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TRIBUNE LIBRE à Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »

Par le 1er décembre 2009                      Lien  
Jacques Terpant est dessinateur de bande dessinée professionnel depuis 1982. On lui doit notamment Pirates avec Philippe Bonifay (Éditions Casterman) et, récemment, Sept cavaliers, adapté de Jean Raspail (Éditions Delcourt).

Henri Filippini a publié sur le site d’Actuabd un billet d’humeur où il s’étonne de la passivité des auteurs de BD face aux maisons d’édition, devant la dégringolade vertigineuse de leurs conditions de travail. Son papier a vu plus de cent réactions virulentes notamment une du syndicat des auteurs. La majeure partie des réactions étant axées, non pas sur le contenu, mais sur l’émetteur, Henri Filippini en tant qu’ancien éditeur Glénat étant bien mal placé pour donner des conseils. Il me semble que l’on ferait mieux de s’intéresser à ce qui est dit, plutôt qu’à celui qui le dit, car je l’affirme : « il a raison ». On ne me soupçonnera pas de collusion ou de sympathie avec lui : je n’ai travaillé qu’une fois avec M. Filippini, en compagnie de Philippe Bonifay, au début de nos modestes carrières et, suite à une engueulade mémorable entre les deux, sur un tout autre sujet que nos albums, je fus viré.

Pourquoi a-t-il raison ? Car tout a changé. On voit aujourd’hui exister des maisons d’édition avec des catalogues volumineux dont les chiffres des meilleures ventes, auraient été considérés, il y a vingt ans, comme des échecs commerciaux retentissants. Pourtant, ces maisons prospèrent, éditent toujours plus et souvent mieux. Ces éditeurs font leur métier.

Mais si ces maisons d’éditions peuvent vivre de ces faibles tirages, c’est parce que leurs auteurs n’ont plus de prix, Beaucoup reçoivent une avance ridicule qu’ils acceptent avec le rêve secret que la gloire les prendra un jour dans ses bras parfumés, et là, on verra ce que l’on verra ! Sans avoir, hélas, compris que l’éditeur concerné vit de son rêve, comme autrefois l’éditeur dit « à compte d’auteur », en accumulant une suite de petits bénéfices sur de petits tirages. Mais cet éditeur ne lui donnera jamais les moyens de passer à la dimension supérieure, lui préférant toujours un nouvel arrivant encore moins exigeant qui, du fond de la cuisine de chez maman ,où il vivra encore 15 ans, se prépare à montrer son œuvre à un public qui l’attend : « Bon, il ne m’a pas proposé d’argent pour le premier album, mmais si cela marche… » Le jeune auteur est (je sais que la comparaison est risquée) comme un travailleur sans papier : il n’aura du travail que s’il accepte des conditions de travail encore plus basses que son frère immigré en situation légale qui, lui-même, était moins cher que…. Etc. On est donc bien loin du statut qu’évoque Henri Filippini dans son article et qu’ont connu pour leur début les auteurs de BD quadragénaires ou quinquagénaires en activité.

À cette époque, il a raison, on entrait de plain-pied dans un métier. Aujourd’hui, on fait semblant. J’ai remarqué d’ailleurs un vrai divorce de génération. On ne se parle plus entre auteurs « installés » et auteurs arrivants. L’auteur en place est regardé comme un ringard. Comme au cinéma, la nouvelle vague voyait de haut Henri Decoin ou Jean-Paul Le channois. L’art est rupture me direz-vous ? Oui, nous sommes devenus des artistes, des auteurs. Nous y avons perdu en route un métier, un statut, une vie professionnelle. Car je suis persuadé que cette rupture générationnelle est aussi au fond très « économique » .Une rupture de statut.

Il est bien difficile de lutter contre l’évolution d’un métier, mais là où Filippini a encore raison, c’est que nous en sommes en partie responsables. Les auteurs ne se parlent pas de leurs tirages, de leur situation véritable, de leurs contrats, Nous sommes des caricatures d’individualistes forcenés. C’est la raison principale de la situation qui est la nôtre Aux Etats-Unis, un écrivain qui veut éditer cherche d’abord un agent littéraire qui va défendre ses intérêts. Ce métier débute tout juste en France. Je me souviens de l’un d’eux qui avait pouffé de rire en lisant le contrat d’un écrivain français pourtant reconnu et bon vendeur. Nous sommes devenus des écrivains, nous en avons le statut depuis que la presse a disparu. Voilà un terrain à débroussailler, mais vite, les ronces deviennent étouffantes.

Sur l’évolution du métier, j’avais, il y a quelque mois, publié ce petit article qui complète celui-ci sur mon site

Jacques Terpant

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Photo en médaillon : Jacques Terpant par Didier Pasamonik

Cette rubrique donne la parole aux personnalités de la bande dessinée sur des sujets qui concernent le métier. C’est un lieu de réflexion ouvert. Pour nous écrire, postez vos propositions à infos@actuabd.com

 
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117 Messages :
  • Un petit problème avec le lien qui mène à l’article sur le site de notre ami Jacques.

    Jacques, votre analyse sur la situation actuelle est aussi la mienne.

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    • Répondu par ActuaBD le 1er décembre 2009 à  13:13 :

      Le lien a été rétabli. Merci.

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      • Répondu par Bonifay Philippe le 1er décembre 2009 à  15:01 :

        Hello à tous,

        J’avais l’intention de participer à la discussion proposée par Henri Filippini mais j’ai un peu tardé. Bien m’en a pris ! Jacques Terpant vient de proposer sa réflexion et je m’y retrouve parfaitement. Super !

        Je me permettrais tout de même de rajouter que le monde entier tend au même processus... nous y sommes tout naturellement inclus : Les entreprises qui préfèrent embaucher des jeunes sous-payés plutôt que des anciens expérimentés mais plus chers, depuis des années les caissières ont le BAC (ou plus) et remplacent, pour le même prix, des jeunes filles sans bagages et parfois un peu paumées, etc. Nous payons le prix des (trop nombreuses) années de gouvernements (variés) peu préoccupés par le sort des Humains...

        Personnellement, je ne suis pas un adepte du syndicat pour notre profession. J’ai été syndiqué dans une autre branche mais, pour des raisons un peu longues à résumer, je n’étais pas "emballé" à l’idée de m’affilier au syndicat des auteurs de BD. Finalement, cette discussion initiée par Henri me fait changer de position. Même si je reste en adéquation avec mes idées premières, je vais de ce pas contacter les copains du syndicat et m’affilier.

        Amitiés à tous
        Philippe

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    • Répondu le 1er décembre 2009 à  13:17 :

      je partage moi aussi votre vision de notre "métier"....

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    1er décembre 2009 13:26, par luc Brunschwig

    Je déteste dire "je vous l’avait bien dit"... mais ceux qui aime exhumer les pages du net éternellement consultables pourront s’amuser à regarder ce que je disais déjà il y a 10 ans et qui m’a valu bien des sourires consternés de mes camarades auteurs...

    Oui, j’ai montré en mon temps du doigt la logique des Editions Delcourt et Soleil (et autres maisons émergeantes comme elles l’étaient à l’époque) qui produisaient toujours plus... non par conscience de promotionner des albums de plus en plus qualitatif, mais parce qu’il est plus facile à un éditeur de faire son beurre sur le volume que sur le détail... qu’il est plus facile à un éditeur d’être rentable en vendant 6.000 ex d’une centaine de livres mal payés à leurs auteurs et non promotionnés, qu’en investissant un fort budget promotionnel sur un petit nombre d’albums payés très chers mais sans garantie de trouver le public au bout du chemin...

    Autre chose que l’on ignore trop souvent, c’est qu’un éditeur dans les années 90 hésitait à prendre un album qu’il savait ne pas pouvoir vendre au delà de 4.000 ex... parce qu’un tirage à 4.000 lui coûtait très très cher (dans l’impression s’est la mise en route de la machine qui coute cher, une fois celle-ci lancée, c’est juste (ou presque) le coût du papier... ce sont donc les derniers exemplaires tirés qui coûtent le moins et rapporte donc le plus, opération qu’il est impossible de réaliser sur un tirage de 4.000). Or, aujourd’hui, les éditeurs ne négocient plus avec leur imprimeur au tirage de l’album, mais une somme forfaitaire sur le volume d’albums qu’il peut lui fournir sur l’année. Ca garantie à l’imprimeur du travail pour l’année à venir (en grande quantité) et à l’éditeur de pouvoir imprimer 3 à 4.000 ex d’un bouquin sans que celui-ci lui côute plus cher qu’un tirage à 20 ou 30.000.

    Ca s’appelle de la logique industrielle, messieurs, dames... le hic dans cette affaire, c’est que si l’éditeur se paie sur le volume, si l’imprimeur se paie sur le volume, les auteurs, eux, n’ont que leur album pour vivre. Et là, en terme de volume... ???

    Et voila donc que se dessine l’auteur de BD des années 2010 :
    Mal payés à la page, pas promotionné en librairie, avec des mises en place de plus en plus faibles dans un contexte où la visibilité est indispensable à de bonne vente dans des librairies sur-engorgées, que restent-ils aux jeunes auteurs et aux auteurs peu rentables sinon leurs yeux pour pleurer ?
    Tout le risque est pris par les auteurs. Nous coutons peu, et ce que nous coutons, nous le remboursons à nos éditeurs sur le faible volume de ventes que nous faisons (puisque de plus en plus, l’avance sur droit devient la généralité et qu’un faible volume de vente suffit à sortir l’éditeur du rouge)...

    Autrefois, il nous restait une arme contre ces bas prix de planche : faire jouer la concurrence entre les maisons d’éditions. Mais aujourd’hui, les choses ont là aussi changé. C’est Dargaud et Dupuis qui définissaient plus ou moins les conditions contractuelles "hautes"... mais... mais Dargaud a racheté Dupuis et pour un même album, il n’est plus possible de faire monter les enchères (ou très peu) entre l’un et l’autres qui désormais appartiennent au même groupe. Les conditions ont été jusqu’à changer sur des séries déjà lancées à l’intérieur de ces maisons qui harmonisent (jamais à la hausse)leurs contrats...
    Vous me direz, voila une vision a bien court terme de nos amis éditeurs... si il n’y a pas promotion sur les nouveaux auteurs, il n’y aura pas émergence d’une nouvelle génération d’auteurs ? Et alors ? La plupart des maisons sont aujourd’hui entre les mains de l’industries... la logique est de faire son beurre très vite... et peu importe l’avenir de la BD...

    Qu’importe la promotion de jeunes auteurs quand on peut associer un scénariste qui vend depuis des années, un dessinateur qui explose tout depuis des années, saupoudrer tout ça du marketing et de la publicité nécessaires parce qu’on sait que cette fois là, ce sera rentable et qu’on fera 5, 10, 20 fois, 100 fois la culbute...
    La logique industrielle vous dis-je... celle dans laquelle le mot artiste devient risible et raillé...

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    • Répondu par Drimeur le 1er décembre 2009 à  14:24 :

      vous me faites peur. Moi qui revait de me lancer dans ce métier...Je ne sais quoi penser...

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      • Répondu par Manu le 1er décembre 2009 à  17:21 :

        Ce rêve peut vite devenir cauchemar, je te le garantis. C’est Pica qui avait aussi attiré l’attention sur l’immense misère qu’il voyait dans les festivals, et avait écrit au ministre de la culture de l’époque ( 3 ou 4 ans ) pour lui faire part de cet état de chose. Que s’est il passé ensuite, j’en sais rien !
        Perso pour correspondre avec pas mal de dessineux sur FB, jamais je n’ai vu autant de smicard, dépressif, hypocondriaque ou même avec des "incidents" cardiaque du au stress à répétition plus des journées de 16 h par jour, n’est ce pas, Mr Terpant ;)

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    • Répondu le 1er décembre 2009 à  14:31 :

      Je me souviens très bien d’une réunion autour de François Bourgeon à Blois, il y a déjà pas mal de temps, et où tous vos arguments étaient mis en avant et depuis.... Nada... C’est là que je me demande pourquoi tous ces problèmes de fond sont si peu débattus et combattus par la profession et le syndicat... C’est désespérant de voir que chacun défend son bout de gras dans son coin alors qu’en mettant en place des bases solides on pourrait ( peut-être) créer un vrai statut d’auteur de bd. C’est terriblement complexe, mais ça devient indispensable. Votre message est tout à fait juste. Les éditeurs sont dans une logique de consommation de masse au détriment des auteurs...

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      • Répondu par Jacques Terpant le 1er décembre 2009 à  14:56 :

        Parce-que ,comme le dit très justement Luc Brunschwig ,la logique d’en face est une logique industrielle implacable et que nous y répondons individuellement dans l’alcove de l’éditeur.je n’ai jamais vu un syndicat arriver à fédérer,pas plus ,ceux évoqués par Filippini que de nos jours.D’où ma suggestion de voir se développer le métier d’agent litterraire.Cela commence en litterrature,ceux qui se sont posés sur ce métier pensent que d’ici 10 ans,chaque écrivain aura le sien, pour l’instant aucun ou presque (je crois que Catel en a un ,depuis KIKI de Montparnasse) ne s’interesse à la BD.

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        • Répondu par Cyril Pedrosa le 1er décembre 2009 à  20:58 :

          Tout dépend de ce que vous appelez "arriver à fédérer" : le syndicat des auteurs de bd compte 200 auteurs adhérents. Cela veut dire 200 auteurs qui payent 80 euros tout les ans pour défendre ensemble un projet collectif, être solidaires entre eux, résoudre concrètement les problèmes des uns en s’aidant des autres etc etc...
          Ce n’est sans doute pas assez pour tout résoudre, mais je suis surpris de la façon dont beaucoup semble balayer cet effort collectif d’un revers de main.

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          • Répondu le 2 décembre 2009 à  11:48 :

            200 auteurs adhérents sur combien d’auteurs actuellement recensés ?

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      • Répondu le 1er décembre 2009 à  16:16 :

        Ou bien le métier d’auteur de BD n’est plus un métier et il faut faire un boulot à côté pour vivre. Et là, si on pousse la logique jusqu’au bout, puisque ce n’est plus un métier, je ne vois pas pourquoi les auteurs devraient continuer de verser des cotisations à l’IRCEC et à l’AGESSA...
        Ou bien c’est un métier. Ce que je crois vu le temps qu’il faut pour la plupart des dessinateurs pour exécuter une page. Et là, si on pousse la logique jusqu’au bout, se pose à nouveau la question du droit d’auteur face au copyright. Finalement, quelle est la solution la plus avantageuse ? Des droits qu’on nous fait miroiter ou des salaires fixes avec un intérêt aux bénéfices ? Des studios pour les projets les plus ambitieux techniquement ?
        Ou bien les deux cohabitent ? L’écrivain de BD et l’auteur en entreprise.

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        • Répondu le 1er décembre 2009 à  17:23 :

          Ce qu’il faudrait c’est que les auteurs des série vedette se mettent en greve de sortie pour soutenir les jeunes dans leur démarches !

          concernant les retraites j’avais pensé a un moment a une idée de série de beau livre regroupant tout les travaux non publié pour cause de décès ou d’arrêt de série ou planche inachevées (la mouette de hubinon, les dernières page de vance pour bruno brazil, les planches de tintin inédite histoire entamée de quelques pages.... le fruit des ventes de livre irait dansune caisse commune et serait répartit entre les auteurs à la retraite, ou les famille de dessinateur décédé qui sont dans le besoin. les cout serait payé équitablement par les éditeurs !!!!! c’est beau de rever mais il y’a tellement de chefs d’oeuvres que personne n’a vu et qu’on ne verra jamais tout en servant une idée sociale !!!!!

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          • Répondu par Renaud le 1er décembre 2009 à  20:03 :

            "Ce qu’il faudrait c’est que les auteurs des série vedette se mettent en greve de sortie pour soutenir les jeunes dans leur démarches !"

            Quelles démarches ?

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            • Répondu par joel le 1er décembre 2009 à  20:39 :

              celle de d’imposer plus facilement leur tarifs et négocier leur contrat !

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              • Répondu le 1er décembre 2009 à  21:06 :

                Ben voyons, vous prenez les ainés pour des naïfs ? Tous solidaires ou chacun pour soi. Il n’y a que deux alternatives possibles.

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              • Répondu par Renaud le 1er décembre 2009 à  21:37 :

                Si les "auteurs vedettes" doivent se mettre en grève chaque fois qu’un débutant négocie un contrat, on n’est pas prêt de voir sortir leurs bouquins. Sans compter que le droit de grève n’existe pas pour les auteurs. En faisant ça, ils risquent de se mettre en position de rupture de contrat pour non respect des délais.
                Si une grève doit être menée, elle doit l’être par TOUS les auteurs, pas seulement par les plus prestigieux.

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                • Répondu par joel le 2 décembre 2009 à  05:32 :

                  Si ça se trouve, Leconte, ludidwine,Fred et Walthéry sont déjà en grève depuis plusieurs années et personne n’en parle !

                  Répondre à ce message

    • Répondu le 2 décembre 2009 à  15:04 :

      M. Brunschwig, votre analyse est très pertinente mais, par pitié, apprenez l’existence du verbe "promouvoir" et oubliez cet horrible "promotionner".

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    1er décembre 2009 18:01, par Kris

    Rapidement, quelques précisions :

    - le SNAC n’a jalais attaqué Fillipini sur le fond de son propos. Au contraire il l’a approuvé (relire s’il le faut ce que nous avons écrit ou la réaction que j’ai posté en mon nom propre).

    - le snac a réagi sur l’accusation que le syndicat ne prenait pas ce sujet en compte. Or, c’est faux, ça fait des semaines, voire des mois que nous en parlons. Mais, une fois de plus, le sujet est trop complexe pour se permettre de partir bille en tête sans réfléchir aux revendications précises et à leurs conséquences. Le syndicalisme ne se construit pas dans les colonnes d’actuaBd aussi instructives soient-elles pour recueillir réactions et opinions. Il se fait dans des réunions d’auteurs et en prenant le temps de travailler les dossiers sur le fond puis en allant en négociation/manifestation, etc, etc. Ces réunions, nous en avons fait dans nombre de festivals où se bousculaient timidement, outre les membres du comité, moins de 10 auteurs la plupart du temps...

    Là, nous discutons de l’opportunité et des contours d’une prochaine action entièrement consacrée à ce sujet (et une fois de plus, c’était en cours bien avant l’article de Fillippini). J’espère que, grâce à toutes ces interventions, les auteurs sauront cette fois se mobiliser, même si c’est juste pour gueuler qu’ils ne sont pas d’accords avec la Terre entière.

    Et surtout, par pitié oui, arrêtons d’opposer auteurs "installés" et jeunes auteurs, scénaristes et dessinateurs ou coloristes, syndiqués et "individualistes" ou que sais-je encore... Nous avons tout à perdre là-dedans. Le seul moyen d’avancer, c’est de s’unir, au-delà de nos différences d’exercice, de "statut", d’expériences, etc. . Et le meilleur regroupement pour faire avancer socialement les choses, ça reste un syndicat.

    Qui n’est rien d’autre que ce qu’on en fait, tous ensemble, et où chaque auteur est évidemment le bienvenu...

    Amitiés,
    Kris.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 1er décembre 2009 à  19:16 :

      "Il se fait dans des réunions d’auteurs et en prenant le temps de travailler les dossiers sur le fond puis en allant en négociation/manifestation, etc, etc."

      Le truc consensuel et 100% socialiste à la française.

      Vous vous souvenez de la grève des scénaristes à Hollywood il y a deux ans ? Elle avait été efficace et rapide pour faire évoluer la situation dans le bon sens.
      Appelez tous les auteurs à boycotter Angoulême et les séances de dédicaces et si ça ne suffit pas, appelez les à ne plus produire jusqu’à ce que vous obteniez de réelles avancées pour tous.
      Ce n’est pas du "yaka", c’est un ordre !

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      • Répondu par Renaud le 1er décembre 2009 à  20:09 :

        Vous vous souvenez de la grève des scénaristes à Hollywood il y a deux ans ? Elle avait été efficace et rapide pour faire évoluer la situation dans le bon sens.

        Elle avait été efficace et rapide parce que tous les scénaristes hollywoodiens sont syndiqués (personne ne peut travailler à Hollywood s’il n’est syndiqué). Ce qui est loin d’être le cas des auteurs de BD français et belges...

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        • Répondu le 1er décembre 2009 à  20:32 :

          Sans doute mais à part une grève ou un truc de ce genre, qu’est-ce qui pourrait obliger ces chers éditeurs à revoir leur attitude ?

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          • Répondu par Renaud le 1er décembre 2009 à  21:16 :

            Rien. Et c’est bien pourquoi les auteurs de BD ont intérêt à se syndiquer. Sans organisme véritablement représentatif de la profession, aucune action concertée d’envergure n’est sérieusement envisageable.

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      • Répondu par Bonifay Philippe - scénariste le 1er décembre 2009 à  21:00 :

        Hello

        Peut-on proposer que les posts soient signés, histoire de comprendre qui parle (lecteurs, auteurs, éditeurs).

        La discussion proposée est intéressante mais certains posts sont assez peu pertinents. Comparer la grève des scénaristes américains et une grève potentielle des auteurs de BD français est plutôt naïf et... un brin mal documenté.
        Aux états unis, le syndicalisme est loin d’être le même que chez nous... TOUS les scénaristes qui ne sont pas leur propre producteur (et encore, je me demande si...) sont syndiqués, comme cela a été dit ! ET, en grandes majuscules, ET ils ont un pouvoir économique !!!
        S’ils arrêtent de travailler, TOUT le système s’effondre puisque, justement, les syndicats empêcheraient quiconque de prendre le relai.
        Si je fais grève et ne fournit plus d’albums, au bout de trois ou quatre ans la profession se demanderait si j’ai chopé la grippe A. Sans plus.
        Et si tous les auteurs de BD faisaient grève, alors la neige du mois de juillet serait rose ! Quoi, il n’y a pas de neige en juillet ? Ben, y’a pas de grève générale non plus car les auteurs, justement, n’ont pas beaucoup de choix et doivent livrer des pages pour vivre (pas de comparaison hâtive et ridicule avec des salariés !).

        Idée, pendant qu’on fait grève, on pourrait travailler pour préparer notre retour ? Comme ça, on enverrait les factures à la reprise et on aurait rien perdu...
        On serait juste ridicules... Ha ha

        Après cette petite rigolade, je me remets au boulot.

        Pour ma part, par expérience et confrontation d’idées, je serais tenté de mixer l’idée du syndicat à celui de l’agent littéraire.
        C’est une discussion que j’essaierai d’avoir avec quelques responsables du syndicats et autres copains.

        Pour l’heure, j’ai sorti le chéquier et je vais adhérer. Je sais, je l’ai déjà dit... mais si ça peut motiver d’autres auteurs qui, comme moi, n’avaient pas franchi le pas...
        Amitiés
        Philippe

        Répondre à ce message

        • Répondu par Joseph Behe le 2 décembre 2009 à  00:09 :

          Une solution pour que l’adhésion au Snac vous soit douce au porte monnaie :

          Téléchargez le rib du snac sur le site su syndicat et mettez en place un virement trimestriel de 20 euros.
          (ça se fait souvent en trois clics sur le site de votre banque)

          Vous n’y pensez plus et ça ne déséquilibre pas vos revenus.

          Répondre à ce message

        • Répondu le 2 décembre 2009 à  06:39 :

          À part un mouvement massif pour obliger les éditeurs à revoir les rémunérations à la hausse, RIEN ne les fera changer. Donc, s’il n’y a pas possibilité d’un mouvement massif, vu que je ne crois pas aux petites négociations "cas par cas" que propose le SNAC, vu que je ne crois pas aux luttes pour ne plus céder ses droits audiovisuels et numériques parce que ça me semble être une impasse ausi absurde pour l’ensemble de la profession que la surproduction, je n’adhèrerai pas.

          Répondre à ce message

        • Répondu le 2 décembre 2009 à  06:43 :

          "je serais tenté de mixer l’idée du syndicat à celui de l’agent littéraire."

          Mezières avait raison, ce n’est pas un syndicat qu’il fallait créer mais une société civile genre SACD... mais bon... autant parler dans le vide !

          Répondre à ce message

          • Répondu le 2 décembre 2009 à  08:24 :

            Ne pensez-vous pas ( c’est juste une question que je me pose... ) qu’un contrat de "référence" intégrant un minimum de règles et de protection pourrait être créé ? Qu’est-ce que cela donnerait si au lieu que ce soit l’éditeur qui impose ses conditions toujours au détriment de celui qui fait le boulot, ce soit lui qui vienne avec ce qui pourrait être un contrat de base qui serait partagé par le plus grand nombre. Au moins tout le monde saurait sur quel pied danser. Après il suffirait de négocier les montants en fonction de ce qu’on voudra mais au moins il y aurait un cadre non ?

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            • Répondu le 2 décembre 2009 à  09:31 :

              La SACD peut proposer ses services à un auteur pour négocier et proposer un contrat au producteur. Mais les producteurs ne sont pas toujours d’accord pour les accepter. L’avantage pour les auteurs de l’animation, c’est qu’ils sont tous membres de la SACD. La SACD a donc un poids national et international. La SACD est respectée par le SPFA (syndicat des producteurs de l’animation) et ils leur arrivent de mener des actions communes et constructives.
              Cela n’empêche pas à certains auteurs de l’animation d’avoir leurs agents ou/et de se syndiquer...

              Le monde de la BD ne fonctionne pas du tout de la même façon. C’est un monde où les auteurs sont plus individualistes. Ce n’est pas un reproche, c’est juste un constat. Il n’y a pas une "SABD" qui propose des tas de services (contrats, assistance juridique, aides sociales particulières, bourses, mutuelle...), qui récupère des droits de diffusion pour les auteurs et qui défend le droit d’auteur à la française à l’échelle internationale... et je ne sais pas si structurellement, un syndicat pourrait faire tout ce travail ?

              Donc, oui. C’est intéressant de voir comment ça se passe dans les milieux artistiques voisins pour imaginer ce qui pourrait s’adapter ou s’inventer pour les auteurs de BD.

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              • Répondu le 12 décembre 2009 à  06:32 :

                C’est intéressant de voir comment ça se passe dans les milieux artistiques voisins pour imaginer ce qui pourrait s’adapter ou s’inventer pour les auteurs de BD.

                Testé 3 fois mon contrat BD ( standard à ce que j’ai vu ) auprès des pros, TV, cinoche et autre, SACD ...
                verdict : ( texto ) : Jamais je n’oserai présenter çà à un auteur !!!

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            • Répondu par Fred le 2 décembre 2009 à  15:10 :

              Dans le débat précédent, il était question d’un SMIC. Deux écueils : le prix à la planche aux temps de réalisation variables, et son inadaptation pour les petits éditeurs.

              Et si la profession se divisait en deux familles radicalement différentes, l’une ne s’adressant qu’à des professionnels qui bénéficieraient d’un minimum de revenu garanti, et l’autre aux amateurs ayant une profession par ailleurs (ou autres moyens de subsistance) ?

              Ce SMIC serait calculé sur le temps passé pour réaliser la totalité des planches (puisque les éditeurs imposent à la fois les délais et le principe du forfait, autant aller jusqu’au bout de la logique !). Ainsi, les auteurs dessinant 4, 8 ou 20 planches par mois, obtiendraient tous le même minimum garanti, en ayant juste négocié la cadence et les droits d’auteurs supplémentaires.

              A charge pour les éditeurs de ne pas se tromper dans leurs choix et de rentabiliser l’investissement. Comme mécaniquement ils produiraient moins, le marché se stabiliserait. Inconvénient : cette professionnalisation concernerait moins d’auteurs, donc l’entrée dans le milieu serait plus difficile (mais au moins, on ne mentirait pas aux gens sur leurs chances éventuelles, puisque le risque économique retournerait là d’où il n’aurait jamais du sortir : chez les entrepreneurs).

              En parallèle, subsisteraient des éditeurs "non-industriels" qui continueraient à payer un travail garanti "amateur" à la planche ou au forfait... mais uniquement en-dessous d’un certain tirage et d’un nombre de sorties prédéfini (trop facile d’éviter le SMIC en noyant le marché par de forts tirages et de nombreuses sorties) ! (imaginer une solution pour les rééditions).

              Evidemment, ce serait une véritable révolution, difficile à imposer et qui nécessiterait un encadrement officiel.

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              • Répondu le 2 décembre 2009 à  15:26 :

                Ainsi, les auteurs dessinant 20 planches par mois

                Il sont plusieurs dans une cave ??? ou alors comme les studios manga au japon ?

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                • Répondu le 2 décembre 2009 à  19:26 :

                  ...ou des studios manga dans des caves. C’est bien les caves, c’est bon pour la cadence de travail du dessinateur parce qu’il ne peut pas se divertir en jetant un œil par la fenêtre.

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  • Faut bosser à coté, c’est tout - CQFD !
    2 décembre 2009 08:46, par Steff

    je rejoint l’article de Terpant sur son blog, ça date déjà de vieux, mais il était dans le vrai : Faire de la BD en 2009, faut, soit rester célibataire à crécher chez ses parents, soit avoir une épouse gagnant très bien sa vie, soit ... bosser et considérer la BD que comme un "hobby".

    faire que de la BD est purement suicidaire d’un point de vue financier, ou alors faut sortir une floppée de titre par an pour en vivre décemment, comme certains scénaristes pondant une vingtaine de série par an et des dessineux pondant 3 ou 4 bd par année. Qu’en est il de leur vie, après, soit c’est du sabotage vite fait, soit c’est un statut de travailleur comme celui que la guerre de sécession a voulu abolir.

    Donc arrêtez de vouloir trouver des solutions alors qu’il n’y en a pas, trouvez vous un job, je l’ai fait et ça va beaucoup mieux !

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    • Répondu par jacques Terpant le 2 décembre 2009 à  10:42 :

      Ce sujet était en fait juste une réponse à l’article de Filippini, ActuaBD en a fait, avec mon accord, un sujet, et pourquoi pas, nous n’avons pas si souvent l’occasion de mettre ces problèmes sur la table.
      Je ne suis pas,en revanche, le mieux placé pour être en "tête de gondole " sur le sujet ,car j’ai essentiellement vécu,et ma foi pas mal , de la publicité.
      Je suis donc mieux placé pour parler du fait d’avoir un autre métier.Je me souviens d’une interview de l’écrivain Albert Cohen (belle du seigneur) à la fin de sa vie,le journaliste lui disait Mr Cohen de grands livres, mais pourquoi si peu ?et il répondait :"parce que j’ai gagné ma vie".
      Pour avoir fait beaucoup de pub ,je peux dire que j’ai parfois passé 4 ans sans sortir un album, ce n’est pas l’idéal pour faire une carrière.si une chose est "à vendre" auprès de la maison d’édition" c’est peut-être d’acheter notre temps de travail",qui implique la régularité de production,sinon on est comme je le dis dans mon article sur le blog,un écrivain comme un autre...ils sont 150 à vivre de leurs plumes.

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    • Répondu par xav le 2 décembre 2009 à  10:57 :

      Faire de la bd et bosser chez Mac Do. Le rêve ! Ne plus être corvéable à merci et être enfin créatif... C’est très compliqué de faire de la bd et d’avoir un autre métier en parallèle. J’ai testé et au bout d’un moment l’un prend le pas sur l’autre. C’est un choix, c’est sûr, mais si on veut mettre en avant un vrai statut d’auteur de bd, ça ne me semble pas être la solution idéale...

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      • Répondu le 2 décembre 2009 à  12:16 :

        Auteur de BD travaillant aussi chez Macdo pour tous. Se serait une vie professionnelle complète et épanouie.
        Dessiner, écrire, passer des commandes, servir, s’occuper de la caisse, négocier ses contrats, lire ses contrats, signer ses contrats, cotiser à plusieurs caisses, répondre aux interviews, dédicacer, sourire à la clientèle, être indépendant, obéir à son patron, se syndiquer à plusieurs syndicat, colorier des pages, poser pour des photos, passer à la télé, passer à la radio, passer le balai... à consommer sur place ou à emporter et un supplément moutarde pour le suicidé du fond !

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      • Répondu par Le Bédéiste-électricien le 2 décembre 2009 à  13:19 :

        Un vrai statut d’auteur de bd ça existe pas en ces temps néfaste, sinon comment expliquer qu’un éditeur te propose 2000 euros pour faire un album thématique du sport et 46 pages, soit 43 euros par pages ????? Sur café-salé il y avait même du 36 euros par pages ????

        Vous imaginez, vous, demander à votre plombier ou garagiste tel ou tel travail
        en lui proposant une aumone similaire en paiement, va falloir courrir vite je vous le dis.

        Cette profesion n’a pas de limites bien définies, aussi, ça engendre des aberations comme les propositions écrites plus haut, j’irai plus loin, cette profession n’existe plus depuis la surproduction, c’est devenu une jungle étrange ou tout le monde s’essaye à survivre avec un 1/2 smic mensuel !

        Les gars plus haut on raison, et Terpand aussi, trouvez vous un vrai job, et faites ça en dilettante, soir ou congés, déjà votre compte bancaire prendra un coup de jeune

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        • Répondu par Babouse le 8 décembre 2009 à  00:06 :

          Bosser à côté, avoir deux boulots pour gagner 3 fois rien ? Faut savoir que pendant ce temps, en général, l’éditeur qui lui n’a qu’UN boulot se paie sur le os des auteurs largement plus que tes deux pauv’boulotsmon gars. Aprés faut savoir ce qu’on veut dans la vie, soit t’acceptes et t’en chies en cumulant les boulots de merde (chapeau si t’en trouves ne serait-ce qu’un seul par les temps qui courent) et à ce moment là tu viendras pas chialer si à leur tout tes mômes en bavent plus tard, soit t’y vas à fond et tu fais en sorte que ça change.
          J’emmerde la flexibilité du travail.
          Pour info, à mesaïeux mineurs de fond on expliquait que si on les payait aussi mal c’est parce que dans leur coron, aprés leurs 8 heures de boulots, ils avaient un jardinet pour cultiver leur bouffe, poulailler et légume.
          "Les libertés ne se donnent pas elles se prennent" (Louise Michel ou Victor Serge, j’sais pu les gars).

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          • Répondu le 8 décembre 2009 à  07:45 :

            Laissez tomber cette idée pessimiste et défaitiste du boulot à côté. C’est n’importe quoi comme discours !
            La BD est une industrie, pas un artisanat. Pour la plupart des auteurs, il faut des journées d 12 heures de travail pour arriver à sortir un bouquin par an. Alors, avec un boulot à côté, c’est contre-productif et pour l’auteur et pour l’éditeur. On ne peut pas sérieusement faire quelque chose à côté pour vivre de cet Art. Les éditeurs doivent donner aux auteurs des avances qui permettent de faire leurs livres. Ce n’est pas aux auteurs de trouver les fonds qui manquent. C’est quoi ce délire ? Si les auteurs doivent trouver du fric ailleurs, alors pourquoi conserver ces répartitions sur les droits ?

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    2 décembre 2009 09:09, par chris lamquet

    Comment ne pas souscrire à l’article de Jacques Terpant ? Les conditions de travail se dégradent, c’est un fait ; mais le vilain monstre rampant à l’origine de cette déglingue ne s’appelerait-il pas "formatage" ? Formatage du savoir-faire, tant au niveau de l’écriture que du dessin. Qui comme moi n’a pas eu une impression de foire au copier-coller en rentrant dans une librairie BD ? Tant de bouquins semblent se singer les uns les autres, mêmes thèmes, mêmes ambiances, mêmes parti-pris graphiques...Si un dinosaurien de mon espèce peut apporter une pierre à ce débat, ce serait de dire ; soyez UNIQUES ! Refusez de bosser dans le moule éditorial ambiant, parce que si l’éditeur a le sentiment que vous êtes interchangeable, il vous considérera comme corvéable à merci. Maintenant, que fort de votre originalité et de votre savoir-faire vous défendiez vos droits, syndiqués ou non, c’est affaire de tempérament. Certain(e)s sont des cadors de la négociation et savent se défendre, d’autres sont des autistes boulonnés dans leur monde qui signeraient le bottin sans s’en rendre compte... et...euh....je dois bien reconnaître ma tendance à faire partie du second groupe :o)Pour conclure, j’ai quand même envie d’ajouter ceci ; le vie d’artiste, c’est aussi un choix de vie. Syndiqué ou non, c’est le casse-pipe permanent. Autant être prévenu.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  09:27 :

      soyez UNIQUES !

      celle là, elle est bien bonne, proposant mon travail à XXX, on m’a dit, nous on fait les "blagues", XXX m’a dit, nous on fait sur les "métiers", et tout à l’avenant,
      donc être UNIQUE, rien de tel pour se faire même pas recevoir par les dir. de collection

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      • Répondu par chris lamquet le 2 décembre 2009 à  10:02 :

        on est un peu beaucoup dans la caricature, là ; "les" dir de collections ? Non ; "certains" dir de collections serait plus juste. Les portes sont multiples. Faut taper aux bonnes. Ou en tous cas à celles où on sait d’avance ne pas être confronté à une politique éditoriale cadenassée. Et bon courage dans vos démarches.

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      • Répondu par luc Brunschwig le 2 décembre 2009 à  13:08 :

        Arg ! J’ai un vrai soucis avec ce genre de remarque. Oui, être "unique", je rejoins complètement Chris Lamquet sur cette idée. J’ai été prof de scénario dans une école de dessin. Pas longtemps, mais assez pour me rendre compte que nombre de gamins qui sont dans ces écoles, le sont parce qu’ils aiment lire de la BD, pas parce qu’ils ont envie d’en faire. Je veux dire par là, qu’on ne devient pas cinéaste, bédéiste ou romancier, parce qu’on aime voir des films, lire des BD ou des romans... on le devient parce qu’on a quelque chose à dire à travers l’un ou l’autre de ses médias... c’est la seule façon de durer dans ce métier... apporter quelque chose de neuf qui va rentrer en résonnance avec un public qui va vous suivre sur plusieurs décennies.
        Signer un premier contrat n’est rien. "Durer", c’est la seule chose importante. Durer, en ne décevant pas les espoirs que les lecteurs mettent en nous. Si votre petite musique ne rentre pas en raisonnance avec un public, des directeurs de collection, quel intérêt de faire de la BD ? Sauf évidemment si vous vous considérer comme un ouvrier au service de l’industrie. Ce qui compte c’est ce que vous avez à dire. Si personne ne veut l’entendre, il y a des métiers mieux rémunérés et plus sûrs qui vous attendent.

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        • Répondu le 2 décembre 2009 à  14:49 :

          "Je veux dire par là, qu’on ne devient pas cinéaste, bédéiste ou romancier, parce qu’on aime voir des films, lire des BD ou des romans... on le devient parce qu’on a quelque chose à dire à travers l’un ou l’autre de ses médias..."

          Entièrement d’accord... et c’est aussi valble pour le métier d’éditeur.

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        • Répondu par PPV le 2 décembre 2009 à  15:44 :

          Pas si simple. De nos jours, il faut du "sur" : outre les block busters existants qu’il faut à tout prix prolonger (XIII, B&M, Le Decalogue, Le Triangle Secret), on remonte des anciennes séries "sures" sous forme d’intégrales. En théorie, c’est une très bonne gestion parce que cela permets de dégager des moyens faciles pour lancer des jeunes, pour "parier" sur la relève. Mais... en pratique, cela donne quoi ? Il est heureux qu’il y ait quelques jeunes auteurs qui s’en sortent très bien, que certains paris ont été gagnants, mais si le lecteur est lui-même un peu réticent à essayer des auteurs qu’il ne connait pas, à quoi cela sert-il que l’éditeur prenne ces risques ? La crise économique actuelle n’aide pas le lecteur à se lancer dans l’expérimentation : comme ses revenus sont en baisse, il préferera acheter du sur. Le libraire a un rôle à jouer : il ne devrait pas perdre son temps à lire le dernier XIII ou Asterix qui se vendront comme des petits pains sans qu’il remue le petit doigt, mais plutôt sur ce qui pourrait être le XIII ou le persepolis de demain.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  09:35 :

      La surproduction engendre inévitablement le formatage ou plutôt, le clonage. Tout le monde à le droit de s’exprimer pour dire la même chose... Du coup, tout se banalise et c’est le nivellement par le bas. Scénarios bâclés et dessins bâclés et plus de place à l’excellence. L’amateurisme triomphe et la BD n’est plus un métier et devient un hobby.

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      • Répondu le 2 décembre 2009 à  10:04 :

        Ca, c’est la nouvelle mode, l’étalage à foison de ses mini aventures ou misères quotidiennes, sur ses corps au pieds, ses limaces ou la renovation de l’immeuble d’en face
        ça se torche vite, 2/3 pages par jour, vlà la surprod, et tous les bloggers ne sont pas encore arrivés

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    2 décembre 2009 10:45, par scénariste inconnu et pas rassurant pour les libraires

    ben oui, j’en parlais la semaine dernière à un scénariste relativement connu mais à temps partiel : soit on accepte un certain style de vie "bohême" et on mange des patates tous les jours, soit on décide que c’est un "à-côté" en attendant mieux (on attend quoi ? un miracle ? un coup de génie ?) et on bosse sur autre chose. Combien de candidat, pour combien d’élus ? 100 pour 1 ? Faut pas rêver non plus, avec 4000 nouveautés par an, les ventes moyennes par auteur ne peuvent que diminuer, et c’est valable même pour les "grands". Mon pseudo est simplement ce qu’un éditeur m’a expliqué lors d’un refus il y a deux ans environ : cela dit tout, non ? :-))

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    • Répondu par joel le 2 décembre 2009 à  14:10 :

      Pour les jeunes scénaristes et ou dessinateurs qui débutent, je conseil de faire surveillant d’internat plutot dans le privé ou c’est moins le bordel avec les élèves. comme cela vous pouvez bosser voe oeuvres la journée et le soir ! par contre bye bye la vie de famille ! mais ca vous fait un bon revenu fixe car c’est payé plus que le smic !

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  14:39 :

      Manifestement, dans son ensemble, le secteur bande dessinée semble continuer à bien se porter

      Dixit BD-zoom sur leur classement des meilleures ventes de la semaine.

      faudrait qu’il rajoute le distinguo suivant " Pour les éditeurs"

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    2 décembre 2009 13:33, par xavier löwenthal

    Moi je veux bien, j’entends bien, mais il me semble que toutes ces râleries ne changeront pas le cours des choses.
    on semble se désespérer encore et toujours d’un cours des choses qui a pour nom "marché" et dont les conséquences sont souvent désastreuses.

    on édite plus, on édite trop. c’est aussi un signe de vitalité, de bonne santé. on édite mal, aussi, et souvent le même genre de choses. ce n’est pas un signe de bonne santé.

    les auteurs de bande dessinée sont des artistes comme les autres, maintenant. précaires comme les autres, fauchés comme n’importe quel écrivain. vaguement pigistes quelquefois.

    et si demain, soudain, l’on légiférait, si demain l’on imposait un prix à la page, par exemple, ce serait un désastre éditorial. nous ne pourrions pas payer, tout simplement.

    les éditeurs ne s’enrichissent pas forcément sur le dos des pauvres artistes, non. la plupart d’entre eux sont d’ailleurs des artistes, et envisagent ce métier comme l’élaboration d’une œuvre. ils sont par conséquent aussi fauchés qu’eux, dès lors que leur but premier n’est pas le simple commerce.

    combien d’auteurs vivaient de la bande dessinée il y a trente ans ?

    combien aujourd’hui ?

    je gage qu’ils sont plus nombreux, les rentiers de la bande, aujourd’hui qu’il y a trente ans.

    qui nous a demandé d’être auteur ? pour qui le sommes-nous devenu ? on nous paye en fonction de ce qu’on rapporte. y a-t-il vraiment lieu de protester ? oui, peut-être. mais contre tout le système, alors.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  14:56 :

      "et si demain, soudain, l’on légiférait, si demain l’on imposait un prix à la page, par exemple, ce serait un désastre éditorial. nous ne pourrions pas payer, tout simplement."

      Vous ne payez déjà pas, donc, où est la différence entre ne pas payer et ne pas payer ?

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      • Répondu par xavier lÃÂÃâ₠le 2 décembre 2009 à  16:02 :

        vous sortez ça d’où ? vous savez, on appelle ça de la calomnie.
        nous payons, comme nous pouvons. nous sommes parfois en retard, c’est tout. et nous autres, auteurs-éditeurs, qui mettons les mains dans le cambouis pour que d’autres auteurs et d’autres livres existent, nous y renonçons.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  15:23 :

      et si demain, soudain, l’on légiférait, si demain l’on imposait un prix à la page, par exemple, ce serait un désastre éditorial. nous ne pourrions pas payer, tout simplement.

      Déjà que ca vole pas haut aujourd’hui, demain, préparez vous à ZERO !!!!!

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      • Répondu par xavier lÃÆ(...) le 2 décembre 2009 à  16:09 :

        monsieur,

        j’ignore qui vous êtes, mais je ne vous autorise pas à publier comme cela, à tout le monde, mon revenu.

        c’est une atteinte scandaleuse à ma vie privée.

        mais plus sérieusement : je gagne ma vie en tant que professeur. on me rémunère régulièrement pour des prestations que me valent mes activités d’artiste et d’éditeur (conférences, ateliers, expositions, commandes, ventes d’originaux). en somme, tous mes revenus proviennent indirectement de mes activité d’artiste. rien d’autre ne les justifie.

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    2 décembre 2009 14:40, par Jean-no

    Le philosophe Bernard Stiegler, que je ne m’attendais pas à citer ici un jour, voit comme espoir pour l’avenir la mutation de notre société actuelle en une société d’amateurs, c’est à dire de gens qui aiment ce qu’ils font. La vague de la microédition s’inscrit là dedans : il y a plus de gens qui veulent être lus, qui veulent exister par leur production, que de gens qui comptent vivre de leur métier d’auteur ou exister par leur collection de Ferrari.
    Difficile question : remplir le frigo ou avoir de l’exigence artistique et de l’indépendance ? Fillipini a fait vivre des dizaines d’auteurs en leur imposant le pathétique moule "Vécu". En revanche des petits éditeurs produisent des livres fabuleux mais qui ne rapportent ni aux auteurs ni vraiment à quiconque d’autre qu’aux distributeurs.
    Alors l’art, ou le métier ?
    Personnellement en tant que lecteur, même si j’aime l’idée que les auteurs vivent de leur boulot, c’est la qualité des livres seule qui m’importe.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  15:00 :

      Et puis un album dédicacé par un auteur mort, ça rapporte plus à un collectionneur. Donc, encourageons les auteurs à mourir de faim !

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  15:34 :

      - > Jean No : Alors l’art, ou le métier ?

      Je crois que la profession va aller vers l’art + le métier à coté,
      car, vois tu, un artiste et ben, ça vit pas de l’air du temps non plus,
      ou alors on nous aurait caché une mutation génétique importante ;)

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      • Répondu par Jean-no le 2 décembre 2009 à  17:25 :

        Artiste n’est pas qu’une profession, ça peut aussi être un passe temps - un passe-temps sérieux. On peut être modéliste, horticulteur ou électronicien par passion et non par profession, il est logique que ça puisse arrive aux écrivains ou aux auteurs de bande dessinée. Il se publie 10 bds par jour en France, et peu d’auteurs en vivent réellement (mais nombre vivent tout de même de métiers apparentés, par exemple de l’illustration comm’), c’est donc que le besoin de produire ou de montrer est très fort, et qu’il y a une grande part de passion dans tout ça.

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        • Répondu le 2 décembre 2009 à  19:22 :

          Vous avez raison, auteur de BD n’est pas un métier, c’est une loterie. On balance un bouquin sur le marché et on regarde si on touche le jack-pot. C’est un passe-temps comme jouer au Loto. Et jouer au Loto est un Art. Et les éditeurs touchent même sur les petits tirages de moins de 5000 exemplaires comme la Française des jeux qui touche sur tous les joueurs.

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          • Répondu par Jean-no le 2 décembre 2009 à  20:45 :

            Les éditeurs touchent sur tout mais les grosses ventes leur permettent des économies d’échelles substantielles. En revanche leur destin est lié à celui des auteurs : un tirage dont la moitié part au pilon est triste pour l’auteur mais ça représente parfois un grave péril pour l’éditeur.
            Ceux qui gagnent chaque fois, comme la Française des jeux, (mais qui aiment bien les grosses ventes quand même) ce sont les distributeurs.
            Au XIXe siècle, les droits d’auteur payaient mal et difficilement, les auteurs se faisaient donc payer pour donner des lectures dans des salons, ils faisaient des tournées dans divers pays, comme des rock stars. Mais aujourd’hui, est-ce que la Fnac paie les auteurs qui viennent faire des dédicaces ?

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            • Répondu le 3 décembre 2009 à  07:56 :

              Nonseulement t’es pas payé en dédicace, c’est une démarche gratuite, mais de plus les exemplaires que tu vends signés entre dans la "promo" et donc tu touches rien dessus. Enfin ça c’est pour le vulgus dessinateur, les stars sont payées à ce que j’ai cru comprendre pour venir , même pour faire l’affiche d’un festival

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              • Répondu par Renaud le 3 décembre 2009 à  10:53 :

                Encore heureux que les dessinateurs ("stars" ou "pas stars") soient payés pour faire les affiches de festivals ! C’est du boulot de com’. Manquerait plus qu’ils fassent ça gratoche !

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              • Répondu le 3 décembre 2009 à  14:01 :

                mais de plus les exemplaires que tu vends signés entre dans la "promo" et donc tu touches rien dessus.

                Vous êtes sûr de vous là ? C’est quoi vos sources ? Car les exemplaires "service de presse" ne donnent pas de droits d’auteur, mais tous les exemplaires vendus, dédicacés ou non, en librairie, en salon, par correspondance donnent les droits d’auteur.

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    • Répondu par luc Brunschwig le 2 décembre 2009 à  15:56 :

      Je vais être honnête jusqu’au bout. Je ne crois pas une seconde qu’on puisse négocier un quelconque statut avec les éditeurs. Ce serait un affrontement dans lequel les seuls qui y laisseraient des plumes seraient les auteurs fragiles (et dieu sait qu’il y en a) et les éditeurs "honnêtes", ceux qui font leur métier avec passion et qui paient leurs auteurs, mais qui ont besoin des albums chaque mois pour avoir un fond de roulement et poursuivre leurs aventures éditoriales.

      Les gros, ceux qui sont en train de mettre à mal le système, de baisser les prix de planches, ils ont une trésorerie de fou qui leur permettra de tenir le temps qu’il faut. Cette trésorerie est d’autant plus importante qu’elle est autant dû à leurs best-sellers qu’au fait qu’ils ont diversifié leur activité vers le dessin animé, le jeu vidéo, la BD numérique et la vente de licences au cinéma... la BD n’est plus qu’une infime partie de leur revenue, certainement pas la plus lucrative. Que représente un modeste auteur face à ça ?

      Deux autres choses, si les auteurs français font la gueule, il y a tout un tas d’auteurs étrangers talentueux et bien moins regardant (car les prix en France restent plus attractifs que dans leurs pays) qui sont prêts à prendre nos places, le temps qu’on plie les gaules et qu’on redevienne raisonnable (c’est ce qui s’est passé dans les années 80 aux USA où Marvel a palié à une grêve en faisant appel à des dessinateurs philippins le temps que les esprits se calment)... (et pourquoi ne le feraient-ils pas puisque la majorité des albums et des dessinateurs actuels sont interchangeables ???.

      La denière chose, c’est qu’avec leur énorme trésorerie, les gros éditeurs arriveront toujours à faire plier une grêve, en prenant les auteurs individuellement (enfin, ceux qui les intéresse vraiment) en leur promettant monts et merveilles, qu’ils ne pourront refuser que si ils ont le coeur et les idéaux bien accrochés. On a vu des choses de ce genre lors d’une grêve récente et déjà oubliée, car impossible à tenir.

      Un ultime message et j’en finis : ce qui me pèse en ce moment dans ce métier, ce n’est pas tant les conditions de travail (en effet, "auteur de BD" n’a jamais été un métier que pour quelques gros vendeurs et ce à chaque époque...) que la façon dont les jeunes auteurs sont considérés par des éditeurs qui ont perdu de vu leur métier... avant (du moins j’ose sincèrement l’espérer) un éditeur choisissait un auteur parce qu’il croyait en lui et dans la capacité de celui-ci à s’imposer auprès du public... L’éditeur prenait le risque de miser sur quelqu’un et de prendre le temps de l’amener à ses lecteurs... aujourd’hui, c’est open bar... pléthores d’albums et d’auteurs, les portes sont grandes ouvertes à tout et à n’importe quoi, mais si le public ne suit pas, l’éditeur tourne aussi vite le dos à son poulain qu’il lui a ouvert les bras et basta... c’est fini...

      Ce sont tous ces rêves brisés qui me font mal au coeur, tous ces gamins qui ont cru faire de la BD leur métier en signant un premier contrat, alors qu’en fait personne ne croit sincèrement en eux... on ne vaut guère mieux que la Star Ac, dans ces conditions.

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      • Répondu par LC le 2 décembre 2009 à  16:46 :

        J’adhère à ce constat de Luc, aujourd’hui, plus de vrai travail éditorial sérieux,
        on jette 4800 BD par an dans la nature, et on regarde si par hasard, une sort du lot ! Ca tient beaucoup plus de la loterie, du tiercé ou du loto que d’une vraie profession. Par contre, effectivement des rêves brisés, il y en a, et pour le reste,
        y a toujours les restos de Coluche.

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        • Répondu le 2 décembre 2009 à  19:10 :

          Je ne suis pas d’accord. Il y a encore des directeurs éditoriaux et littéraires sérieux. Mais pas dans toutes les maisons.

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      • Répondu par Jean-no le 2 décembre 2009 à  17:46 :

        Ce qui est nouveau c’est qu’à présent il n’y a plus d’exclusivité. Les auteurs des années 1960 étaient les poulains de leur maison d’édition et s’ils publiaient ailleurs c’est qu’ils s’étaient fait jeter ou qu’ils s’étaient sauvés, pas comme aujourd’hui qu’ils publient partout (combien d’éditeurs ont eu Sfar ou Trondheim par ex. ?).
        Du coup aucun éditeur n’a a se sentir responsable et à ma connaissance il n’y a plus d’auteurs salariés par leurs éditeurs.

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        • Répondu le 2 décembre 2009 à  19:11 :

          il n’y a plus d’auteurs salariés par leurs éditeurs

          Il n’y en a jamais eu à part peut-être Cauvin chez Dupuis.

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          • Répondu par Jean-no le 3 décembre 2009 à  00:11 :

            Si, justement, ça a existé dans le cadre des magazines, ce qui n’empêchait pas les mêmes auteurs de toucher des droits d’auteur en plus de leur salaires ou de leurs piges.

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            • Répondu par Babouse le 8 décembre 2009 à  00:20 :

              à ce moment là, si plus de 50% des revenus émanent de la presse (bd ou autres) alors y’a un statut, celui de "journaliste" avec carte de presse et tout. Faut aller voir sur le site de la CCIJP les mecs ! Et là y’a des droits, des conventions, des tarifs et des barêmes syndicaux !

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            • Répondu par Gwen le 22 décembre 2009 à  08:22 :

              Etre salarié c’est avoir un patron. Ca peut être rassurant en un sens mais peut aussi priver de liberté et de possibilités. Position assez antinomique avec une démarche d’auteur et peu en phase avec notre société actuelle. Dans ce cas, autant dissocier ses sources de revenus, utiliser le dessin pour de la communication, de l’illustration, du dessin animé etc. Ou gagner sa vie tout à fait autrement et préserver son énergie sur ses projets. Évidemment, le but est d’essayer de gagner sa vie sans se "trahir". Mais si l’on veut regarder le bon côté des choses, les contraintes de parutions chez des éditeurs capables de rémunérer convenablement peuvent aussi être considérées comme un exercice favorisant la création, un jeu... Périlleux certes, mais stimulant. Une autre manière de faire porter sa voix tout en restant fidèle à soi même.
              Pour revenir au salaire, soit l’auteur garde son indépendance et l’éditeur est un partenaire, un collaborateur, soit l’auteur est un employé à son service. L’éditeur, s’il ne prend pas un projet de l’auteur-employé, tue le projet qui ne pourra pas se faire ailleurs. Mauvaise piste je crois, mentalité d’une autre époque où un éditeur "possédait" un auteur. Évidemment l’indépendance comporte des risques mais il faut s’interroger sur ses motivations à devenir auteur, savoir ce qui est le plus important pour soi. Pour autant il y a des combats à mener afin d’améliorer le statut des auteurs de bande dessinées et je suis à 100% avec le syndicat.

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  • Ils me font doucement rigoler les intervenants qui écrivent "il suffit de publier 3 ou 4 albums par an pour s’en sortir", car ce n’est pas l’auteur qui décide de ça. C’est déja pas facile de trouver un éditeur qui accepte de publier un de vos projets d’album, alors trouver 1,2,3 ou 4 éditeurs pour des albums baclés en 3 mois, je ne vois pas comment faire. Que ceux qui savent laissent ici leur technique.

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    • Répondu le 2 décembre 2009 à  22:03 :

      Simple, dessiner avec le style bobo branché à la mode actuellement ! dessin hyper-rapide, pas de décors, pas vraiment d’intrigue (l’auto-bio a la cote), ni d’humour. Pas de couleurs non plus, cela ne sert à rien, de plus la grisaille de l’album rassurera les critiques BD de Labération, le monstre, Télédrama et les Inrocks.

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      • Répondu le 2 décembre 2009 à  23:13 :

        La question n’est pas "comment dessiner vite ?" mais "comment démarcher aussi vite 3 ou 4 éditeurs ?". Certains s’épuisent des années avant d’obtenir un petit one-shot jamais renouvelé.

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        • Répondu le 3 décembre 2009 à  06:36 :

          Voir le post juste au dessus, si tu fais de la ligne claire, t’es mort, du marcinelle, aussi, donc, post juste au dessus ;)

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          • Répondu par xav le 3 décembre 2009 à  08:52 :

            C’est clair que les dessinateurs de Van Hamme, des mecs comme Vallé, Berthet, Zep, Labiano,Delaby, Marini, Juillard, etc, etc, ne vendent rien du tout.....

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      • Répondu par LSD le 4 décembre 2009 à  14:35 :

        Voir comme 90% de la sélection Angoulème 2010 par exemple

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        • Répondu par Babouse le 8 décembre 2009 à  00:22 :

          Angoulême est à la BD ce que Cannes est au Cinéma,...et c’est franchement pas un compliment !

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  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    2 décembre 2009 22:39, par Joseph Behe

    "ils pourraient le faire, ils ne le font pas"

    Il est indéniable que certains auteurs pourraient, de par leur notoriété ou leurs ventes habituelles, imposer des prix. Ils pourraient mettre des éditeurs en concurrence et pourtant ils ne le font pas.

    Ils ne le font pas, parce que (souvent), ils ne savent pas négocier. J’en ai vu plusieurs à l’oeuvre : toute leur assurance part en miettes dès que leur éditeur fait mine d’en prendre ombrage. Les sentiments avec les auteurs, ça marche à tous les coups (Et toujours mieux avec les dessinateurs qu’avec les scénaristes, logique)

    Bien des auteurs "bancables" pourraient payer des intermédiaires (agents, avocats, etc). Mais... ils ne le font pas.

    Cela ne m’est pas arrivé souvent, mais à chaque fois que j’ai pu proposer un album à plusieurs éditeurs, j’ai pu faire monter le prix (et dieu sait que je ne suis pas un très bon négociateur). Et encore faut-il que votre projet intéresse plusieurs éditeurs...

    Mais s’il n’intéresse pas plusieurs éditeurs, est-ce vraiment un bon projet ? (là je rejoins Luc et son "unicité")

    Il est difficile d’être créateur et vendeur. C’est pas impossible (on en connait tous), mais c’est difficile.

    c’est comme pour la compta, quand on sait pas faire, on prend un professionnel.

    Je dis pas que ça règlera tout. Un agent, c’est pas la panacée non plus.
    Lui aussi vous ramènera des plans foireux, lui aussi vous plantera, et lui aussi aura besoin dans son écurie d’avoir des auteurs qui rapportent et qui paient pour les débutants. Et un intermédiaire de plus dans un circuit qui en compte déjà beaucoup, c’est des droits d’auteurs en moins aussi... mais bon... faut vraiment tout peser.

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    • Répondu le 3 décembre 2009 à  17:22 :

      "Et un intermédiaire de plus dans un circuit qui en compte déjà beaucoup, c’est des droits d’auteurs en moins aussi... mais bon... faut vraiment tout peser."

      Avec le même raisonnement mesquin, l’éditeur ne devrait pas avoir d’employés, comme ça il gagnerait plus d’argent puisque moins de salaires... et bonjour le développement de son entreprise. Pour gagner plus, il faut apprendre à partager. Un livre, c’est un truc qu’on partage, qu’on propage. Le commerce, ce n’est pas le diable, c’est de la communication, de l’échange, du partage aussi.

      Donc, pendant que mon agent démarche pour moi, je peux consacrer plus de temps à mon Art. Ce que je perds d’un côté, je le récupère largement de l’autre. C’est ça la logique qu’il faut avoir. Pas celle du parano débile qui croit toujours qu’on veut tout lui piquer.
      Un éditeur qui démarche et défend bien vos droits est AUSSI votre meilleur agent.
      Travaillez avec de vrais éditeurs ! Des gens qui ont la capacité de vous défendre, qui croient en vous et qui le prouvent en vous donnant les moyens de créer. Sinon, pas la peine de bosser, vous perdrez votre temps et vous enrichirez des profiteurs !

      Etc...

      Apprenez à vous vendre, à dire non et à vous battre et cessez de jouer les poètes !

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      • Répondu le 3 décembre 2009 à  18:47 :

        Pour l’agent, je suis bien d’accord avec vous, oui, il faut apprendre à partager pour mieux exploiter son œuvre. Mais la suite de votre post est plus claire, monsieur l’auteur..?, monsieur l’éditeur..? (comme vous restez caché, je ne sais pas)

        "Un éditeur qui démarche et défend bien vos droits est AUSSI votre meilleur agent"

        Je tiens à vous rassurer, les contrats actuels vont exactement dans le sens que vous dites. L’auteur est "sommé" de céder TOUS ses droits à son éditeur, il est déjà DE FAIT l’agent de l’auteur. Le hic, c’est que ce "super agent" prend actuellement entre 50 et 60% des droits !
        Même s’il est bon, ça me parait quand même cher...

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        • Répondu le 4 décembre 2009 à  08:24 :

          "c’est que ce "super agent" prend actuellement entre 50 et 60% des droits !"

          50 % de quoi ? Quels couloirs ? Et 60 %, c’est quoi ce chiffre ? Ils m’ont l’air pourris vos contrats ! Faut pas miser sur des trucs toxiques, on sait où ça mène le monde.

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          • Répondu par Tchum le 4 décembre 2009 à  10:53 :

            Je pense qu’il parle des droits dérivés (y compris audiovisuel). C’est un grand classique des contrats éditoriaux en France. Là où un agent indépendant ne prend que 15 % et se démène pour exploiter ces droits, les éditeurs français s’octroient par contrat entre 50 et 60 % de ces droits et ne cherchent des débouchés que pour leurs best-sellers.

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            • Répondu le 4 décembre 2009 à  20:33 :

              Mouais, c’est un peur rapide comme exposé.
              1/Pour 15%, votre agent vous négociera un contrat solide mais ça m’étonnerait beaucoup qu’il fasse des démarches.
              2/Un éditeur n’a pas les mêmes charges salariales qu’un agent...
              2/l’éditeur et l’agent démarchent d’abord ce qui est possible. Si votre nom (ou votre livre, ou votre série) ne pèse pas lourd, vous ne convaincrez aucun producteur, aucun distributeur et aucune chaîne. Croyez-moi, je sais exactement de quoi je parle !
              Mais développez votre raisonnement pour voir, ça m’intéresse !

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              • Répondu par Tchum le 5 décembre 2009 à  07:51 :

                1- Il fera certainement plus de démarches qu’un éditeur, vu que c’est son métier et qu’il gagne sa vie grâce à ça (contrairement à l’éditeur).

                2- En quoi les charges salariales de l’éditeur concerne l’auteur ? Si on va par là, plus l’éditeur est gros et moins l’auteur devrait toucher de droits.

                3- Puisque c’est mon nom, mon livre ou ma série qui font ma "bankabilité" auprès des producteurs, pourquoi devrais-je laisser 50 à 60 % de mes droits (audiovisuels ou dérivés, T-dic, tu suis un peu ?) à un éditeur qui ne fera rien de spécial pour les exploiter (si ce n’est attendre qu’un producteur pointe son nez) ?

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                • Répondu le 7 décembre 2009 à  11:41 :

                  1- Il fera certainement plus de démarches qu’un éditeur, vu que c’est son métier et qu’il gagne sa vie grâce à ça (contrairement à l’éditeur).

                  Cela dépend de l’agent. En France, je ne connais pas d’agent qui fasse ce travail de démarchage.

                  2- En quoi les charges salariales de l’éditeur concerne l’auteur ? Si on va par là, plus l’éditeur est gros et moins l’auteur devrait toucher de droits.

                  Mais non. c’est absurde. L’éditeur a plusieurs employés aux droits qui démarchent réellement ces droits et qui prennent le temps (très long) de négocier ces contrats.
                  Un agent prendra 15% sur un contrat, mais il ne démarchera pas. Vous avez un agent pour l’audiovisuel qui démarche pour vous et qui ne prend que 15 % ? Alors, il est bien le seul en France.

                  3- Puisque c’est mon nom, mon livre ou ma série qui font ma "bankabilité" auprès des producteurs, pourquoi devrais-je laisser 50 à 60 % de mes droits (audiovisuels ou dérivés, T-dic, tu suis un peu ?) à un éditeur qui ne fera rien de spécial pour les exploiter (si ce n’est attendre qu’un producteur pointe son nez) ?

                  Déjà, rien ne vous oblige à les céder à 50. Vous pouvez négocier. Si vous apportez un producteur, votre éditeur reviendra forcément sur les conditions initiales de votre contrat. Ensuite, 60, j’ai vu ça une fois dans le contrat d’un auteur ami, et je lui ai dit de ne pas accepter plus de 50.
                  Les éditeurs exploitent ce qui est exploitables, ce ne sont pas des imbéciles.
                  Ensuite, à l’origine, s’ils n’investissaient pas un seul denier sur vous, vous feriez comment pour débuter ? Avec l’argent de papa ?

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                  • Répondu par Paf le chien le 7 décembre 2009 à  17:25 :

                    En France, je ne connais pas d’agent qui fasse ce travail de démarchage.

                    Il y en a pourtant de très bons. Si bons que certains éditeurs font même appel à leurs services pour faire ces démarches.

                    Si vous apportez un producteur, votre éditeur reviendra forcément sur les conditions initiales de votre contrat.

                    Revenir sur un contrat déjà signé ? Vous plaisantez ?
                    Quant à supposer qu’un auteur puisse arriver avec un producteur avant la signature du contrat éditorial, c’est-à-dire avant la réalisation de l’oeuvre dont on va chercher à faire l’adaptation audiovisuelle, c’est encore plus ridicule.

                    Ensuite, 60, j’ai vu ça une fois dans le contrat d’un auteur ami, et je lui ai dit de ne pas accepter plus de 50.

                    Moi, j’ai vu ça plus d’une fois (et chez des éditeurs différents). Il était stipulé dans ces contrats que la répartition auteur/éditeur passait de 50/50 à 40/60 dans le cas où c’était l’éditeur qui amenait le projet d’adaptation. Mais... si ce n’est pas lui qui l’amène, ce projet, à quoi ça sert de lui laisser la moitié des droits ?

                    Ensuite, à l’origine, s’ils n’investissaient pas un seul denier sur vous, vous feriez comment pour débuter ? Avec l’argent de papa ?

                    Mouarf ! L’argument à deux balles ! Comme si les éditeurs étaient des philanthropes dont l’unique vocation était de donner leur chance à de jeunes auteurs dans le besoin ! Quand un éditeur investit son argent (ou celui de son papa) sur un projet, il le fait parce qu’il pense pouvoir en tirer un bénéfice (généralement financier ou, de temps en temps, en terme de notoriété). L’auteur ne lui est donc pas plus redevable que l’éditeur n’est redevable à l’auteur de lui avoir confié l’exploitation de son oeuvre.

                    Il faut arrêter de mettre du pathos dans une relation purement commerciale.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu le 8 décembre 2009 à  07:19 :

                      Il y en a pourtant de très bons. Si bons que certains éditeurs font même appel à leurs services pour faire ces démarches.

                      Qui ?

                      Revenir sur un contrat déjà signé ? Vous plaisantez ?

                      Non. Je ne plaisante pas puisque j’en suis capable.

                      Quant à supposer qu’un auteur puisse arriver avec un producteur avant la signature du contrat éditorial, c’est-à-dire avant la réalisation de l’oeuvre dont on va chercher à faire l’adaptation audiovisuelle, c’est encore plus ridicule.

                      Donc, comme j’en suis capable, je suis ridicule.

                      Moi, j’ai vu ça plus d’une fois (et chez des éditeurs différents). Il était stipulé dans ces contrats que la répartition auteur/éditeur passait de 50/50 à 40/60 dans le cas où c’était l’éditeur qui amenait le projet d’adaptation.

                      Je crois qu’aucun éditeur n’oserait me proposer un truc pareil. Par contre, généralement, je ne cède pas mais droits audiovisuels. et les rares fois, c’était 75/25.

                      Mais... si ce n’est pas lui qui l’amène, ce projet, à quoi ça sert de lui laisser la moitié des droits ?

                      Cet éditeur est malhonnête et c’est tout. Qu’il propose 50/50 dans les années 50/60/70/80, je veux bien. Mais avec la démultiplication des bouquets, réseaux, chaînes et l’arrivée d’internet pour négocier, 50/50 ne se justifie plus. 40/60, non. 60/40, ça se pratique. Si l’auteur amène le producteur, les éditeurs acceptent de revoir les contrats.

                      Ensuite, à l’origine, s’ils n’investissaient pas un seul denier sur vous, vous feriez comment pour débuter ? Avec l’argent de papa ?

                      Mouarf ! L’argument à deux balles ! Comme si les éditeurs étaient des philanthropes dont l’unique vocation était de donner leur chance à de jeunes auteurs dans le besoin !

                      Je n’ai jamais dit qu’ils étaient philanthropes. Ils avancent de l’argent (en principe) pour que l’auteur puisse faire le livre. C’est leur rôle, non ?

                      des avances p Quand un éditeur investit son argent (ou celui de son papa) sur un projet, il le fait parce qu’il pense pouvoir en tirer un bénéfice (généralement financier ou, de temps en temps, en terme de notoriété).

                      Surtout financier. La notoriété, c’est pour la vitrine.

                      L’auteur ne lui est donc pas plus redevable que l’éditeur n’est redevable à l’auteur de lui avoir confié l’exploitation de son oeuvre.

                      Bien sûr que si. Parce que sans argent au départ, une œuvre ne peut exister. L’extrême richesse d’un pays se juge à la qualité et l’abondance de ses productions artistiques. Sans argent, pas de création. Ou bien l’éditeur vous donne de l’argent pour dessiner, écrire et publier votre livre, ou bien vous avez votre papa riche qui vous permet de débuter. Une banque ne vous prêtera pas si vous n’avez rien.
                      Donc l’éditeur et l’auteur sont associés. L’un est redevable à l’autre et inversement.
                      L’idée que les éditeurs sont des salauds de capitalistes qui doivent tout aux auteurs et qu’il faut se comporter en auteurs individualistes ultra-libéraux pour lutter contre les monopoles. C’est totalement naïf et dangereux pour l’équilibre de la production.
                      Les éditeurs sont INDISPENSABLES pour la propagation des œuvres. Sans l’invention de l’édition par les hollandais, on en serait encore à Guttenberg et ses tirages limités... mais sans l’industrie de la presse et du livre, la BD n’existerait pas. Elle est le fruit de l’industrie, pas de l’artisanat.
                      Donc, cessez de considérer les éditeurs comme des profiteurs. Il y en a, mais pas tous et pas forcément les plus gros.
                      Les mauvais éditeurs sont ceux qui se contentent de verser des avances et qui ne font pas leur travail de direction littéraire.
                      Un bon livre, c’est aussi un travail intelligent entre l’auteur et son meilleur conseiller et lecteur : le directeur littéraire.

                      Il faut arrêter de mettre du pathos dans une relation purement commerciale.

                      Et non. Encore une fois, votre vision est tronquée. Un éditeur n’est pas uniquement un commerçant. Sinon, c’est un mauvais éditeur. Et c’est pourquoi j’insiste sur le rôle du directeur littéraire. Avec lui, il est question de relations professionnelles ou l’affectif est quasiment inévitable et indispensable. Il faut une attente, des affinités dans les idées, des discussions, de la confiance... et savoir trouver la bonne distance. Avec le directeur éditorial et le directeur commercial, c’est autre chose. Au contraire, il faut mettre l’affectif de côté et regarder son livre comme un simple produit. Et c’est la séparation de ces pouvoirs qui doit permettre à l’auteur et sa maison d’édition d’avoir une vision plus objective de l’œuvre. Alors maintenant, si vous bossez avec des nuls, changez de crèmerie !

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                      • Répondu le 8 décembre 2009 à  12:47 :

                        Alors maintenant, si vous bossez avec des nuls, changez de crèmerie !

                        Bah oui, quand on est pas satisfait de son crémier, et bien on fait la crème soi même au lieu d’aller perdre du temps à en chercher un autre.
                        Je l’ai fait, vous pouvez le faire, YES WE CAN !

                        Répondre à ce message

                        • Répondu le 9 décembre 2009 à  07:20 :

                          Et comme ça, plus de recul sur son propre travail... un peu autiste comme vision de l’édition, non ? Et votre lectorat, c’est que vous aussi ?

                          Répondre à ce message

                      • Répondu par Paf le chien le 11 décembre 2009 à  09:39 :

                        Non. Je ne plaisante pas puisque j’en suis capable.

                        Alors là, chapeau ! Mais il ne faut pas en faire une généralité. Tout le monde ne s’appelle pas Jean Van Hamme ou Régis Loisel. Le rapport de force lors d’une négociation entre un auteur et un éditeur est généralement très déséquilibré et très défavorable au premier.

                        Généralement, je ne cède pas mais droits audiovisuels. et les rares fois, c’était 75/25.

                        Bravo ! C’est ce que tous les auteurs devraient faire. De là à pouvoir le faire...

                        Cet éditeur est malhonnête et c’est tout. Qu’il propose 50/50 dans les années 50/60/70/80, je veux bien. Mais avec la démultiplication des bouquets, réseaux, chaînes et l’arrivée d’internet pour négocier, 50/50 ne se justifie plus.

                        Mais non, il n’est pas malhonnête, il a le sens des affaires, c’est tout (c’est bien le moins qu’on puisse exiger d’un éditeur).

                        Et puis sinon ça voudrait dire que tous les éditeurs sont malhonnêtes puisque tous les éditeurs proposent ce type de répartition des droits audiovisuels dans leurs contrats aux auteurs débutants (et même aux autres).

                        Ou bien l’éditeur vous donne de l’argent pour dessiner, écrire et publier votre livre, ou bien vous avez votre papa riche qui vous permet de débuter.

                        Hum... Vous savez, entre l’éditeur paternaliste et le papa-pompe-à-fric il y a un truc qui s’appelle le travail. Les auteurs de BD ne sont pas tous des enfants attardés et la plupart bossent pour gagner leur vie (dans le dessin animé, le jeu vidéo, l’éducation nationale, à l’usine, etc.). Parce que ce n’est pas avec les 100 ou 200 euros (moins les charges) par planche que lui verse, dans le meilleurs des cas, un éditeur en avances sur droit qu’un dessinateur débutant peut survivre et élever une famille (à moins bien sûr de vivre chez son papa).

                        L’idée que les éditeurs sont des salauds de capitalistes qui doivent tout aux auteurs et qu’il faut se comporter en auteurs individualistes ultra-libéraux pour lutter contre les monopoles. C’est totalement naïf et dangereux pour l’équilibre de la production. Les éditeurs sont INDISPENSABLES pour la propagation des œuvres.

                        Ouhla ! Mais personne n’a dit le contraire (pas moi en tout cas) ! Bien sûr que les éditeurs sont nécessaires à l’économie du livre. Le problème est que la structuration de cette économie se fait, au fil des décennies, systématiquement à leur avantage et au détriment des auteurs. Plus les éditeurs deviennent gros et plus les auteurs se paupérisent.

                        De plus, ce débat ne porte pas sur la légitimité du métier d’éditeur en tant que tel mais sur la légitimité des éditeurs de livres à s’octroyer par défaut 50 % des recettes générées par les adaptations audiovisuelles des oeuvres de "leurs" auteurs.

                        Editer un livre et chercher des débouchés audiovisuels pour une oeuvre ce n’est pas le même métier. Il y a d’ailleurs eu un débat là-dessus sur ActuaBD il y a quelques mois : http://www.actuabd.com/Les-auteurs-doivent-ils-ceder-leurs-droits-cinematographiques-a-leur-editeur?var_recherche=agent
                        (lire surtout les commentaires et le débat entre Cyril Pedrosa et l’un de ses éditeurs (anonyme...)).

                        Les mauvais éditeurs sont ceux qui se contentent de verser des avances et qui ne font pas leur travail de direction littéraire. Un bon livre, c’est aussi un travail intelligent entre l’auteur et son meilleur conseiller et lecteur : le directeur littéraire.

                        Alors là, je ne peux qu’être d’accord avec vous. Le problème c’est que les bons directeurs littéraires sont de plus en plus rares et que souvent ils ne suivent sérieusement que les projets des auteurs à succès (dont vous faites apparemment partie). Alors que ce sont les auteurs débutants qui ont le plus besoin de conseils et de suivi.

                        Alors maintenant, si vous bossez avec des nuls, changez de crèmerie !

                        Vous me conseillez laquelle (j’en fréquente déjà pas mal) ?

                        Répondre à ce message

                        • Répondu le 12 décembre 2009 à  12:22 :

                          "Le rapport de force lors d’une négociation entre un auteur et un éditeur est généralement très déséquilibré et très défavorable au premier."

                          Plus on a de contrat, plus on négocie. Donc, ce qu’on obtient pas au départ, on le demande ensuite. Et pourquoi pas, si possible, demander des avenants sur les premiers contrats.

                          "Mais non, il n’est pas malhonnête, il a le sens des affaires, c’est tout (c’est bien le moins qu’on puisse exiger d’un éditeur)."

                          HAHA ! Si on propose 50, et que vous ne voulez pas lâcher plus de 25, dites 10. C’est pas malhonnête, c’est les affaires. Relisez Machiavel !

                          "Et puis sinon ça voudrait dire que tous les éditeurs sont malhonnêtes puisque tous les éditeurs proposent ce type de répartition des droits audiovisuels dans leurs contrats aux auteurs débutants (et même aux autres)."

                          Les contrats sont séparés. rien ne vous oblige à signer les deux. Et ce n’est pas parce que tous les éditeurs pratiquent les mêmes répartitions que c’est juste. Si tout le monde s’enfonce dans une impasse, la voie ne se transformera pas en voie qui débouche pour autant. Relisez Sénèque !

                          "Hum... Vous savez, entre l’éditeur paternaliste et le papa-pompe-à-fric il y a un truc qui s’appelle le travail."

                          Ah bon ! Vous croyez que les auteurs connus ne savent pas ce que le mot travail veut dire ?

                          "Plus les éditeurs deviennent gros et plus les auteurs se paupérisent."

                          Raison de plus négocier durement ses contrats. Si la plupart signent sans lire, poser des questions et discuter, tant pis pour eux. Et un syndicat ne changera rien à ça. Et je ne crois pas que le schéma "plus l’éditeur devient riche, plus l’auteur se paupérise" soit à généraliser.

                          "la légitimité des éditeurs de livres à s’octroyer par défaut 50 % des recettes générées par les adaptations audiovisuelles des oeuvres de "leurs" auteurs."

                          Trouvez les bons arguments en négociant. Le commerce c’est d’abord une histoire de discussions, de mots. Les chiffres viennent en résultat de la discussion, pas avant. L’éditeur propose, il engage un dialogue. Profitez-en pour poser des questions et proposer d’autres solutions. Et si au final, vous jugez qu’en lâchant 50 cela vous sera plus profitable sur la masse et à la longue. Acceptez !

                          "Editer un livre et chercher des débouchés audiovisuels pour une oeuvre ce n’est pas le même métier. Il y a d’ailleurs eu un débat là-dessus sur Actua BD il y a quelques mois : http://www.actuabd.com/Les-auteurs-doivent-ils-ceder-leurs-droits-cinematographiques-a-leur-editeur?var_recherche=agent (lire surtout les commentaires et le débat entre Cyril Pedrosa et l’un de ses éditeurs (anonyme...))."

                          Êtes-vous certain que la personne qui répondait à Monsieur Pedrosa était un éditeur ?

                          "Alors là, je ne peux qu’être d’accord avec vous. Le problème c’est que les bons directeurs littéraires sont de plus en plus rares et que souvent ils ne suivent sérieusement que les projets des auteurs à succès (dont vous faites apparemment partie). Alors que ce sont les auteurs débutants qui ont le plus besoin de conseils et de suivi."

                          Tout les auteurs doivent être suivis avec le même soin. Les objectifs sont différents suivant les étapes. Les directeurs littéraires sont LA richesse que la maison d’édition doit mettre à disposition des auteurs. Si votre directeur littéraire n’est pas le bon, hurlez ou changez de maison parce que vous ne serez pas soutenu et vous n’arriverez pas à progresser. Du coup, vous travaillerez contre vous.

                          Vous me conseillez laquelle (j’en fréquente déjà pas mal) ?

                          Tout dépend des livres que vous voulez publier. Quoiqu’il en soit, préférez les éditeurs aux reins solides et placez le profit avant l’affectif. Je n’ai jamais trouvé les plus petites maisons meilleures que les grosses. Je trouve même que c’est un mythe à la David et Golliath totalement pervers. Pourquoi une grande maison d’édition se priverait du savoir faire d’un bon directeur littéraire et d’un bon auteur ? C’est absurde puisqu’elle en a un besoin vital. Alors, que des petites maisons découvrent de jeunes talents, d’accord. Mais pour se développer, est-ce que ces talents resteront dans cette petite maison ?
                          Et est-ce que les petites maisons découvrent vraiment tous les talents ? L’Association en a découvert des tas, mais l’Association était LA grande maison qui manquait vraiment dans le paysage, il y a bientôt 20 ans.

                          Répondre à ce message

                          • Répondu le 12 décembre 2009 à  19:22 :

                            Et est-ce que les petites maisons découvrent vraiment tous les talents ? L’Association en a découvert des tas,

                            AH ? Lesquels ?

                            Répondre à ce message

                          • Répondu par Paf le chien le 12 décembre 2009 à  22:51 :

                            Relisez Machiavel !

                            Relisez Sénèque !

                            Relisez-moi.

                            J’ai l’impression que vous ne m’avez pas compris.

                            Répondre à ce message

                            • Répondu le 13 décembre 2009 à  17:35 :

                              Avant de vous répondre, je vous ai relu plusieurs fois.
                              Au revoir Monsieur !

                              Répondre à ce message

                          • Répondu par Ze plombman le 14 décembre 2009 à  08:33 :

                            Bon, visiblement, à la lecture de ce long débat : si y a pas de solutions, donc, y a pas de problèmes, comme disait le Dalaï lama !

                            Pour faire simple, le gateau ( comprendre, le volume d’acheteurs de BD par an )
                            a pas bougé d’un iota, il se réduirait même vu le piratage des bd, par contre le nombre de mecs qui essaient d’y croquer dedans ( les scénaristes et dessinetaurs ) est multiplié par 10 car on devrait atteindre les 5000 sorties dans pas longtemps !

                            Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que les droits et prix à la planche ne peuvent que BAISSER, simple calcul mathématique ; alors soit vous capter ça, soit vous faites autres choses : on manque cruellement de plombiers, comme me disait justement Master il y a deux ans !

                            L’ayant pris au mot, je vis maintenant d’une manière incomparablement meilleure qu’avant ! Plus de nuits sur les BD, du bel argent dans mes poches
                            et pas de négociations interminables pour grapilller 20 ou 30 euros par pages. Voila la solution, merci monsieur Mortez ;))))

                            Répondre à ce message

                  • Répondu par BERLION olivier le 29 janvier 2010 à  12:51 :

                    J’ai un agent pour l’audiovisuel qui ne prend que 10%, il s’occupe de très grands noms de la BD, donc renseignez-vous avant de décourager tout le monde derrière votre anonymat cynique et désabusé.

                    Répondre à ce message

        • Répondu par T-DIC le 5 décembre 2009 à  04:34 :

          L’auteur est "sommé" de céder TOUS ses droits à son éditeur, il est déjà DE FAIT l’agent de l’auteur. Le hic, c’est que ce "super agent" prend actuellement entre 50 et 60% des droits ! Même s’il est bon, ça me parait quand même cher...

          Même s’il est bon, il prend quand même pas une telle part du gateau ???

          Vous sortez ces chiffres d’ou ?

          Vous oubliez Diffuseurs, distributeurs, les magasins ....

          Répondre à ce message

          • Répondu le 6 décembre 2009 à  22:52 :

            7 à 12 % du prix public HT pour l’exploitation en papier.

            50 à 60% des recettes pour tous les autres droits dérivés.

            Répondre à ce message

            • Répondu le 7 décembre 2009 à  11:42 :

              Les droits audiovisuels en sont pas les droits dérivés... vous confondez tout.

              Répondre à ce message

              • Répondu le 10 décembre 2009 à  13:30 :

                50 à 60% des recettes pour les droits audio-visuels, (comme pour les droits dérivés).

                vous avez raison, soyons précis.
                Mais les chiffres restent les mêmes.

                Répondre à ce message

  • Ha ben
    7 décembre 2009 23:57, par Babouse

    Ha ben bravo tiens, vous allez m’enterrez le moral avec vos discussions trop vrais ! Allez, disez un peu qu’on s’aime tous et qu’on est une super grande famille hein ! allez quoi !

    Répondre à ce message

    • Répondu le 8 décembre 2009 à  07:35 :

      La famille, c’est aussi le lieu des conflits...

      Répondre à ce message

  • Jacques Terpant : « Henri Filippini a raison ! »
    9 décembre 2009 17:29, par Euronymous

    la solution serait que les auteurs les plus influents cessent de travailler pour les "producteurs/éditeurs" et montent leurs propres structures. Une maison d’édition qui s’appelait Les Humanoides Associés l’a bien fait, et plus récemment, Futuropolis ou 12 Bis dans un genre différent sont un peu des intermédiaires, puisque créés par des ex-directeurs suivi par des auteurs.
    Il faudrait aller jusqu’au bout et continuer comme cela, sous peine d’être toujours dépendant de comptables et de gens venant de Décathlon ou Danone.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 9 décembre 2009 à  20:16 :

      la solution serait que les auteurs les plus influents cessent de travailler pour les "producteurs/éditeurs" et montent leurs propres structures.

      Auteur et éditeur sont deux métiers distincts. Un auteur n’est pas forcément capable de devenir éditeur même s’il est un artiste influent.
      Et pourquoi pas des éditeurs deviendraient auteurs pour ne plus avoir d’ennuis avec le syndicat ?
      Et qui dit que des auteurs influents qui deviendraient éditeurs ne deviendraient pas aussi des requins avec les auteurs qu’ils publieraient...

      Sérieusement. Le problème n’est pas de se débarrasser des éditeurs. Simplement de redéfinir certains déséquilibres afin de permettre à de nombreux auteurs de vivre plus sainement de leurs revenus.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 9 décembre 2009 à  21:04 :

        Et pourquoi pas des éditeurs deviendraient auteurs

        C’est ce qu’a fait Yves Sente quand il a vu qu’il y avait des brouzoufs à la clé.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Oncle Francois le 25 décembre 2009 à  09:30 :

          oui, mais dans le cas de Sente, il n’a pas créé de série, il s’est contenté de reprendre les best-sellers de Van Hamme

          Répondre à ce message

          • Répondu le 26 décembre 2009 à  13:16 :

            il s’est contenté de reprendre les best-sellers de Van Hamme

            Non, de Jacobs !

            Répondre à ce message

  • Du haut de mon podium des entubés du métier, titre honorifique ( ? ) qu’il m’a décerné après discussion, je ne peux qu’approuver J.Terpant !

    Parlez vous, comparez vos chiffres, vos contrats, vos ventes, c’est la seule manière de réellement apréhender ce métier.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 10 décembre 2009 à  08:04 :

      ... et de vous rendre compte que vous êtes tous des cas particuliers. Le seul truc commun, c’est que la plupart tirent le diable pas la queue.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 10 décembre 2009 à  11:59 :

        Un métier ou tout le monde tire le diable par la queue n’est pas un métier sain,
        surtout quand 92% de votre travail, sueur et souffrance part dans la nature
        engraisser Pierre ou Paul, ça me fait penser à l’ancien servage du moyen age
        ou au Titanic foncant sur son iceberg - Bien sur les auteurs étant en 3eme classe
        ils monteront pas dans les canots !!!

        Répondre à ce message

        • Répondu le 11 décembre 2009 à  06:31 :

          En même temps, en ce moment, la plupart des gens tirent le diable par la queue. Alors, c’est quoi un métier sain ? Banquier ?

          Répondre à ce message

          • Répondu par Enak le 11 décembre 2009 à  12:17 :

            Quand les auteurs n’escroquent pas eux-mêmes leurs "assistants"... Je ne citerai pas de nom... Mais je pense que tout le monde doit avoir sa petite idée ;-)

            Répondre à ce message

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