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Japan Expo 2019 : le bilan des 20 ans du temple de la culture nippone en France

Par Paul CROSS le 10 juillet 2019                      Lien  
L'édition 2019, 20e anniversaire de la Japan Expo, qui s'est déroulée du 4 au 7 juillet 2019 au Parc des expositions de Pars-Nord Villepinte, vient de fermer ses portes. Ce vingtième impact des plus percutants nous rappelle que l'évènement, au départ une petite manifestation née autour de quelques fans, a creusé son trou jusqu'à devenir un des événements majeurs de la bande dessinée en France.

En cette chaude soirée du dimanche 7 juillet, visiteurs et exposants disent au revoir à quatre jours d’effervescence. Quatre jours durant lesquels l’euphorie régnait en ce lieu où se mélange culture populaire et traditionnelle, cosplayers aguerris et autres nippophiles en tout genre. Car c’est là une des caractéristiques majeures de cet événement : il célèbre la pop culture dans son ensemble. La bande dessinée, le jeu vidéo, le dessin animé et le cinéma, le sport, la chanson, la mode, la cuisine et toutes les formes de loisirs à tendance asiatique sont aux rendez-vous. Nous sommes bien au-delà d’un simple festival de bande dessinée.

Japan Expo 2019 : le bilan des 20 ans du temple de la culture nippone en France
Japan Expo 2019, 20e impact : sans doute une affluence record.

Sur le chemin de la sortie, en partant du parc pour le RER jeunes et très jeunes, venus des quatre coins d’Europe diffusent, chantent et dansent sur leurs tubes favoris de J-pop et de génériques d’anime en clap de fin de leur rendez-vous de l’année. La Japan Expo c’est aussi ça : ses visiteurs fidèles, ses rituels, sa communion dans la ferveur quand pourtant personne ne vient uniquement de la même ville, de la même région ou encore du même pays. Cette passion insatiable rassemble des passionnés de tous âges, de toutes origines, de toutes classes...

L’année précédente, l’évènement avait ramené plus de 240 000 visiteurs. Cette 20e édition devrait battre un nouveau record. Dès le jeudi, aucun des éditeurs interrogsé ne se plaignait d’une baisse de chiffre d’affaires. Au contraire, Pika, Glénat, Delcourt, Ki-Oon, Kurokawa, Kana, Ototo ou Akata affichaient des chiffres en hausse jusqu’à 30% avec, en corollaire, des nouveautés épuisées dès le deuxième jour. L’embellie n’a pas touché que le "print". Les nouveautés 2019 dans les espaces dédiés exclusivement à la J-pop, à la diffusion d’animés et de documentaires et l’introduction officielle de l’Esport n’y sont sans doute pas pour rien.

Les éditeurs de mangas affichaient le sourire cette année avec +30% de ventes chez certains d’entre eux.

Car telle est la recette de cette édition exceptionnelle : mettre les préoccupations du visiteur au centre du jeu. C’est devenu avec le temps la marque de fabrique des organisateurs historiques du salon : Jean-François Dufour, Sandrine Dufour et Thomas Sirdey. Sans doute se remémorent-ils régulièrement d’où est partie cette folle aventure qui fait aujourd’hui tant parler d’elle. Parce qu’avant que la Japan Expo soit accueilli dans le plus grand parc d’exposition de France (le Parc de Villepinte faisant 242 200 m2), les trois camardes avaient organisé leur première édition en 1999 dans les sous-sols de l’école de commerce d’ISC Paris avec seulement 1500 m2, 2400 visiteurs et 30 exposants. L’histoire de la Japan Expo est une véritable success story pour les ses organisateurs, accompagnée d’aventures annexes qui auront conduit l’événement à Orléans, Marseille et même brièvement à Bruxelles et en... Californie.

Cette 20e année a été marquée par des invités d’exception, comme Gô Nagaï.

En ce qui nous concerne, l’édition 2019 aura été riche en rencontres en ce qui concerne le monde du manga. Des figures historiques étaient présentes telles que : Gô Nagai (Goldorak, Devilman...), Leiji Matsumoto (Albator), Yoshiyuki Tomino (Gundam) ou encore Hiroki Goto (rédacteur en chef du Weekly Shônen Jump entre 1986 et 1993).

Le gratin de l’édition de manga qui s’attendait à une affluence exceptionnelle était aussi dans les starting-blocks, afin de présenter ses dernières sorties et celles à venir. Avec en tête de gondole L’Atelier des sorciers de Kamome Shirahama édité par Pika, Daruma d’or (Prix du Jury) et le Daruma du meilleur seinen (Prix du public) mais surtout à Les Montagnes hallucinées de Gou Tanabe édité par Ki-oon, Daruma du meilleur dessin (Prix du jury), Daruma de la meilleure fabrication (Prix du jury de la création) mais aussi le tout-nouveau Prix Asie de la Critique ACBD (association des critiques et journalistes de la bande dessinée) remis à l’occasion de l’événement. Rappelons aussi que l’oeuvre française Lastman Stories de Bastien Vivès et Alexis Bacci Leveillé édité chez Casterman avait reçu le Daruma du meilleur manga international (Prix du jury).

Certains vendeurs n’hésitaient pas à payer de leur personne...

Les lauréats de l’animé étaient sous le signe des méchas semble-t-il cette année-ci puisqu’il a beaucoup été question de Gundam et d’Evangelion. Le premier fête ses quarante ans cette année, quand le deuxième s’attend à voir sortir l’année prochaine le dernier film d’une tétralogie commencée en 2007. Gundam a donc eu le droit à sa propre exposition-anniversaire. Les fans d’Evangelion ont eu le droit, quant à eux, aux 10 premières minutes inédites du prochain film en avant-première.

En parlant d’avant-première, les stands de jeux vidéo s’y sont consacrées aussi. Moins nombreux que d’habitude mais avec plein de surprises dans les cartons. Nintendo rafla la mise avec son The Legend of Zelda : Link’s Awakening et son Pokemon : Épée et Bouclier. Rappelons qu’il s’agit là de deux mastodontes du jeu vidéo qui, par leur succès respectif, ont eu le droit à certaines adaptations mangas et animés (plus ou moins réussi il faut le dire).

L’immense stand de Nintendo collectionnait les files...

Le ventre mou de ce vingtième impact semble avoir été du côté de la mode et de la musique. S’il y a bien sûr eu de nombreux invités dans les deux domaines, il reste que le public ne semblait pas aussi déchainé et dépensier qu’attendu. Pourtant le potentiel était indéniable, les succès des bandes originales des animés ainsi que de la mode japonaise au près de la jeune génération ne faiblissant pas. Il suffit par exemple de se pencher du côté du rap français (musique la plus consommée en France) de plus en plus obsédé par la culture nippone : référence aux mangas/animés, clips tournés dans les rues de Tôkyô, marques japonaises plébiscitées... pour en être convaincu.

Une fois encore, le cosplay était roi.

Sans doute fallait-il faire le focus sur le manga et l’anime, histoire de rappeler le Japan Expo des origines.

La 20e édition est finie. Ouf ! Les vraies vacances peuvent commencer...

(par Paul CROSS)

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Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

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1 Message :
  • Quel dommage que vous ayez survolé les artistes amateurs (à l’entrée du festival).

    On est quand même bien plus intéressants que les grosses boites qui sont là chaque année pour proposer des choses que n’importe qui peut avoir pour moins cher en librairie ou sur internet.

    Comme à chaque fois, j’ai l’impression qu’on existe pas dans les retours sur les conventions.

    Dommage.

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