À voir ce qu’ils lui font subir depuis leur arrivée sur la série, on peut sérieusement penser que Swierczynski et Foreman en veulent au personnage.
À peine débarrassé d’un ennemi aux habitudes culinaires personnelles et encore bien amoché, notre héros part pour la 8ème cité mystique qui ressemble beaucoup plus à une antichambre de l’enfer qu’à la maison du père Noël. En tant qu’arme immortelle de la cité de Kun Lun, il est chargé avec les cinq autres champions des cités mystiques de libérer les innocents de ce lieu idyllique qui sert de pénitencier pour les pires garnements du coin.
Malheureusement, dès leur arrivée, les six compères sont attrapés et utilisés comme souffre-douleurs dans l’arène face à des monstres tous plus horribles les uns que les autres.
À bout de force, meurtris et démoralisés, ils croupissent depuis dans leur geôles ou se font lyncher en rêvant à une solution miracle qui les fera quitter cet enfer.
Sombre et poisseux, le trait de Travel Foreman dépeint merveilleusement ce lieu malsain, soumis à la violence et au sadisme. Happé par cette ambiance dès la première planche, on reste envoûté tout au long de la lecture aussi bien par un style graphique ciselé que par un découpage maîtrisé.
Pourtant, par manque d’ambition (l’ensemble aurait mérité d’être prolongé), on reste frustré par la fin de cette aventure. Facile et attendue, elle dénote violemment avec ce que Duane Swierczynski avait mis en place avec cette cité-piège apparemment pas si impossible à quitter.
L’album contient également deux petites histoires indépendantes où l’on y suit deux Iron Fist, un dans la Chine du VIIIe siècle et un autre dans le futur.
Bien que d’une qualité modeste, ces deux chapitres ont tout de même l’avantage de développer et renforcer la mythologie de cette série si bien élaborée par Ed Brubaker et Matt Fraction lorsqu’ils furent en charge de relancer le personnage.
(par Mathieu Drouot)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.