Suite à l’attentat d’un cyber-terroriste commis par le mystérieux groupe Black Worms, la place financière helvétique est en alerte. Afin de protéger son secret bancaire, les autorités suisses décident de faire appel à la Division. La mission de l’agent spécial Kim Giffers consiste alors à sauver son pays d’une banqueroute. Pour cela elle aura recours à un dispositif inédit capable d’envoyer des messages vidéo dans le temps. Une innovation aussi dangereuse que révolutionnaire, qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes techniques et éthiques à l’équipe de la division, notre belle héroïne propulsée en 2001 dans les bas quartiers de Kuala Lumpur connaît quant à elle d’autres déboires non moins palpitants !
Si le thème du voyage dans le temps n’est pas neuf, la trouvaille de Christophe Pernoud (à qui l’on doit déjà La métaphore du papillon, trois tomes chez le même éditeur) consiste à mêler thriller financier et paradoxe temporel sans évacuer les questions de vraisemblance qui peuvent se poser. Ainsi la place de l’humain dans l’univers froid de l’espionnage et de haute finance, les relations entre science et économie ou encore celles entre Europe et États-Unis …autant de thèmes ambitieux qui traversent un récit mouvementé et haletant. Le lexique situé en fin d’album sera-t-il suffisant pour aider le lecteur à se retrouver dans les nombreux sigles et références qui parsèment le récit ?
S’il reste bien rythmé, plutôt crédible et servi par un dessin aussi agréable que lisible, l’album souffre néanmoins de quelques faiblesses. Les décors sont bien traités mais le trait manque parfois d’assurance et de personnalité. Les allers et retours successifs entre 2001 (où se trouve notre délicieuse agent temporel) et 2006 (époque réfèrente du récit), l’excès de pédagogie du scénario et les incohérences dans le découpage risquent donner le tournis au lecteur de... 2007. Les deux autres volumes annoncés dans un futur proche éviteront peut-être ces écueils !
(par Patrice Gentilhomme)
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