S’inspirant probablement du procès en hérésie fait à Jeanne d’Arc en 1431, Valérie Mangin prend le parti de décrire sa si brève existence (19 ans) comme guidée par un pacte avec le diable. Tiraillée entre croyances chrétiennes et rêves de pouvoir et de vengeance nourris par les forces sataniques, Jeanne semble liée à la guérisseuse du village, tout en rejetant son aura négative.
Son amour d’adolescente, la blonde Marie, paraît décider de son alliance avec les forces du mal : la jalousie d’un mariage hâtif et hypocrite... Dès lors, Jeanne, pas encore guerrière aguerrie, mais déjà auréolée d’une réputation élogieuse, part à la rencontre du roi Charles VII.
Avec ses dialogues directs et percutants, son dessin très coloré, aux personnages fiévreux, le duo Mangin-Puchol aurait pu parfaitement intégrer ce diptyque dans la collection Sorcières, lancée récemment par Dupuis. On s’étonnerait presque de l’absence de ce label. Mais si l’album se lit sans déplaisir, il ne convainc pas tout à fait. Trop d’emphase dans les situations, trop de scènes de sorcellerie un peu lourdes. Jeanne Puchol illustrait avec plus de force les Assassins de Rodolphe.
Tome 2 prévu pour janvier 2012.
(par David TAUGIS)
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