Ce personnage de motard au casque « insectoïde », cyborg costumé combattant l’organisation criminelle Shocker et ses monstres issus de manipulations génétiques, fut créé en 1971 par Shôtaro Ishinomori (1938-1998). Ex-assistant du « dieu du manga » Osamu Tezuka, ce « roi du manga » doit son propre surnom à une production phénoménale d’environ 128 000 planches durant sa carrière, record homologué par le Guiness Book, paraît-il.
Pour les connaisseurs expérimentés en manga, Kamen Rider demeure un tire phare. Pas tellement pour son originalité, ses caractéristiques le rapprochent de Cyborg 009 du même auteur, mais bien à cause de son impact fort et durable sur les séries télévisées et la culture pop japonaises.
De fait, ses adaptations à la télévision nippone ont eu une influence décisive sur un genre et de nombreuses séries ayant pris sa suite, mélangeant avec plus ou moins d’intensité équipes de super-héros nippons façon Power Rangers, dites Super Sentai, et tokusatsu. Ce dernier repose en particulier sur une forme d’horreur héritière des films de monstres (kaiju) à la Godzilla (1954), d’après Ishirô Honda, et leurs effets spéciaux souvent kitschissimes...
On notera le soin apporté à la réalisation de l’édition proposée par Isan Manga de Kamen Rider, démonstrative du savoir-faire technique déjà engrangé par son jeune responsable éditorial Karim Talbi. Un bel objet-livre que le fan pourra, conformément à la démarche poursuivie par son éditeur, faire trôner en bonne place dans la mangathèque éventuellement exposée dans son salon.
Seule petite réticence par rapport à l’effort de modernisation d’un titre qui a pourtant assez bien vieilli : il n’est pas sûr que le texte original japonais des années 1970 comporte une telle répétition d’interjections en cinq lettres, décidément très présentes…
Mais ce constat ne dépare pas le plaisir de pouvoir lire enfin Kamen Rider en français !
(par Florian Rubis)
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