« Chibi », en japonais, veut dire « petit ». Si Villepinte a accueilli en juillet dernier quelque 130.000 visiteurs (chiffre certifié), Chibi n’a pas cette prétention. La précédente édition –la première du genre, mais située elle-aussi à Villepinte- affichait 17.000 visiteurs et une surface de 20.000 m² contre 55.000 m² pour sa « grande sœur ». Et en effet, l’événement est bien moins gigantesque, situé cette année à Paris-Est, sur la commune de Montreuil, elle est directement accessible en métro et se trouve sur les lieux-mêmes du Salon du Livre pour la Jeunesse.
Premier constat : très peu d’éditeurs de mangas sont présents : ni Kana, ni Glénat, ni Tonkam, ni Delcourt, ni Pika. Seuls figurent Asuka, Kami, Ki-Oon, ou Taifu, des petits labels. « C’est cool, on vend plus, nous dit Ahmed Agne de chez Ki-Oon, qui pense que l’année dernière, les grands éditeurs se sont pris une claque et que, par conséquent, ils ont décidé de ne pas revenir. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne figurent pas dans les stands cette année : des libraires spécialisés de mangas y pourvoient.
« C’est normal, nous dit-on chez Japan Expo, le festival doit grandir. En dessous de 50.000 visiteurs, on n’intéresse pas les gros éditeurs. Leur modèle économique est différent des petits labels : pour ces derniers, le salon représente une grosse opportunité de vente. Pour Kana ou Glénat, même sur un festival comme Japan Expo, le souci est avant tout l’image, pas les ventes. » En conséquence, quand la manifestation aura grandi, ils reviendront, pensent les organisateurs avec réalisme.
Du côté de chez Kana, on recueille une autre explication : dans quelques semaines aura lieu au même endroit le Salon du Livre pour la Jeunesse. Et là, ils ont l’intention d’être présents : « C’est un autre public : des enseignants, des prescripteurs, rien à voir avec le public traditionnel des mangas. Il s’agit de rassurer les parents. On y gagnera sans doute des nouveaux lecteurs. »
La formule semble néanmoins satisfaire les organisateurs puisqu’ils annoncent un autre « Chibi JE » dans le Sud, à Marseille, en février prochain. « Pour nos amis du Sud, un peu délaissés, nous dit le vice-président de Japan Expo, Thomas Sirdey. On espère aussi capter un peu des lecteurs italiens ou espagnols, tout proches. »
En se promenant dans les stands, on reconnaît le jeune public féru des rendez-vous japonais. Les stands de Manga café sont présents sur les deux étages et prennent leurs aises. L’espace « Jeunes créateurs » de Villepinte est reconduit à Montreuil. « C’est plutôt bien qu’il n’y ait pas trop d’éditeurs, nous dit un exposant, cela permet une programmation plus éclectique où l’on fait signer de groupes de J Pop ou des chanteurs de génériques de dessins animés. »
Cela permet surtout de faire ses courses de Noël un peu à l’avance dans une ambiance festive et bon enfant, sans être oppressé par la foule comme au mois de juillet. Cela dit, les organisateurs annonçaient déjà 12.000 pré-ventes (contre 7.000 l’année dernière). Le week-end risque quand même d’être très chaud et, comme toujours avec Japan Expo, nous ne saurions que vous recommander d’acheter les billets par avance sur le Net.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Chibi Japan Expo, Volume 2 · Du 31 octobre au 2 novembre 2008 · Paris-Est Montreuil. Métro : Robespierre.
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