin paumé d’Espagne, un homme se meurt et a peur. À un point tel que sa femme fait appel à la rebouteuse du coin pour trouver une solution. Trois ou quatre incantations bien placées plus tard, et un coup de couteau sur un attardé mental, voilà notre mourant qui quitte son corps pour s’installer dans celui du jeune assassiné.
L’histoire pourrait se terminer ainsi bien sûr. Mais c’était sans compter sur la décomposition d’un cadavre qui va obliger l’usurpateur de chercher encore et encore d’autres corps à squatter.
1er prix international de la bande dessinée de la Costa Brava, ce petit album est porté par l’Espagnol Andreu Martin qui s‘est fait un nom sur la scène internationale de la littérature de jeunesse avec sa série policière « Flanagan » . Ici, il célèbre son amour pour le 9e art et brouille les pistes en mélangeant habilement les genres, allant là où on ne l’attend pas.
Il fait de l’amour le moteur de ce thriller horrifique. Une histoire où les morts vivants courent après la vie et luttent contre leur corps qui gonfle, empeste, bleuit et se raidit, et où la possession ne se transmet pas par une morsure mais par un baiser.
De son côté, Jacobo Navarro peaufine chacune de ses planches avec un coup de crayon personnel et stylé. Ils les dynamise à merveille avec un découpage et des choix de points de vue épatants et terriblement cinématographiques.
Une très bonne surprise donc qui souffre du coup d’un manque de quantité. En effet, on regrette que certains personnages ou situations ne soient pas un peu plus approfondis.
(par Mathieu Drouot)
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