Élève angoissé, Kaoru Nishimi fait rapidement la connaissance, dans son nouveau lycée, de Sentarô Kawabuchi, terreur de l’établissement. Tous deux se découvrent une passion commune pour la musique et le second initie le premier au Jazz, dans le sous-sol d’une boutique de disques.
Ce lieu devient rapidement le centre de gravité du récit, puisque outre la musique, il accueille aussi les romances qui se nouent autour de celle-ci. En effet, Ritsuko Mukae, jolie et discrète déléguée de classe, dont Kaoru s’éprend, n’est autre que la fille du disquaire et l’amie d’enfance de Sentarô.
Si le premier volume se montre un peu schématique, du fait de certains raccourcis dans la mise en place du cadre et des protagonistes, peu à peu, avec une habileté narrative évidente, la trame se densifie, se complexifie tout en acquérant une fluidité qui rend les événements narrés subtils et naturels.
La musique sert de liant aux personnages certes, mais surtout introduit des éléments historiques et culturels rares dans un manga. Outre la chronique sociale, qui pointe derrière les situations personnelles des différents héros, c’est le contexte historique du Japon dans les années 1960 qui transparaît de manière fugace : relations avec les Américains encore présents dans l’Archipel, influence de leur culture qui se heurte à la dimension traditionnelle de la société japonaise, mouvements étudiants et aspirations de la jeunesse nippone d’après-guerre.
Le titre, un josei dans la catégorisation japonaise, se destinerait donc d’abord aux femmes adultes. Pour le marché français, il s’inscrit dans ce mouvement de fond que l’on observe depuis l’an dernier visant à renouer avec un type de récit qui ne trouverait pas chez nous (encore) son public.
La qualité de Kids on the slope, qui s’impose au lecteur au fil des tomes, pourrait faire espérer que ce créneau, qui offre au manga parmi ses meilleurs productions des dernières années, s’installe enfin chez nous. Si la romance conduit l’action du titre, la finesse manifestée dans le déploiement de celle-ci se révèle remarquable.
Il faudra peut-être passer outre un dessin que certains pourront juger trop rigide mais dont la simplicité n’est pas dénuée de charme. Rappelons enfin que Kids on the slope doit aussi sa renommée à une adaptation en animé qui connut au Japon un immense succès... notamment du fait de sa bande originale évidemment jazzy !
(par Aurélien Pigeat)
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