Dans ce second tome [1] trois grandes histoires de la Ligue de Justice nous sont proposées. Tout d’abord un classique du genre avec une Ligue d’Injustice : des vilains rassemblés par Lex Luthor afin de détruire « enfin » Superman et ses compagnons.
Une aventure qui telle une poupée russe va entraîner nos héros dans une sous-aventure où la Terre est tombée entre les mains du maître d’Apokolips, l’infernal dictateur Darkseid. Une très longue histoire au cours de laquelle Grant Morrison se plaira une nouvelle fois à développer ses motifs métaphysiques avec en bonus la rencontre avec un groupe de « super-héros » de nature divine œuvrant à la frontière de la réalité.
Nous avons aussi droit à un autre classique : un mystérieux assassin qui s’infiltre dans le QG de la Ligue de Justice lors d’un événement public dans le but de les assassiner un par un ! Notre vilain avait tout prévu… sauf le renouvellement de l’équipe avec l’arrivée de certaines nouvelles têtes sur un mode « surprise ». Une histoire simple mais efficace et non dénuée d’un humour très british et savoureux.
Enfin le dernier gros morceau concerne un cross-over entre la Ligue de Justice et les WildC.A.T.s, un groupe de super-héros créé par Jim Lee et Brandon Choi au sein de leur maison d’édition WildStorm en 1992 [2].
Une rencontre qui se fait via un vilain qui voyage à travers le temps et qui a endommagé la frontière entre leurs deux mondes. Enfin peu importe car le contrat de ce genre d’histoire se trouve parfaitement rempli : d’abord un affrontement entre les deux équipes, avec des duels « rêvés », puis une union contre le vilain de circonstance.
Grant Morrison continue de mêler l’idée d’une Ligue de Justice comme dieux modernes à son goût pour l’ésotérisme et la métaphysique pour un résultat toujours aussi étonnant avec des choix narratifs qui pourraient perdre le lecteur à certains moments – comme l’entracte avec les dieux du bout de l’univers ou le « retour dans le futur » de certains de ses personnages.
Comme souvent avec l’écossais les choix peuvent être radicaux, ne faisant pas les choses à moitié, ce qui constitue indéniablement la force de ces épisodes qui vont au bout de leurs idées, même les plus psychédéliques.
De son côté Howard Porter nous gratifie toujours de son graphisme si typique des années 1990 avec ses angles et ses cadres parfois un peu étranges, même dans l’anatomie, qui visent à dégager une impression de puissance « colérique », allant vers une sorte de déformation sans jamais réellement l’installer. Et n’oublions pas le choix des couleurs ! Un résultat très réussi mais aussi typique de l’époque !
Un second tome tout aussi excellent et incontournable que le premier qui nous propose une Ligue de Justice aux histoires un peu folles, denses et formidablement rythmées !
(par Guillaume Boutet)
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Justice League of America T2. Scénario : Grant Morrison & Mark Waid. Dessin : Howard Porter & Collectif. Traduction Jean-Marc Lainé, Jérémy Manesse & Stéphane Deschamps. Urban Comics, collection "DC Classiques". Sortie le 16 juin 2017. 328 pages. 28,00 euros.
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Justice League of America (Grant Morrison) sur ActuaBD :
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[1] Les épisodes contenus dans Justice League of America T2 : La Fin des Temps sont :
JLA #10-17 (juillet 1997 à février 1998),
JLA Secret Files #1 (juillet 1997),
Prometheus (Villains) #1 (décembre 1997),
JLA/WildC.A.T.s (juillet 1997).
[2] Créé en 1992 WildStorm a été racheté par DC Comics en 1999 qui stoppa la publication de ses titres en 2010 pour inclure ses personnages dans l’univers DC Comics avec The New 52 (2011 à 2016), puis en février 2017 Wildstorm est officiellement relancé avec ses propres titres.