D’un côté les mutants, zombies condamnés à une vie de charognards. De l’autre, les humains préservés, protégés dans une cité aux mains d’un mégalomane fascisant. Entre les deux, le petit Janski, au visage ravagé par le virus mais immunisé miraculeusement. Et qui ne désespère pas de faire découvrir sa musique au monde entier. Un beau jour, il tente sa chance et se présente devant les grilles impressionnantes de Tower city.
Pour son premier album, Janski [lui-même également musicien] fait feu de tous bois : scénario, dessin, dialogues : c’est un festival au croisement de toutes les traditions BD, avec un langage résolument urbain. Mais au fond, l’auteur plonge dans un certain classicisme narratif : celui du récit épique, chevaleresque, avec un Graal à conquérir, une princesse à séduire et un méchant à contenir.
C’est là où Janski trouve une voie singulière : malgré un style très explosif, il trouve toujours des idées originales pour distinguer les personnages, intégrer des éléments de satire sociale. Et pour revenir au graphisme, sa diversité de décors, de couleurs, de cadrages emporte l’adhésion. Sous ses allures flashy, Janski Beeeats pourrait bien s’avérer plutôt fédérateur et grand public...
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.