Jordana est un recueil de cinq nouvelles contant les histoires de jeunes femmes psychologiquement troublées. Le thème récurrent en étant sans doute le rapport forcé.
Après Nico Says et Amours Félines, Kahori Onozucca s’enfonce encore plus profondément dans les relations intimes de jeunes femmes perturbées, peut-être même un peu trop parfois. Entre la troisième nouvelle, "secret de vacances", qui raconte l’histoire d’une jeune pédophile et "Touffe"qui relate la séquestration de la victime d’un violeur en série, il faut dire que les sujets choisis sont assez... particuliers. Mais bien que les situations décrites puissent paraitre choquantes, elles ne tombent pas dans le vulgaire et révèlent en réalité la face cachée de jeunes femmes qui souffrent. C’est sans doute ce dernier détail qui rend cet ouvrage acceptable et permet de la qualifier de ’borderline’.
Passé l’originalité du sujet (pour ceux qui auront réussi à la passer), la narration n’a rien de remarquable et est même plutôt confuse. On peut en dire autant du dessin simpliste au possible : on ne fait pas trop la différence entre les différents personnages (hommes et femmes confondues), les décors sont quasiment inexistants et l’alternance fond blanc / fond noir semble vouloir masquer l’absence de trames. Les scènes érotiques assez sont explicites mais la nature de ceux-ci risque fort d’en décevoir plus d’un.
Au final, un manga plutôt malsain, un graphisme pas particulièrement attrayant et une narration confuse.
(par Stéphanie Francqueville)
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