Comment en êtes-vous arrivé là ?
A l’origine, avant même que le nom Japan Expo existe, je faisais partie d’une association où se réunissaient des fans de manga, d’animation japonaise et de Japon en général. Un jour, nous avons décidé de monter une convention autour de notre passion, c’était en 1999. Ce mini-événement a remporté un succès qui peut paraitre dérisoire lorsque l’on regarde Japan Expo aujourd’hui. Mais pour nous c’était déjà énorme ! C’est ce qui nous a poussés à renouveler l’expérience un an plus tard. C’est là que le nom Japan Expo a été créé. Le salon n’a pas cessé de se développer depuis. En 2002, Japan Expo est devenu un évènement professionnel ; en 2004 le festival est devenu le plus gros évènement grand public du CNIT [1] En 2006 enfin, Japan Expo est devenu le plus gros évènement européen consacré au manga et à la culture asiatique.
L’année dernière, vous avez dû déménager à Villepinte. Est-ce que cela a été une bonne opération pour vous ?
Absolument ! Nous ne sommes arrivés à Villepinte ni par hasard, ni par défaut. C’est un choix parfaitement réfléchi et qui s’impose de lui-même pour plusieurs raisons. Premièrement, l’accès à Villepinte est particulièrement facile : Voiture, RER, TGV, Avion… Il ne manque plus que le bateau ! On nous a reproché au début d’être trop éloigné de Paris, mais il faut garder à l’esprit que 40% de nos visiteurs viennent de Province. Accéder à un événement au cœur de Paris n’est pas forcément évident pour eux. Et puis, il faut arrêter de stigmatiser tout ce qui est hors de Paris… Villepinte, c’est à 25 minutes de Châtelet ! En plus, au Parc d’Expositions de Villepinte nous avons la possibilité de nous étendre à notre guise. Enfin, d’un point de vue de gestion de la file d’attente, le parvis de Villepinte est idéal ; Ailleurs ce serait beaucoup plus compliqué.
Ce qui distingue votre Festival des autres, c’est qu’il ne s’intéresse pas qu’aux mangas...
Effectivement, cela a toujours été notre volonté. Au départ, il s’agissait de permettre aux visiteurs de comprendre les références qu’ils pouvaient lire dans leur manga. Nous voulions aller au-delà de la simple lecture-consommation. La lecture ne devait être qu’une fenêtre sur la culture asiatique en général et japonaise en particulier. Cultures qui sont extrêmement riches et qui proposent de nombreux aspects qui méritent d’être explorés.
Vous vous appuyez également sur un tissu associatif très dense.
Sans les associations, le festival n’existerait pas. Et même si aujourd’hui, Japan Expo est un évènement pro, les associations jouent toujours un rôle prépondérant pour nous. Elles assurent une bonne partie des activités sur le salon, comme le cosplay, le karaoké, l’espace dessin et beaucoup de jeux. Les associations, ce sont aussi les fanzines qui sont exposants à Japan Expo, car au-delà de la légitimité indéniable que cela apporte au Festival, les fanzines ont fait beaucoup également pour la reconnaissance du manga et de l’animation japonaise en France.
Avez-vous pu concrètement voir l’évolution des mangas en France pendant ces huit dernières années ?
Évidemment. C’est même plus qu’une évolution, c’est une révolution. A la fin des années 90, le manga était encore considéré comme pernicieux et dangereux pour la jeunesse. Aujourd’hui, on a dépassé le phénomène de mode. Le manga a trouvé sa place, notamment grâce aux films de Hayao Miyazaki. J’espère que Japan Expo y est aussi un peu pour quelque chose…
Votre festival a reçu le soutien de l’Ambassade du Japon. Vous êtes un peu l’auxiliaire d’une manoeuvre commerciale et industrielle très maîtrisée...
Que les choses soient claires : nous avons une totale indépendance vis-à-vis de l’Ambassade du Japon. Effectivement, l’Ambassade nous soutient et nous en sommes très honorés. Mais nous n’avons jamais reçu de consigne par rapport à telle ou telle chose qui se déroule à Japan Expo et il n’en est d’ailleurs pas question. Japan Expo est un outil de promotion du Japon en France et les institutions japonaises saisissent tout simplement l’occasion.
On parle, pour les mangas, d’un tassement dans la progression. Confirmez-vous cette impression ?
La progression ne pouvait pas continuer à être exponentielle comme elle l’a été pendant quelques années. Alors effectivement, le marché se tasse, mais c’est logique… Il n’y a rien d’alarmant là-dedans comme certains pourraient le penser
Qu’y a t-il de nouveau cette année par rapport aux années précédentes ?
Pas mal de choses… Déjà, Japan Expo s’étend sur 8.900 m² de plus. Nous prenons une partie du Hall 5B, situé derrière le Hall 5A où a eu lieu tout Japan Expo l’an dernier. Ce nouvel espace est aménagé en salle de spectacle où se dérouleront entre autres les concerts, les défilés de mode et les cosplays.
Ensuite, les éditeurs sont rassemblés dans un même espace appelé « Village Éditeurs », ce qui permettra au public de mieux se repérer. De même, les activités bruyantes se retrouvent dans la moitié droite du salon alors que les plus calmes sont à gauche.
Vous pouvez aussi noter l’apparition du Manga Café sur 300m² et du tuning car les Japonais sont les rois de la modification de véhicule.
Il y aura aussi bien d’autres surprises mais pour cela, il faudra venir les découvrir sur place ! En attendant, vous pouvez toujours découvrir l’actualité du festival sur Le site de Japan Expo et, évidemment, sur ActuaBD.com !
Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 7 juin 2007
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Japan Expo 8ème Impact sera ouvert aux visiteurs du 6 au 8 Juillet 2007 entre 11h00 et 19h00. Nous vous conseillons d’acheter les billets à l’avance.
Parc d’Expositions de Paris-Nord Villepinte.
Le Festival bénéficie d’une station RER dédiée, à 25 minutes du Centre de Paris, 10 minutes de Charles de Gaulle (aéroport et gare TGV).
[1] Centre des Nouvelles Technologies et Industries situé à La Défense près de Paris, devenu depuis 1989 un palais des congrès.
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