Pour l’instant, Barbara Thorson ressent leur présence. Ils arrivent, pense-t-elle. Elle est bien la seule. Sophia, une nouvelle, a certes tenté d’entrer dans le cercle, mais elle n’est pas suffisamment aguerrie pour tout comprendre. Entre le monde fantasmé de Barbara et ses lourds secrets, Sophia trouve un chemin de sympathie. Il y a aussi cette psychologue, gentille mais pas fute-fute, qui soupçonne que l’exubérance créatrice de notre jeune rebelle capable de clouer le bec du moindre adulte d’une simple réplique, recouvre un drame social dont on ne soupçonne pas la portée.
Le scénariste américain Joe Kelly a su trouver le ton pour intriguer le lecteur. Son histoire est freaky au possible et on s’attache très vite à Barbara, l’adolescente excentrique en butte à des camarades de classe qui n’ont pas ses capacités intellectuelles.
Le dessin de l’hispano-japonais JM Ken Niimura est en phase. Ce jeune auteur, le seul selon les critiques nippons, à « dessiner dans le style des mangas sans copier les mangas », arrive à bâtir un univers attachant et expressif aux parti-pris graphiques éminemment personnels.
Je tue les géants est l’une des premières grosses surprises de l’année 2009. Une série et des auteurs à suivre.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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