Ce cinquième tome de Jabberwocky, sur sept en tout mais qui compte désormais une séquelle au Japon, nous propose deux histoires nous entraînant dans des lieux bien différents, mais toujours nimbés dans le Steampunk et le Pulp, avec une pointe de Jules Verne bienvenue.
Tout d’abord nous retrouvons nos agents du Château d’If -Lily, l’ex-agent secret anglais, un brin alcoolique, et Sabata, le dino pistolero, qui tentent de déjouer un attentat qui vise l’exposition universelle de Paris.
Après avoir convaincu un riche nigaud excentrique de les financer, les terroristes, qui se révèlent évidemment être des dinosaures haïssant les humains, ont préparé un canon et un obus gigantesques pour rayer Paris de la carte, tout simplement.
Une course contre la montre rondement menée, avec un « chef des méchants » qui s’aime s’écouter parler mais qui n’en reste pas moins redoutable, à laquelle s’ajoute l’excentrique nigaud qui apporte une touche d’ironie féroce à l’action.
Dans la seconde histoire, Lily et Sabata mènent l’enquête sur d’étranges naufrages qui sentent l’arnaque à l’assurance ! Derrière ces accidents se cacherait une créature de légende, Moby Dick. Et pour le traquer, rien de moins qu’un ancien compagnon du Capitaine Achab et un sous-marin digne du Nautilus.
Après avoir fait le tour des figures historiques, Masato Hisa s’amuse cette fois avec les classiques de l’imaginaire du XIXe siècle : De la Terre à la Lune, 20 000 Lieues sous les Mers et évidemment Moby Dick.
Ces choix permettent de varier les sujets et les environnements que le mangaka sait parfaitement utiliser pour offrir à ses lecteurs des séquences d’action et des enjeux renouvelés et surprenants. Sans oublier le jeu amoureux entre la demoiselle et le dino très cool, appréciable dans sa pudeur et ses pointes d’humour, de complicité mais aussi de jalousie !
Du côté du dessin, le style de Masato Hisa, à base de profonds aplats noirs et d’expressivité délurée continue de progresser en maîtrise et en lisibilité. Le découpage gagne ainsi en intensité et efficacité, permettant de bien situer l’action dans l’espace et donc de mieux profiter des chorégraphies et de la mise en scène en général.
Sans atteindre l’excellence narrative et graphique d’Area 51, ces aventures « au pays des dinos » n’en demeurent pas moins très chouettes et agréablement divertissantes pour les amateurs de Pulp retro, de gunfights et de monstres.
(par Guillaume Boutet)
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Jabberwocky T5. Par Masato Hisa. Traduction Akiko Indei et Pierre Fernande. Glénat Manga, collection "Seinen". Sortie le 28 octobre 2015. 192 pages. 9,15 euros.
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Jabberwocky sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1,
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Lire la chronique des tomes 1 & 2 d’Area 51,
Lire la chronique des tomes 3 & 4 d’Area 51.