Jean-Paul hérite de sa vieille tante lorraine et se retrouve à la tête d’un riche patrimoine... de garages ! La gestion de ses affaires le mène jusqu’à l’île d’Yeu, où une poignée d’individus nostalgiques du maréchal Pétain ont monté un coup tordu : déterrer le mort pour le ramener à Verdun, au milieu des Poilus !
Embarqué bien malgré lui dans cette drôle d’affaire, Jean-Paul tente de tirer son épingle du jeu. Mais entre les charmes de la belle secrétaire, et les coups tordus de ces nostalgiques de Pétain, il y a fort à parier que le dernier coup de poing ne sera pas celui qu’on attend...
Après sa série Un Privé à la Cambrousse, Bruno Heitz consacre le polar des années 1970. Jean-Paul, son personnage mi-héros intrépide, mi-idiot qui cherche les embrouilles, continue d’explorer les dessous de la société provinciale. On l’avait effectivement déjà suivi dans J’ai pas tué de Gaulle et C’est pas du Van Gogh mais ça aurait pu….
Son trait faussement naïf ne doit pas surprendre le lecteur, Bruno Heitz recèle une grande rigueur, et s’évertue à privilégier la clarté et la lisibilité de son récit. C’est d’ailleurs dans cette veine polar qu’il trouve toute sa force. En l’introduisant dans la vie de tous les jours, l’auteur démontre que l’aventure peut surgir à tout moment, et prendre des dimensions surprenantes !
Son évocation des années 1970 est aussi réussie dans ses personnages que dans le rendu du quotidien. On appréciera surtout son intrigue policière, qui n’est pas sans rappeler un certain Léo Malet. "À malin, malin et demi", c’est certainement la morale de ce récit où les coups sur la cafetière rivalisent avec ceux envoyés derrière le gosier ou au plumard. Un récit prenant de bout en bout qui sacre le savoir-faire d’un auteur avec qui il faut compter.
(par Charles-Louis Detournay)
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