Albums

Je n’ai pas volé Pétain, mais presque... - Par Bruno Heitz - Gallimard Bayou

Par Charles-Louis Detournay le 20 juin 2014                      Lien  
Promener la dépouille de Pétain pour lui rendre les honneurs militaires auxquels il a droit, voilà qui n'effraye pas Jean-Paul, le héros de "J’ai pas tué de Gaulle" et "C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu…". Pour les amateurs de récit policier au coeur des années 1970. Savoureux !

Jean-Paul hérite de sa vieille tante lorraine et se retrouve à la tête d’un riche patrimoine... de garages ! La gestion de ses affaires le mène jusqu’à l’île d’Yeu, où une poignée d’individus nostalgiques du maréchal Pétain ont monté un coup tordu : déterrer le mort pour le ramener à Verdun, au milieu des Poilus !

Embarqué bien malgré lui dans cette drôle d’affaire, Jean-Paul tente de tirer son épingle du jeu. Mais entre les charmes de la belle secrétaire, et les coups tordus de ces nostalgiques de Pétain, il y a fort à parier que le dernier coup de poing ne sera pas celui qu’on attend...

Je n'ai pas volé Pétain, mais presque... - Par Bruno Heitz - Gallimard Bayou

Après sa série Un Privé à la Cambrousse, Bruno Heitz consacre le polar des années 1970. Jean-Paul, son personnage mi-héros intrépide, mi-idiot qui cherche les embrouilles, continue d’explorer les dessous de la société provinciale. On l’avait effectivement déjà suivi dans J’ai pas tué de Gaulle et C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu….

Son trait faussement naïf ne doit pas surprendre le lecteur, Bruno Heitz recèle une grande rigueur, et s’évertue à privilégier la clarté et la lisibilité de son récit. C’est d’ailleurs dans cette veine polar qu’il trouve toute sa force. En l’introduisant dans la vie de tous les jours, l’auteur démontre que l’aventure peut surgir à tout moment, et prendre des dimensions surprenantes !

Son évocation des années 1970 est aussi réussie dans ses personnages que dans le rendu du quotidien. On appréciera surtout son intrigue policière, qui n’est pas sans rappeler un certain Léo Malet. "À malin, malin et demi", c’est certainement la morale de ce récit où les coups sur la cafetière rivalisent avec ceux envoyés derrière le gosier ou au plumard. Un récit prenant de bout en bout qui sacre le savoir-faire d’un auteur avec qui il faut compter.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Commander ce livre chez Amazon ou à la FNAC

Du même auteur, dans la même série, lire également C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu...

 
Participez à la discussion
12 Messages :
  • C’est vraiment affreux ce dessin amateur, on dirait une mauvaise copie de Wolinski. On parle beaucoup de surproduction, il faudrait peut-être commencer par arrêter de publier des amateurs, le dessin de bande dessinée demande un minimum de métier et de rigueur. Si le scénario est bien, que Bruno Heitz fasse scénariste et confie ses histoires à des dessinateurs professionnels, il a tout à y gagner.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 21 juin 2014 à  08:40 :

      combien de fois faudra-t-il répéter que ni le dessin et encore moins la bande dessinée ne sont de l’ordre de la performance- selon quels critères d’ailleurs ? les vôtres ? j’en frémis d’avance -mais plutôt de l’adéquation entre récit et image.
      quelle grande perte qu’une certaine presse de bande dessinée. celle où l’on pouvait pourvoir à sa propre éducation en ouvrant les yeux et en découvrant des tas de choses inhabituelles. non pas qu’internet ne permette pas ça. mais l’offre est tellement abondante que le premier réflexe venu de grands connaisseurs dans votre genre est de ne regarder que ce qu’ils connaissent. ou du caractère incestueux de la paresse et de la bêtise... elle est bien avant tout là, la crise.

      Répondre à ce message

    • Répondu le 21 juin 2014 à  11:57 :

      Le dessin de Bruno Heitz (qui ne ressemble ni de près ni de loin à celui de Wolinski) a pour fonction essentielle de servir l’histoire, ce qu’il fait admirablement ; Heitz est un grand conteur, capable de camper une ambiance ou un suspense comme personne. Je ne suis pourtant pas friand de polars... Sauf avec Heitz. Amateurisme, parce qu’il ne verse pas dans l’épate graphique ? Vous plaisantez ; son trait faussement naïf est en parfaite adéquation avec son petit monde, dans lequel un calme apparent dissimule des intrigues bien sombres... Ce qui n’est pas professionnel, c’est plutôt de condamner l’œuvre d’un auteur dans son ensemble après n’avoir qu’entraperçu une de ses planches dans une chronique en ligne.

      Répondre à ce message

    • Répondu le 21 juin 2014 à  12:02 :

      Considérant le nombre très réduit de bandes dessinées que Gallimard publie, Je doute fort qu’il soit opportun de voir en eux les responsables de la surproduction. Ou peut-être vouliez-vous évoquer la surproduction de bandes dessinées qui ne vous intéressent pas personnellement, en tant qu’individu ? Il s’agit là d’un problème que nous ne saurions régler à votre place...

      Répondre à ce message

  • Etonnant Bruno Heitz ,un touche-à-tout dans le bon sens du terme : collages, linogravures, gravures sur bois, bd....

    Répondre à ce message

  • Ca me fait bien rigoler ces commentaires qui viennent défendre Bruno Heitz avec des arguments falacieux, alors que les dessins de Bruno Heitz sont clairement de la m.. en bâton, il arrive même à être encore plus mauvais qu’avant (balèze !). C’est vrai que la fille en robe est tellement ratée que ça ressemble à du Wolinski. C’est fort d’arriver à être aussi mauvais que Wolinski, un tour de force.

    Il faut noter que cette histoire de vol du cercueil de Pétain s’inspire d’une histoire vraie et totalement rocambolesque.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 22 juin 2014 à  03:41 :

      Y’en a qui sont aussi mauvais que Wolinski, d’autres qui tentent vainement de chausser les souliers de Ronald Searle. Le tout est d’être conscient de ses capacités, et de les utiliser au mieux pour raconter une histoire adéquate... Vous devriez essayer à l’occasion.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 22 juin 2014 à  12:23 :

        Georges et Chang et international lobster ça ressemblait pas du tout à Ronald Searle je trouve.

        Répondre à ce message

    • Répondu par AntoineL le 22 juin 2014 à  09:28 :

      Ça me fait pas rigoler du tout ce commentaire qui vient attaquer Bruno Heitz avec des arg... Bah non, sans le moindre argument en fait. Vous avez identifié la fille en robe comme une fille en robe, non ?

      Les dessins de Heitz se tiennent tout à fait, ils ont du style. (On peut être tout aussi affirmatif et vain que vous)

      Répondre à ce message

      • Répondu par Alex le 22 juin 2014 à  18:19 :

        Colonnier a encore oublié de prendre ses pilules !

        Répondre à ce message

    • Répondu par Richard le 22 juin 2014 à  19:14 :

      Il faut noter que cette histoire de vol du cercueil de Pétain s’inspire d’une histoire vraie

      Absolument,dans la nuit du 19 février 1973, un commando de cinq hommes pénètre dans le petit cimetière de l’île d’Yeu, ouvre une tombe et enlève le cadavre du maréchal Pétain ! Leur but : foncer sur Verdun pour l’enterrer au milieu des Poilus de 14-18 avec la volonté de réhabiliter spectaculairement la mémoire du maréchal !... Mais l’opération finit piteusement quelques jours plus tard, le cadavre de Pétain abandonné dans un garage de Saint-Ouen !
      Les commanditaires de cette opération sont les ténors du pétainisme d’après-guerre, Tixier-Vignancourt en tête.

      Répondre à ce message

  • Suite à cette rubrique et ignorant la déferlante d’engueulades des archi-pour et des archi-contre des commentaires, j’ai acheté la BD. J’ai été déçu. Pas par le graphisme. Il y a des auteurs encensés ici et ailleurs que je trouve bien pires (non, pas de noms, c’est une question de goûts et de couleurs, donc ça ne sert à rien de déclencher une polémique stérile) et j’ai trouvé le dessin assez agréable en fait. Par contre le scénario, euh, bin, il est décevant. Léo Mallet ? Je ne vois pas où. Ca se lit vite et ça s’oublie aussitôt. On n’a pas toutes les explications, tous les dénouements que l’on était en droit d’attendre à la fin, donc on reste sur sa faim. A lire une fois et à reposer sur le rayon de la librairie. Je n’achèterai pas d’autre BD de B. Heitz.

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Charles-Louis Detournay  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD