Alors que les conséquences de la Première Guerre mondiale se font sentir jusqu’au cœur de Paris, une romance entre deux artistes nait : d’un côté, Amédéo Modigliani, séduisant italien dont les œuvres commencent à être reconnues dans la communauté artistique ; de l’autre, une étudiante de l’académie de peinture Colarossi de 14 ans sa cadette, Jeanne Hébuterne. Entre ces deux personnalités se dessine une relation passionnée, en dépit des réticences de la famille de Jeanne, dont les valeurs conservatrices ne voient pas d’un bon œil qu’elle se lie avec un non-catholique, toxicomane, alcoolique et misérable. Déjà, la santé de Modigliani chancelle. Mais les amants s’admirent mutuellement : Jeanne devient le modèle préféré de son compagnon, que ses peintures émerveillent.
Divisé en sept chapitres, l’ouvrage relate l’évolution de leur relation, notamment à travers les questionnements de Jeanne, au cœur de la communauté artistique de l’époque - les plus connaisseurs reconnaitront d’ailleurs quelques silhouettes familières. Jeanne est tiraillée entre l’ambition de s’affirmer en tant qu’artiste (certains de ses dessins apparaissent au fil de l’ouvrage) et la volonté de ne pas faire ombrage à Modigliani. Le dessin en noir en blanc illustre parfaitement les ambivalences auxquelles Jeanne est confrontée, à la fois à l’égard de sa famille, de son compagnon, et finalement avec elle-même : qu’est-elle sans Modigliani ? Attachée à lui au point de ne pas vouloir lui survivre, sa mort apporte une réponse aussi limpide que tragique.
En fin d’ouvrage, quelques mots de l’auteure apportent un éclairage sur le cheminement qui a présidé à la réalisation de l’ouvrage. On trouve également une bibliographie qui a servi d’appui documentaire.
(par Damien Boone)
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