L’album débute par un flash-back : on retrouve Jazz, Teo et Judas à un âge où ils sont censés encore porter des culottes courtes. À cette époque, les trois jeunes garçons n’ont déjà pas froid aux yeux et n’hésitent pas à négocier avec le caïd d’El Raval, un quartier de Barcelone. Quelques années plus tard, Judas est devenu le chef du quartier et Jazz et Teo, pour sauver la vie de la sœur de Jazz, se sont engagés à voler pour lui une pièce d’une valeur de 10 millions d’euros…
Le premier tome était plein de promesses et nous avait enchanté. Celui-ci ne nous déçoit pas non plus. Le duo d’auteurs espagnols fait des merveilles dans ce polar au rythme endiablé, à l’action tonitruante et au second degré jubilatoire.
Au scénario, Raule fait des merveilles. Son intrigue allie densité à légèreté et complexité à fluidité. Par une construction temporelle savamment orchestrée, l’auteur laisse entrevoir des pans du passé de nos protagonistes. Certains nœuds se dénouent, d’autres apparaissent. Raule est étonnant de maîtrise narrative. L’univers de Jazz est fait de violence (l’auteur excelle d’ailleurs dans la réplique qui tue) mais non dénué d’humour et il laisse même échapper des bouffées de sentiments jamais à deux balles.
Au dessin, Roger insuffle une narration cinématographique au récit. Il teinte sa "pellicule" d’une bichromie élégante à l’effet garanti : la nuit s’éclaire à peine sur ceux qui agissent dans l’ombre. Expressif et élégant, le graphisme s’inscrit dans un découpage aux petits oignons.
Jouissif et immanquable.
(par Laurent Boileau)
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