King in Black est le dernier événement Marvel en date, une grande rencontre des super-héros centrée sur l’univers de Venom. En effet, lors de récentes aventures, l’anti-héros Eddy Brock a réveillé une entité plus ancienne que le Temps, une entité qui a créé depuis les ténèbres les symbiotes comme le sien… Son nom ? Knull. Son loisir ? Consumer la lumière sous toutes ses formes. Pas de chance pour la Terre, elle a l’air de scintiller aux yeux de Knull...
Le talentueux duo créatif aux commandes ces dernières années de la série Venom, à savoir le scénariste Donny Cates et le dessinateur Ryan Stegman, convoque ici un casting impressionnant autour d’Eddy Brock : des Avengers aux X-Men, en passant par les héros plus urbains, tout le monde répond à l’appel de cette réunion. Ce casting prestigieux n’empêche toutefois pas Eddy Brock et son fils d’être au centre de l’intrigue, que les lecteurs assidus de la série Venom soient rassurés.
Avec ces premiers épisodes, Donny Cates nous offre la première chute vertigineuse de sa montagne russe : malgré les efforts de tous les super-héros, Knull semble à chaque fois intouchable et invulnérable. On a donc ici la chronique d’un drame annoncé, et le scénariste la raconte avec efficacité. De nombreux moments forts ponctuent cette séquence où tout va pour le pire.
Si le cœur de cet album est le crossover King in Black, ce dernier est complété par les épisodes des autres séries Marvel qui ont un lien avec l’événement. On retrouve ainsi un joli conte de Noël concernant Hulk, concocté par les incontournables Al Ewing et Aaron Kuder. Un épisode sans phylactère qui témoigne du talent évident de ses auteurs et qui permet de mettre en valeur les identités de Hulk en ces temps troublés par les symbiotes.
Les autres épisodes tie-in se révèlent eux-aussi intéressants. Ainsi, le scénariste-star Jason Aaron va amener Valkyrie (Jane Foster) à faire une rencontre dans l’au-delà des plus décisives, Spider-Ghost (Gwen Stacy d’un autre univers) va ramener par mégarde une invitée prestigieuse depuis son univers d’origine, tandis qu’Iron-Man et le Dr. Fatalis… combattent le Père-Noël sous l’emprise des symbiotes ?!
Jusque-là, King in Black bénéficie à plein régime des sublimes planches du dessinateur Ryan Stegman, qui met visiblement du cœur à l’ouvrage et ce pour le plus grand plaisir du lecteur. Le reste de l’album n’est pas en reste avec un belle équipe de dessinateurs : Aaron Kuder, Salvador Larroca et Flaviano répondent à l’appel, tandis que Nina Vakueva tire son épingle du jeu.
À titre de comparaison pour cette année 2021, ce premier album de King in Black nous a plus enthousiasmés que le premier album du précédent crossover, à savoir Empyre. On se doute bien que les super-héros trouveront dans les prochains albums les moyens de renvoyer Knull dans ses ténèbres cosmiques, mais pour l’instant, voir toute cette galerie de héros à terre promet une confrontation sérieuse. Donny Cates offre avec efficacité un récit intéressant tandis que Ryan Stegman excelle au crayon pour mettre ce dernier en valeur : à ce tarif, le premier album de King in Black mérite véritablement le détour.
(par Romuald LEFEBVRE)
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King in Black 1/4. Par Donny Cates, Al Ewing, Jason Aaron, Torunn Grønbekk, Seanan McGuire, Christopher Cantwell, Clay McLeod Chapman (scénario), Ryan Stegman, Aaron Kuder, Nina Vakueva, Flaviano, Salvador Larroca et Guiu Vilanova (dessins). Traduction de Sophie Watine-Vievard. Panini Comics. Sortie le 7 juillet 2021. 176 pages. 16,00 Euros.