La première intrigue de cette nouvelle série nous présente Danny Rand, connu aussi sous le nom et le masque de Iron Fist, sous un jour peu glorieux : il perd peu à peu sa connexion au chi de K’un-Lun, l’énergie qui lui permet ses prouesses héroïques. Ne comprenant pas la raison de cette récente évolution, Danny sombre dans une forme de dépression : est-il puni pour ne pas avoir protégé la cité de K’un-Lun, désormais détruite ?
S’enfonçant dans un cycle sans fin de combats clandestins à travers le monde, Danny comprend qu’il ne peut rencontrer d’adversaire à sa mesure, qui lui redonnerait la flamme de combattre et son énergie perdue par la même occasion. Alors qu’il traîne dans des quartiers mal famés au Viêt-Nam, un mystérieux inconnu l’aborde et lui propose de participer à une compétition secrète de kung-fu contre sept autres maîtres. Danny accepte de le suivre.
Cet album nous invite principalement à suivre les déboires de Iron Fist lors de cette compétition, cette invitation cachant de sombres desseins de ses hôtes en lien avec son passé. Autant l’avouer, nous n’avons été que très peu surpris par la dramaturgie des événements, souvent prévisibles. La succession quasi-ininterrompue des combats ne fait pas ressentir au lecteur un véritable danger qui planerait au-dessus du héros, même si c’est ce sentiment qui était probablement recherché.
En effet, on ressent vite à la lecture de cet album qu’il s’inscrit dans une, désormais longue, tradition du genre : jeter le héros plus bas que terre pour le voir se relever, et ainsi souligner son caractère hors du commun. Eh bien, le résultat ici nous a semblé manquer sa cible : Iron Fist n’est pas un personnage déplaisant sur le papier, mais on ne ressent que peu d’empathie pour le personnage et ses expériences malheureuses.
L’écriture du personnage est ici peu joviale ou légère, contrairement à l’accoutumée, ce qui pourra peut-être désarçonner quelque peu les lecteurs assidus ; rien de rédhibitoire toutefois. À côté de lui, la galerie de nouveaux personnages peine à réellement exister tant ils se succèdent vite au fil des pages pour le bien du déroulement du tournoi, ce qui n’apporte pas un point d’ancrage supplémentaire à la lecture.
Relevons toutefois au crédit de cet album l’intéressante démarche du dessinateur Mike Perkins pour mettre en scène les combats de Iron Fist : la composition des planches concernées est dynamique et le trait de l’artiste fait ressortir la puissance maîtrisée des coups assénés, ou reçus, de Iron Fist.
Ce premier album ne nous a pas enthousiasmé outre mesure et nous apparaît finalement comme dispensable. Les aficionados du personnage pourront attendre une nouvelle sortie avec plus de punch de leur favori.
(par Romuald LEFEBVRE)
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