Voici donc la Ligue de Justice version « DC Rebirth » qui marque l’arrivée du Superman classique en remplacement du jeune Superman, ainsi que celle de deux « nouveaux » Green Lanterns peu expérimentés, Simon Baz et Jessica Cruz, qui remplacent eux Hal Jordan occupé à redonner vie au Corps des Green Lanterns, et qui écopent donc du rôle des petits nouveaux.
À ces trois recrues nous ajoutons les incontournables Batman, Wonder Woman, Flash, Aquaman et Cyborg. Un casting relativement classique en somme pour une série qui semble opter de façon générale pour un certain classicisme au risque d’apparaître peu originale.
Ce premier tome [1] nous plonge sans transition, après un épisode d’introduction du même acabit, dans une crise mondiale : des séismes d’une force sans précédent éclatent un peu partout, une partie de la population semble agir étrangement et tombe du ciel ce qui ressemble à une invasion extra-terrestre !
Le programme apparaît classique et pour la conter Bryan Hitch opte pour deux choix narratifs discutables : séparer tous ses personnages qui ne se retrouvent qu’à la toute fin et une dimension mystique et mystérieuse qui lui permet d’éviter toute forme d’explication.
Ainsi nous sommes constamment ballotés d’une situation à une autre avec des personnages qui font face à une menace qu’ils résolvent par de l’action. Peu d’interaction entre nos super-héros et des traitements assez aléatoires : Wonder Woman semble oubliée, Aquaman suit une sous-quête sans grand intérêt, tandis que les autres font un peu le minimum syndical.
Il n’y a guère que Simon Baz et Jessica Cruz qui tirent leur épingle du jeu grâce à leur côté « bleu » qui leur apporte des séquences un peu plus consistantes. Même la relation « compliquée » entre le Superman classique et les anciens ne se trouve pas réellement abordée vu que le kryptonien est entrainé presque immédiatement dans sa propre situation de crise à gérer.
L’album ne propose guère que de l’action dispersée sans réellement d’intrigue. En soi le rythme se trouve plutôt bien géré et la lecture n’apparaît pas déplaisante, surtout que la partie graphique est de grande qualité, et même impressionnante dans le genre épique et badass. Mais le manque de substance de l’ensemble nous laisse sur notre faim.
En l’absence de travail d’équipe, avec des personnages livrés à eux-mêmes, luttant contre des méchants désincarnés, et cela dans le meilleur des cas pour certains, il y a peu de choses à retenir de ce premier tome une fois refermé.
La dimension cosmique de l’intrigue n’est pas dénuée d’un certain charme mais en jouant la pure carte du teasing, en n’expliquant rien, laissant juste entendre qu’elle est la prémisse d’un plus gros événement, et en ne proposant rien non plus de très consistant côté personnages et situations, on ressort un brin déçu d’un tome qui ressemble à un long prologue, pas déplaisant, mais un peu trop léger et facile à notre sens.
(par Guillaume Boutet)
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Justice League Rebirth T1. Scénario : Bryan Hitch. Dessin : Bryan Hitch, Tony Daniel & Jesus Merino. Traduction Edmond Tourriol. Urban Comics, collection "DC Rebirth". Sortie le 9 juin 2017. 168 pages. 15,00 euros.
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[1] Les épisodes contenus dans Justice League Rebirth T1 : Les Machines du Chaos sont :
Justice League Rebirth #1 (juillet 2016),
Justice League #1-5 (juillet 2016 à septembre 2016).