Andalousie - Espagne. Un village entier a été massacré, puis, sujet aux flammes. La police locale arrête un individu suspect rodant à proximité du désastre. 56 victimes, pas le moindre survivant. Le jeune homme arrêté, Teze Yoo, jeune archéologue coréen semble lié à ce carnage. Repéré lors de faits semblables en Thaïlande et en Écosse, il subit un interrogatoire corsé. Sauf qu’au même instant, le commissariat central d’Andalousie est envahi par des créatures, responsables d’un nouveau massacre.
Parallèlement, à l’université nationale de Séoul, en Corée du sud, le Dr Itsuki, elle-même archéologue et ancienne camarade de classe de Teze, est recrutée par le service de renseignement de l’État, pour mettre la main dessus. Un virus d’un genre nouveau est à l’origine des massacres, une arme qui se propage au contact de l’air et qui transforme tous les sujets contaminés en véritables bêtes féroces. Quelques secondes suffisent pour qu’un humain parfaitement équilibré devienne un monstre assoiffé de violence.
Takashi Nagasaki démontre une fois encore l’éventail de ses qualités scénaristiques. Après ses chefs d’œuvres Master Keaton, Pluto ou plus récemment Billy Bat, nous voici plongés dans un thriller palpitant sans temps mort.
King of Eden joue sur plusieurs atouts : une enquête moderne sur base de fondements archéologiques, un virus bactériologique en relation avec le sixième siècle avant Jésus Christ, où le Roi Darius 1er de la dynastie des Achéménides a provoqué moult guerres pour l’obtenir... Mais surtout une trame, qui joue en permanence sur la corrélation entre les meurtres avec le tout premier crime de l’humanité entre Caïn et Abel. Si l’équipe d’archéologues parvient à en comprendre son sens profond, peut-être parviendront-ils à sauver le monde ?
Aux commandes de la réalisation graphique, on retrouve Ignito, dont il faut souligner également la remarquable qualité. Une des raisons qui permet à ce premier tome de captiver autant le lecteur. Une réussite autant pour la qualité des portraits que pour les détails en arrière-plan.
Grâce à King of Eden, vous allez voyager aux quatre coins du monde, découvrir différentes phases historiques, de notre ère, et bien plus anciennes, et apprécier à sa juste valeur une intrigue menée de main de maître par un mangaka de génie. Takashi Nagasaki prouve toute la magie et la technique de son style, et régale le lecteur page après page. Difficile, voire impossible de déceler un point négatif avec un tel niveau d’écriture. On en redemande !
(par Marc Vandermeer)
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King of Eden T1. Scénariste : Tagashi Nagasaki. Dessinateur : Ignito. Éditeur : Ki-oon. 208 pages. Sortie : le 11 janvier 2018. Prix : 7,90 euros.
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