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Japan Expo 2019 : l’auteur chinois Di Nianmiao à la conquête du Japon !

Par Manon DIAS SANTOS le 7 juillet 2019                      Lien  
À l’occasion de la Japan Expo, nous avons pu nous entretenir avec Di Nianmiao, l’auteur chinois d’"Ultramarine Magmell" (Ed. Ototo). Un auteur qui se distingue par l’efficacité de son récit mais surtout par ses origines : il en effet le seul mangaka chinois à connaître un tel retentissement au pays du Soleil Levant.

Ultramarine Magmell développe un univers dangereux, aussi inquiétant qu’excitant, où la mort rôde... Néanmoins vos personnages font preuve d’une certaine touche d’humour était-ce une volonté de votre part, pour alléger quelque peu le propos ?

C’est surtout la personnalité du personnage principal qui veut ça, car il est extrêmement puissant. Il sait qu’il n’est pas comme tout le monde et prend ça un peu à la légère, c’est pour ça qu’il fait beaucoup de blagues et des choses comme cela.

Nous savons que vous êtes un amateur de mangas depuis votre enfance, quelles étaient vos lectures ?

Les principaux, ou tout du moins, ceux m’ayant le plus influencés sont Touch, Hunter X Hunter et bien d’autres !

On sent justement une importante influence dans le récit de Hunter X Hunter. Cette filiation est-elle consciente et volontaire, presqu’une forme d’hommage ?

Une partie est intentionnelle tandis que l’autre ne l’est pas. Pour ce qui est de la partie "aventures", c’est totalement intentionnel, c’est indéniablement l’une des grandes influences de cette histoire. Par contre, en ce qui concerne l’apparition de ce grand continent sorti de nulle part, cela date de l’époque où, quand je dessinais, Yoshihiro Togashi n’avait pas encore publié l’autre manga, j’avais juste fini de sortir mon premier chapitre que le sien sortait en même temps. Donc là, ce n’est pas intentionnel.

Je pense que l’on peut voir de nombreuses similitudes entre le continent que j’ai créé et celui créé par Togashi dans Hunter X Hunter. Mais ce genre de récit d’aventure est très courant dans le manga, je peux donc simplement chercher une excuse pour dire que je n’ai pas du tout copié (rires). Si j’avais su à l’époque, j’aurais probablement changé d’histoire pour éviter une trop grande ressemblance.

Japan Expo 2019 : l'auteur chinois Di Nianmiao à la conquête du Japon !
© Ototo

Vous avez débuté vos publications au sein d’un magazine spécialisé chinois. Le manga est-il aussi populaire en Chine qu’au Japon. Ce sont des mangas japonais ou des manhuas chinois qui sont majoritairement lus en Chine ?

Auparavant, c’était majoritairement des mangas japonais qui étaient consommés par le lectorat chinois, mais récemment, on assiste un regain d’intérêt pour des mangas locaux, on assiste donc aux développements des manhuas. Ils sont de mieux en mieux reçus par le lectorat. Les mangas japonais sont en noir et blanc mais dorénavant, la tendance en Chine est à la couleur !

Au-delà de la couleur, selon vous quelles sont les principales différences entre mangas chinois et japonais ?

Le sens de lecture. Les manhuas se lisent dans le même sens que les ouvrages français par exemple. Ensuite, en ce qui concerne les intrigues, les histoires tendent à être plus propres à la Chine, généralement inspirées de la culture et/ou de la tradition chinoise. Un récit comme Ultramarine Magmell n’est d’ailleurs pas trop courant en Chine, on retrouve plus ce type d’histoire du côté du Japon.

Vous êtes rapidement repéré par la prestigieuse maison d’édition japonaise Shueisha suite à la publication d’Ultramarine Magmell en 2014. Seulement un an après, Koroshiya Domino paraissait dans les pages du Weekly Shonen Jump, ce one-shot faisant de vous le premier auteur non-japonais publié dans le magazine le plus vendu du monde. Était-ce un but en soit d’être publié au Japon et qui plus est par une maison d’édition japonaise ?

C’était une sorte de rêve. Les mangakas chinois de ma génération lisaient beaucoup et même principalement des mangas japonais. Les mangas japonais en noir et blanc sont en quelque sorte notre Madeleine de Proust.

D’après vous qu’est-ce qui a plu au public japonais dans Ultramarine Magmell ?

Je pense que c’est parce qu’il se rapproche des standards de lecture japonais, le lectorat japonais accepte assez bien ce genre d’histoires. Après, le cœur du manga est assez différent de ce qui se fait au Japon car je ne parle pas japonais et j’ai peut-être du mal à saisir toutes les subtilités de la culture japonaise. Celle-ci est remplacée par des éléments de ma culture, chinoise, et c’est peut-être ce qui plaît également au lectirat, ce côté un peu exotique.

Qu’avez-vous ressenti en étant invité ici, à la Japan Expo, en tant qu’auteur chinois ?

J’aime beaucoup l’ambiance de la Japan Expo, c’est très différent des autres salons et conventions auxquels j’ai pu assister. Les autres sont beaucoup plus commerciaux, ils manquent un peu de « fanbase ». J’aime beaucoup le fait de pouvoir passer de stand en stand, de mangas en mangas, et donc d’un univers à l’autre aussi facilement.

Vous avez donc eu le temps de vous promener un peu, quels sont les stands qui vous ont marqué ?

Je n’ai pour l’instant pas pu faire le tour de toute la Japan, je me suis cantonné aux stands entourant celui des éditions Ototo, mais je compte bien aller me promener une fois les interviews passées !

Propos recueillis par Manon Dias Santos

(par Manon DIAS SANTOS)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782377172061

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