L’empire napoléonien est à l’apogée de sa puissance, mais pour le lieutenant de vaisseau Josse Beauregard, cette année 1809, semble signer la fin du chemin sur le triste ponton de la rade de Cadix. Précédant d’un court instant son passage de vie à trépas, il voit sa vie défiler devant ses yeux : vie de soldat, vie de gentilhomme, vie de prisonnier, dans laquelle son destin tombe de Charybde en Scylla.
Cette BD historique se transforme rapidement en une fastidieuse nostalgie des temps jadis et son manque d’inventivité la rend très vite lassante : enchaînement de bastonnades et de conquêtes féminines. Ce gentilhomme coureur de jupons à l’âme noble semble assez loin de toute réalité malgré son « historicité ». Cet exemple typique d’une mélancolie toute française pour les temps grandioses de l’Empire sent le suranné et renfermé.
Avec un dessin quelque peu barbouillé, un découpage graphique manquant de maîtrise et un scénario qui élude tout danger et toute violence véritable, cette histoire édulcorée n’arrive pas à transmettre la moindre tension qu’une vie de prisonnier en pays ennemi devait pourtant contenir. S’enfermant dans d’interminables palabres grignotant des cases au graphisme muet, elle aurait gagné à plus de précision et à moins se complaire dans l’affabilité.
Comme le souligne un des personnages, les auteurs signent ici une « incroyable forfaiture ».
(par Vincent GAUTHIER)
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