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Japan Expo 2017 : un incontournable du joueur nippophile ?

Par Romuald LEFEBVRE le 8 juillet 2017                      Lien  
Comme chaque année, la convention a comme porte-étendards les différents jeux-vidéo japonais, récents ou à venir, pour donner corps à la culture du pays du Soleil Levant aux yeux des aficionados arpentant les allées du salon. Est-ce que la session 2017 vaut le détour pour les joueurs ?

L’attraction à ne pas manquer cette année à la Japan Expo était une nouvelle fois la masterclass organisée par Nintendo : après l’éternel Shigeru Miyamoto [1] il y a deux ans et Junichi Masuda [2] l’an dernier, c’est au tour d’Eiji Aonuma [3] d’enflammer l’assistance !

Un rendez-vous incontournable : l’art de la série The Legend of Zelda.

Ce vendredi 7 juillet, la principale scène de la Japan Expo était une nouvelle fois assaillie à l’occasion de cette masterclass par le public nintendophile : l’imposant hall a vite été rempli par le public, armé de ses habituelles consoles portables 3DS et désormais de ses nouvelles consoles Switch ! Il était ainsi impressionnant de voir dans les divers rangs des fans en train de jouer sur leur console transportable au dernier opus The Legend of Zelda : Breath of the Wild pendant qu’ils attendaient le propos du producteur du jeu...

Japan Expo 2017 : un incontournable du joueur nippophile ?
Eiji Aonuma, emblématique producteur de la série The Legend of Zelda, qui était le principal invité de cette Japan Expo.
© I.S/L’Équipe

« - Est-ce que vous aimez Zelda ? » tente en français Eiji Aonuma lors de son arrivée : on serait tenté d’écrire « - oui ! » tant l’accueil qui lui a été réservé a été très chaleureux. Le propos de la masterclass est centré sur les illustrations dans quelques opus récents de la série The Legend of Zelda : Aonuma explique ainsi qu’il laissera principalement la parole à deux collègues, Satoru Takizawa (directeur artistique) et Yusuke Nakano (illustrateur) qui l’accompagnent depuis Ocarina of Time.

Le panel revient tout d’abord sur ce dernier titre : l’illustration devait d’abord être réalisée à la main pour obtenir un résultat satisfaisant, car les limitations techniques de la fin des années 1990 empêchaient d’évoluer efficacement sur un autre support. Au départ, le héros Link devait être inspiré de son avatar dans A Link to the past (1992, SNES) : ont été ainsi présentés des premiers croquis où Link apparaît de manière bien différente de celle qu’on le conçoit, notamment très musclé (voire baraqué !). Après la réalisation du premier modèle 3D, l’illustration s’adoucit et tend selon le panel vers « une aura mystique, androgyne » que l’on connaît aujourd’hui pour coller à ce premier modèle. Ces différentes illustrations ont été colorées selon une méthode proche de la bande-dessinée ou des Comics pour leur donner plus de relief. Quant à Ganondorf, l’antagoniste de la série, lui aussi a suivi le même traitement où la réalisation du premier modèle 3D influençait beaucoup l’évolution du style des illustrations.

Pour expliquer le tournant graphique plus Cartoon de The Wind Waker (2003, NGC), le panel fait référence à la publicité japonaise du titre : ils voulaient « un dessin-animé contrôlable ». Les illustrations de Link devaient donc permettre d’avoir un jeune héros dynamique, qui soit crédible dans le feu de l’action et très communicatif dans les expressions du visage. En ce qui concerne les xylographies qui illustraient alors la légende entourant le héros du temps, le panel explique qu’elles étaient réalisées en faisant subir un traitement de choc à l’illustration originale : celle-ci était recouverte de scotch qui étant retiré détériore le support, ce dernier étant photocopié de multiples fois pour obtenir un effet ancien sur le dessin !

En ce qui concerne Twilight Princess (2006, NGC & Wii) et le retour vers un style plus réaliste, Aonuma explique qu’il voulait d’un héros chevauchant fièrement les plaines d’Hyrule, les tests avec le Link Cartoon faisaient alors « gamin » selon lui. Au départ, les premières illustrations faisaient apparaître un Link trentenaire très différent de l’image que l’on a du personnage, mais une nouvelle fois, le projet a été abandonné. Cette fois-ci, les illustrateurs ont souhaité avoir un style se rapprochant de la peinture à l’huile pour dépeindre cette fresque qui se voulait épique. On apprend même que le design de Midona, l’adjuvante de Link dans cet opus, a été soumis à un concours interne : au départ, ses premiers jets faisait davantage penser à une démone qu’autre chose !

Pour conclure, le panel est revenu sur l’élaboration de The Breath of the Wild (2017, Wii U & Switch) : la principale inspiration a été la période préhistorique japonaise, nommée jomon. Cette inspiration était due à la volonté de donner une inspiration graphique japonaise au titre, pour se démarquer de la production actuelle et apporter une plus-value. Au-delà du style jomon, il y avait aussi la volonté de rendre l’atmosphère palpable comme elle pourrait l’être en été au Japon : le panel a demandé au public si lui aussi connaissait la senteur de la pluie qui sèche au soleil pour décrire cette sensation, mais le public est resté silencieux. Il l’a moins été quand l’équipe a présenté de très courts extraits de l’extension à venir en fin d’année, des extraits centrés sur la princesse Zelda mais qui ne sera pas jouable selon le panel. C’est sous une vibrante standing ovation qu’Eiji Aonuma et son équipe se sont éclipsés sur ses différentes révélations !

Un autre point d’orgue : les 30 ans de la série Final Fantasy 

L’autre point majeur de ce salon, exposé de manière permanente cette fois-ci, est la célébration du trentenaire de la série de J-RPG la plus connue au monde : Final Fantasy de l’éditeur Square-Enix. Sur le stand de l’éditeur, les amateurs pourront découvrir les dernières extensions de Final Fantasy XV, la démonstration du jeu de combat Dissidia qui fait rencontrer les personnages de la série même si issus de différents opus, ou encore la dernière extension Stormblade du MMORPG Final Fantasy XIV. Pourtant, ce n’est pas sur le stand Square-Enix que la célébration est la plus vibrante...

L’imposant mur de consoles consacré à Dissidia, jeu de combat où les visiteurs s’affrontaient pour gravir les échelons d’un tournoi alors organisé.

Installée dans le secteur rétro-gaming du salon, l’association MO-5 a préparé une superbe exposition pour les 30 ans de la série : chaque opus est jouable dans son format d’origine, avec les consoles d’époque et les téléviseurs cathodiques qui les accompagnaient ! C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on redécouvre quelques minutes des titres qui ont marqué leurs générations, notamment les épisodes NES et SNES (du I au VI) que les pays occidentaux ont pour la plupart loupé, faute de traductions et de localisations, à leur sortie originelle. Un incontournable pour tout amateur de jeux-vidéo !

Le premier Final Fantasy sur NES ouvre l’exposition.
Final Fantasy VI sur SNES, considéré par de nombreux fans comme le meilleur opus de la série.
On risque de faire des déçus, mais nous avons retenu la trilogie Final Fantasy XIII pour illustrer les opus plus récents. Lightning oblige ! ♥

Un salon où les jeux centrés sur les mangas ou les animes se sont fait désirer...

Étrangement, il n’y a pas de sortie à venir qui nous ait marqué l’esprit quand nous pensons aux adaptations de mangas ou d’animes : certes, quelques jeux de niche satisferont les amateurs pour des licences qui prennent de l’envergure au Japon (pourquoi pas ici Sword Art Online), mais nous n’avons pas eu notre dose à base de Dragon Ball, One Piece ou Naruto habituelle. Et pourtant, ce n’était pas faute d’espérer une démonstration jouable de Dragon Ball FighterZ, un jeu de combat 2D qui a l’air de donner véritablement vie aux combats que l’on pouvait admirer à la télévision. Las, à défaut de personnages nippons reconnaissables entre mille, les visiteurs devront porter leur intérêt vers d’autre productions (comme la rencontre prévue fin-août 2017 dans un RPG-tactique entre Mario de Nintendo et les Lapins crétins d’Ubisoft ?).

Bien que des points d’intérêt ont émergé à nos yeux durant la visite du salon, cette Japan Expo 2017 nous a semblé moins marquante du côté des jeux-vidéo, la faute probablement à l’absence de titres-phares qui suscitent l’intérêt de prime abord (Super Mario Odyssey était ainsi bien discret sur le stand Nintendo) ou des licences fortes de mangas/animes sublimées par de bons titres. C’est suffisant dans l’absolu, mais on espère mieux l’année prochaine.

(par Romuald LEFEBVRE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Parc Expo Paris-Nord Villepinte, jusque dimanche

Le site de l’événement

[1Papa des jeux-vidéo Mario, Donkey Kong, The Legend of Zelda, Pikmin, Star Fox, F-Zero, etc... Une sommité incontournable du milieu vidéoludique.

[2Compositeur des principaux thèmes musicaux de la série Pokémon et producteur de quelques opus de la série.

[3Producteur de la série The Legend of Zelda depuis l’épisode Ocarina of Time en 1998 (N64).

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