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Karo : « Il n’y a pas plus universel que les sentiments humains »

Par Nicolas Anspach le 11 février 2007                      Lien  
{{Jean-Luc Cornette}} et {{Karo}} nous peignent le quotidien d’une jeune femme peintre, en s’attardant sur sa vie sentimentale à différentes périodes de son existence.

Des tranches de vie pleine de malice, de saveur, de sensualité, mais aussi de paradoxes. Un parcours qui se terminera – ou commencera ? – par une relation avec Gary, un peintre plus expérimenté qu’elle. Karo revient sur la genèse de Câlinée sous X, son premier album abouti où elle s’amuse à représenter les expressions de ses personnages avec soin, les rendant ainsi délicieusement attachants !

Comment est née votre collaboration avec Jean-Luc Cornette ?

Il m’a d’abord scénarisé plusieurs histoires qui ont été publiée dans le journal Spirou. Il m’a également présenté Corbeyran qui m’a écrit une histoire pour le collectif Paroles de Sourds. L’idée de réaliser un album s’est imposée naturellement…

Pourquoi avoir traité ce type de récit ?

N’est-ce pas le quotidien de chacun ? N’y a-t-il pas une chose plus universelle que les sentiments ? La meilleure preuve n’est-elle pas que l’on raconte son vécu à ses proches ? Avec Jean-Luc nous avons toujours beaucoup parlé, chacun de soi. Et il nous était naturel d’aborder ces thèmes-là dans un album.

Karo : « Il n'y a pas plus universel que les sentiments humains »
Karo (en avant-plan) et Jean-Luc Cornette

Est-ce une histoire autobiographique ?

Pas réellement. Nous nous sommes raconté des anecdotes que nous avons vécues ou qui nous ont été confiées par d’autres. Jean-Luc s’en est inspiré pour inventer l’histoire de Câlinée Sous X. Il m’a fait lire une première mouture du scénario, puis nous l’avons modifiée. Nous avons eu un très bon accueil de deux éditeurs importants. Malheureusement, Ils n’ont finalement pas donné suite. Les événements que Kyra, notre héroïne, endure au début de l’album ne sont pas très gratifiants pour elle. Dès les premières pages, elle vit au jour le jour, et elle subit plus que ne maîtrise sa vie sentimentale et sexuelle. Même si le propos de l’histoire est le déclic qu’elle a et qui la fait reprendre sa destinée en main, ces thèmes, abordés de façon assez frontale, étaient sans doute légèrement trop trash pour des éditeurs grands publics. On le comprend très bien.

Quand même…. Certaines scènes sont limites ! Je pense notamment à celle où l’on voit Kyra accepter d’avoir une relation sexuelle alors qu’elle n’en a pas envie, afin de ne pas risquer une dispute …

Vous savez que Tommy Lee Jones a filmé la même scène dans Trois Enterrements ! Nous avions déjà proposé le dossier aux éditeurs lorsque ce film est sorti en salle. Dans le film, le personnage féminin boit un verre en regardant la télévision. Son mec se montre soudainement entreprenant. Elle doit se dire inconsciemment : « Finalement que cela se passe ou pas, cela ne me change pas la vie ! » Elle subit. C’est terrible, mais ça existe certainement plus qu’on le croit. Le montrer, ne veut pas dire qu’on trouve ça bien. Mais on montre aussi qu’elle ne va plus supporter longtemps ce genre de situation. Guillermo Arriaga, le scénariste de Trois Enterrements a reçu la palme du meilleur scénario à Cannes pour ce film. Comme quoi, Jean-Luc est un visionnaire ! (Rires)

L’histoire a été inventée par vous deux, et écrite par Jean-Luc Cornette… Est-ce que ce récit est différent d’un autre de ses scénarios ?

Oui. J’y apporte beaucoup de choses. Notamment une sensibilité différente ! Je suis une femme et j’ai donc une autre perception de la vie et un autre fonctionnement que lui…

Vous explorez différentes étapes de la vie de Kyra …

On passe sans cesse de ces vingt-cinq ans à ses seize ans. Le lecteur comprendra que ses vingt-cinq ans sont intiment liés à ce qu’elle a vécu à seize ans.

Vos visages semblent être fortement influencé par les mangas !

On pourrait le croire, mais ce n’est pas le cas ! J’ai appris à les dessiner grâce aux mathématiques lorsque j’étais au lycée. Les formules contiennent souvent des accolades. Chacune d’entre-elles était prétexte à dessiner un visage. J’ai rapidement transformé les « accolades / profils » en « accolades / visages trois quarts ». Si on transforme naturellement une accolade en visage trois quarts, vous aurez un dessin proche du manga …Faite le test, vous verrez (rires).

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Images (c) Karo, Cornette & Carabas

 
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