Au début du XIVe, le catharisme vit ses dernières heures après une poursuite impitoyable menée par l’inquisition à coup de délations plus ou moins mensongères. C’est le moment où vécut Guilhem, un jeune homme sans mémoire qui a découvert que ses mystérieux dons sont originaires de son intronisation au statut de Parfait.
Tout juste échappé de la prison de Carcassonne, Guilhem cavale vers le village d’Aryens, là où il espère retrouver Nita. Inquiet, il redouble d’efforts pour arriver au plus vite. Hélas, attaqué par trois soudards, il reçoit une flèche qui le cloue sur place. Sauvé par une jeune bergère, il parvient enfin à destination. Mais, une fois sur place, les habitants qui devraient le fêter, le fuient comme s’il était pestiféré...
Le début de cette saga laissait perplexe. À l’heure de sa conclusion, on peut mieux en apprécier les qualités : une excellente documentation sur les Cathares, une réelle plongée dans la persécution dont ils ont fait l’objet, ainsi que la dimension théologique qui se cachait derrière cette religion. Avec l’homme comme réel acteur de sa relation avec Dieu, cette tentative humaniste fut enrayée par l’Église qui y voyait un défi à son monopole.
Si le troisième tome expliquait l’intronisation du héros brusquement interrompue, les révélations s’arrêtent là car le quatrième opus rassemble une partie des principaux protagonistes en éclairant la période qui suivit la déchéance du catharisme, stigmatisée par un chaos politique et religieux.
Au terme de cette série, Makyo a su diriger l’ensemble pour traduire toute la complexité et la puissance de la religion cathare face à un catholicisme résolu à y mettre un terme. Les amateurs de personnages charismatiques ou d’aventures rondement menées trouveront plus de plaisir dans d’autres séries comme Mémoires de cendres, dont Glénat vient de sortir l’intégrale en petit format. En revanche, ceux qui voudraient réellement comprendre la religion cathare, et les dilemmes vécus tant par leurs adeptes que par la population du pays se plongeront de préférence dans cette quadrilogie.
(par Charles-Louis Detournay)
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