Ki Itchi est un petit garçon de 3 ans qui a vu sa vie basculer le jour où ses parents ont été assassinés sous ses yeux. Forcé de grandir plus vite, trop vite, il vagabonde au cœur de Tokyo. Il est recueilli par deux SDF pour qui il sera une lueur fragile éclairant l’obscurité de leur morne vie. Dans le cauchemar de la sous ville des parias, il attend ses parents... jusqu’au jour où une fusillade sanglante va entacher ses yeux de la dure réalité.
Un monde de souffrance et d’amertume, une triste fable sociale racontée par un adulte à travers le regard d’un enfant, Ki Itchi, c’est tout cela. C’est une de ces œuvres qui vous prend aux tripes tant la laideur décrite brusque de son réalisme notre sensibilité. Car cette laideur c’est la vie, c’est l’Homme, c’est la société, c’est nous.
Dans la même veine qu’un Amer béton de Matsumoto, sans se pervertir dans l’indélicatesse d’un propos moralisateur, Ki Itchi ne fait que transmettre un message pur et acide. Message qui touchera sans doute aucun, le cœur de tout un chacun.
TRUONG Anh Hoà
La tête dans les images
(par Anh Hoà Truong)
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La collection Gincko dont Ki Itchi fait partie, regroupe les œuvres « Seinen » (destiné à un public adulte) d’Akata Delcourt. Elle propose des œuvres particulièrement réactionnaires écrites par des auteurs militants. C’est le cas de Hideki Arai qui s’est déjà illustré au Japon à travers des mangas aux prises de position radicales tel que Sugar ou La lumière d’août.