Je suis Cathare, Tome 2 : Impardonnable pardonné - Par Makyo & (...)

Je suis Cathare, Tome 2 : Impardonnable pardonné - Par Makyo & Calore - Delcourt

Lien

Lors de l'éradication des Cathares, un jeune initié se découvre des pouvoirs qui mettent sa vie et celle de ses proches en péril. Une intéressante évocation des Bons Hommes, dans de superbes décors. Dommage que l'histoire ne décolle pourtant pas vraiment, plombée par une ambiance pesante et un manque de rythme.

En 1310, à un moment où il n’était pas bon d’être opposé à la religion catholique, la légende raconte que Guilhem Roché combattit toute une nuit contre un personnage insaisissable et qu’à l’aube, il perdit la mémoire au moment où son épée traversa le corps du chevalier d’ombre. Depuis, le jeune homme suit les enseignements médicinaux de Maître Eymeric, celui qui l’a recueilli au lendemain de cette étrange nuit. Guilhem excelle en la matière, si bien que sa réputation de guérisseur miraculeux parvient jusqu’à Aryens, où l’Inquisition sévit...

Grâce à son frère et à son ancien amour, Nita d’Olac, Guilhem retrouve petit à petit le souvenir de qui il est... Et, surtout, de l’identité du chevalier d’ombre qu’il combattit une nuit entière ! Alors qu’il est à nouveau partagé par l’amour qu’il porte à Nita, il est confronté aux attaques de l’Inquisition et au mystérieux chevalier noir qui protège les "parfaits".

Je suis Cathare, Tome 2 : Impardonnable pardonné - Par Makyo & Calore - Delcourt

En termes historiques et romanesques, cette trilogie en quatre tomes comprend tous les éléments qui peuvent susciter l’intérêt : délation, amour de deux frères pour la même femme, traîtrise, usurpation d’identité, amnésique ignorant la source de ses pouvoirs, vengeur mystérieux, etc. Malgré tout, Je suis Cathare peine à décoller : on s’identifie mal à ce jeune ’parfait’ qui semble poussé par le destin sans réellement s’intéresser à son propre vécu, les longues discussions entraînent souvent le lecteur dans une attitude très passive face à l’histoire qui lui est contée.

Pourtant, Makyo a déjà fait ses preuves, et l’on sait que les ambiances lourdes et les lents débuts d’intrigues font partie de sa marque de fabrique. Il a choisi, pour illustrer son récit, un jeune dessinateur italien, Alessandro Calore, qui met particulièrement bien en valeur le pays cathare. Sa documentation est élaborée, mais le regret porte sur le manque d’expressivité des visages de ses personnages.

Cette série historique pimentée d’un peu de fantastique, comblera tous ceux qui souhaiteraient approfondir une religion dissidente dont on parle beaucoup depuis longtemps. On espère pourtant que la suite donnera plus de punch à l’ensemble, sous peine d’entraîner la série dans les sables de l’oubli.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.