Ce n’est certes pas Maus, cette grande œuvre qui a sacralisé la mémoire dans le domaine de la bande dessinée, mais Mathieu Sapin s’est quand même fait petite souris pour accompagner les journalistes de « Libé » comme le surnomment ceux qui portent un peu d’affection pour le quotidien au losange rouge.
Bien sûr, il ne reste plus grand-chose de la tendance « gauche prolétarienne » des débuts lorsque , en 1972, Jean-Paul Sartre et Benny Lévy espéraient en faire la tribune de leurs idées.
Le quotidien glissa tout doucettement vers une ligne sociale-démocrate, pétrie de contre-culture, plus ou moins accrochée aux basques du PS. Mais en 2005, les caisses sont vides et Serge July fait appel au financier Édouard de Rothschild qui obtient son départ. Des remous s’ensuivent qui aboutissent à la nomination de Laurent Joffrin en novembre 2006.
Mathieu Sapin arrive dans le journal alors que Joffrin est remplacé en 2011 par Nicolas Demorand venu d’Europe 1. Un moment critique puisque le journal se met en place pour la campagne présidentielle de 2012.
Notre Tintin reporter va d’étage en étage, suit les journalistes et les photographes en interview ou en planque devant l’Élysée. Comme dans Journal d’un tournage, Sapin regarde tout, chronique tout. Son regard n’est ni féroce, ni accusateur. Les journalistes sont des gens comme vous et moi, avec quelques fortes têtes (comme Pierre Marcelle). Parfois, il regarde ailleurs, là où ça brille, préférant les spotlights de Cannes aux remugles de l’affaire DSK…
Le petit peuple de Libé a l’air bien débonnaire, ma foi. Il n’y a ni agressivité, ni parano comploteuse, ce sont juste des gens normaux qui tentent de rendre le lecteur « plus intelligent ». Programme ambitieux, s’il en est.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion