Justice League : New Justice T1 & T2 - Par Scott Snyder & Collectif - Urban Comics

Comme nous vous l’avions indiqué lors de la chronique de No Justice, prologue de cette New Justice, le point de départ de cette nouvelle « époque » est la Limited Serie Batman Metal écrite par Scott Snyder et dessinée par Greg Capullo. Elle permet au scénariste de faire le lien entre son travail sur Batman et son passage à l’univers de Justice League.

À l’issue de Batman Metal, le Mur-Source, « protégeant » le Multivers, a été endommagé et une brèche a été ouverte, exposant l’ensemble des univers à des dangers inédits. Le fil rouge de New Justice embarque le lecteur dans cette veine cosmique et divine, avec une quête assez simple mais porteuse de nombreux arcs narratifs, impliquant à chaque fois un membre particulier de la Ligue.

Le récit de Snyder se concentre exclusivement sur cette grande intrigue, intercalant ses grands arcs par des épisodes de repos et d’« après bataille » qui apportent une respiration appréciable à une série qui joue la carte de la démesure, que ce soit pour les enjeux ou la longueur des histoires.

© DC Comics / Urban Comics

Le premier tome [1] introduit la Totalité, une mystérieuse « chose » libérée du Mur-Source qui vient s’écraser sur Terre. Qu’est la Totalité ? Personne ne le sait, mais tout le monde comprend rapidement qu’il s’agit du plus grand secret et pouvoir du Multivers. Et quand nous parlons de tout le monde, il n’est pas uniquement question de nos héros, mais aussi des vilains !

Comme souvent dans ce genre d’opération, Snyder réorganise les équipes et le rôle des personnages. Ainsi du côté des vilains, il repasse Lex Luthor, mettant fin à sa carrière de super-héros débuté il y a quelques années. Il refonde la classique Ligue d’Injuste qui prend ici le nom de Légion Fatale, toujours constituée des pires ennemis des membres de la Ligue, comme le Joker, Black Manta ou encore Cheetah.

De l’autre côté, celui de nos héros, Snyder revient également aux fondamentaux : Cyborg, bien que toujours de la partie, voit son rôle de coordinateur repris par J’onn J’onzz, tandis que John Stewart reprend le flambeau des Green Lanterns, leadership détenu depuis quelques années par les « nouvelles recrues » Jessica Cruz et Simon Baz. Enfin, Hawk Girl fait son grand retour, et Snyder semble lui réserver un rôle crucial. Notons que ce « roster » ne manque pas de rappeler aux plus nostalgiques celui du célèbre dessin animé Justice League de Bruce Timm des années 2000 !

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Les deux équipes s’affrontent donc pour le contrôle de la Totalité. Pour rythmer cette équipée, Snyder introduit sept forces fondamentales à « réveiller » pour déverrouiller la Totalité, chacune étant liée à un des membres historiques de la Ligue. Nous avons donc le schéma de ces aventures à venir.

Le premier album pose ce contexte, ainsi que la libération des deux premières forces, celles des Green Lanterns et de Flash, donnant lieu à des batailles de grande envergure, même si Snyder s’amuse aussi avec une sous-intrigue microscopique, dans le corps de ses héros, pour opérer une sorte de symétrie.

Le tome deux [2] quant à lui propose un cross-over avec le titre Aquaman pour la libération de la force de la "mer". Le scénariste y explore le passé légendaire de l’Atlantide et introduit des dieux des océans issus d’autres planètes, là où Poséidon représente ceux de la Terre.

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On le voit, Snyder ne fait pas les choses à moitié : ces aventures font la part belle aux épopées cosmiques, mais aussi aux états d’âmes et au cheminement intérieur des membres de la Ligue. Le deuxième album, en particulier, enrichit de façon fascinante la mythologie d’Aquaman en lui faisant embrasser sa nature d’homme de la mer, entre marin et dieu.

L’ensemble n’est pas avare de morceaux de bravoure, d’introspections et en révélations sur la nature profonde des personnages. C’est finalement sur ce point que Snyder réussit son pari : il lie sa grande quête cosmique à ses héros, à leur caractérisation archétypale, les faisant évoluer tout en respectant leur fondamentaux.

Avec ses dessinateurs spécialisés surtout dans l’action, son scénario ambitieux et le soin apporté aux parcours de ses personnages, Snyder signe indubitablement une grande fresque. Reste que la multiplication des rebondissements et des personnages, ajoutée à de longs arcs peut s’avérer un peu étouffantte.

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