Imaginé en 1972 par le scénariste John Albano et le dessinateur Tony DeZuniga, Jonah Hex est un ex-officier confédéré reconverti en chasseur de prime légendaire. Anti-héros à l’état pur, son mythe s’est forgé grâce au côté de droit de son visage atrocement mutilé, suite à un accrochage avec des Indiens et à son sens sanglant de la justice.
Pur mélange de western spaghetti et de comics, les auteurs dévoilent une succession de one-shots qui explorent différents moments de la vie du pistolero. Bien que cela leur permette de bien nous représenter l’univers du personnage, ils peinent en revanche par cette formule à accrocher le lecteur.
En effet, les histoires, trop courtes, n’ont pas le temps de poser de réelles trames dramaturgiques. Les dénouements arrivent sans réelle difficulté empêchant ainsi la tension de monter. Pourtant, certaines intrigues et personnages secondaires auraient bien mérité d’être développés plutôt que d’être expédiés en une dizaine de pages.
Graphiquement, avec la présence de sept dessinateurs qui offrent chacun leur vision du visage du héros, de nombreux styles sont abordés. Quand certains sont plus dans l’esthétisme sans fond, d’autres proposent différents univers à ce western qui devient, d’une histoire à l’autre, inquiétant, poussiéreux ou surnaturel.
Il en résulte une bande dessinée bancale qui donne envie d’en savoir plus sur ce chasseur de prime prompte à la gâchette, mais qui semble bien trop dépendante de l’adaptation cinématographique à venir,comme en témoigne l’encart sur la couverture qui rappelle les stars du film.
(par Mathieu Drouot)
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