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"Klaw" nous fait découvrir une nouvelle génération de super-héros franco-belges !

Par Charles-Louis Detournay le 15 août 2017                      Lien  
Déjà le septième tome de "Klaw" (Le Lombard) en seulement quatre années de publication. L'occasion de dresser un tableau complet de cette série, qui accommode les super-héros à la sauce franco-belge !

Si vous ne connaissez pas encore cette série démarrée en trombe en 2013 et qui compte déjà sept tomes, sachez que Klaw d’Antoine Ozanam & Joël Jurion met en scène Ange, un jeune adolescent dont la vie est bouleversée par deux grandes révélations simultanées : d’un, son père n’est pas qu’un simple grossiste en poissons, c’est surtout le parrain de la mafia locale ; de deux, par inadvertance, Ange est devenu le réceptacle d’une ancienne force, un Dhizi, qui lui permet de se transformer plus ou moins volontairement en un tigre féroce !

"Klaw" nous fait découvrir une nouvelle génération de super-héros franco-belges !Les années passent, et Ange parvient à contrôler de mieux en mieux le tigre qui en est lui. Après plusieurs apprentissages, ainsi que quelques événements malheureux, le jeune homme revient dans sa ville natale, décidé à rétablir l’ordre de manière générale, et surtout à se venger de ceux qui l’ont précédemment malmené, à commencer par son père et sa mafia. Pour faire régner la justice, il endosse un costume, et la nuit, il devient "The Klaw".

Mais il y a encore bien des éléments qui échappent à Ange. Tout d’abord, le fait qu’il y a beaucoup d’autres Dhizis, d’autres animaux issus du Zodiaque chinois, et qui sont actuellement associés à des humains soit pacifiques, soit décidés à terrasser les autres détendeurs de Dhizis pour accumuler leurs pouvoir. Sans oublier les agents gouvernementaux qui tentent de mettre la main sur Ange et les autres Dhizis afin de les éradiquer de la surface de la Terre. Comment affronter tout cela, lorsque l’amour, l’amitié, la colère et l’envie viennent perturber vos sentiments d’homme élevé dans la solitude ?...

En quelques années, Klaw est devenu le fer-de-lance des nouvelles séries jeunesse du Lombard. L’éditeur a d’ailleurs inclus le premier tome de la série dans la récente opération des 48h de la BD, ce qui indique l’importance de la série à ses yeux.

Imposer une nouvelle série ne se fait plus aussi facilement que par le passé. Dans ce cas, Klaw a bénéficié d’un bon soutien de la part de son éditeur, notamment en mettant sur le marché les trois premiers tomes de la série, soit le premier cycle, en seulement cinq mois ! Un rythme de parution aussi effréné que la série elle-même ! Et qui permait aux auteurs de bien développer leur univers détaillé et addictif. Alors que lle second cycle avait repris le rythme plus classique d’une publication annuelle, le troisième reprend du poil de la bête, car la publication du tome 7 en juin dernier est déjà suivie par le tome 8 en octobre prochain !

Les talents du dessinateur Joël Jurion ne se limitent pas à cette rapidité d’exécution. Klaw profite de son talent à proposer des Dhizis anthropomorphes, des compositions mi-animales mi-humaines exceptionnelles, qualité qu’il avait déjà pu exploiter démontrer dans sa précédente série réalisée avec Thierry Cailleteau, Anachron. Les scènes d’actions sont également formidables, comme dans sa précédente série Vegas, qui n’avait malheureusement pas pu aller à son terme. Les effets surprenants et les diverses transformations de Klaw ne sont pas sans évoquer également son travail sur Les Démons de Dunwich.

Klaw intégre donc différents éléments graphiques travaillés dans ses précédentes séries et c’est certainement avec son style hybride, entre manga, comics et franco-belge, que le dessinateur a réussi à accrocher la nouvelle génération. Cela ne l’a pas empêché de faire évoluer encore davantage son graphisme : en perfectionnant son encrage et en réduisant sa focale pour mieux maintenir des cadrages acrobatiques au juste nécessaire. À Cela s"ajoute une simplification des arrière-plans dans le dernier tome, qui dénote parfois. Évolution ou nécessité de maintenir un rythme de production pour se focaliser sur les scènes d’action ? Les deux sans doute.

Car d’action, il en est bien question dans le scénario d’Antoine Ozanam. Le scénariste nous propose un premier cycle parfaitement charpenté qui dégage de passionnantes portes latérales qui permettront de développer son univers si la sauce venait à prendre... Bien que l’on peut parfois être interpellé par la disparition violente de certains protagonistes, la construction de l’univers des Dhizis est admirable : on apprend les éléments au même rythme qu’Ange, le personnage principal, ce qui permet de développer à souhait des éléments nouveaux, et de relancer en permanence l’intérêt du lecteur pour les héros. Les possibilités semblent infinies, dans le cadre d’un code très précis rappelé sur les pages de garde de chaque tome.

Ozanam a effectivement très bien compris qu’il devait maintenir un sentiment d’identification entre ses lecteurs et ses personnages. Par rapport à certains super-héros américains, il n’est donc ici pas question d’être un dieu, l’héritier d’une civilisation extra-terrestre ou un magnat industriel versé dans la cybernétique : chaque individu peut être choisi par un dhizi pour en être l’hôte, ainsi que les pouvoirs qui l’accompagnent. Une universalité que le scénariste impose dans son premier cycle, et qu’il renouvelle dans le second en présentant une nouvelle série de jeunes héros, cette fois tout issus de la jeunesse parisienne !

Ozanam n’en oublie pas les références aux comics fondamentaux : les allusions sont nombreuses à Superman, Spider-Man, Wolverine ou les X-Men,... et l’on retrouve d’ailleurs une part de celles-ci dans les très belles couvertures qui sont devenues l’image de marque de la série. Sur fond blanc, elles sont aussi travaillées que directement identifiables, permettant à Klaw de se faire remarquer en librairie.

Le septième tome qui vient de paraître entame donc le troisième cycle de la série, même s’il est la directe suite du tome précédent. Ozanam a encore haussé le niveau d’un cran, en rajoutant douze autres signes zodiacaux, les "Oubliés". Si l’on rajoute à cela quelques nouveaux personnages secondaires, le lectorat le plus jeune pourra être déstabilisé par la quantité d’informations à gérer.

Il faudra certainement attendre le prochain tome 8 qui sort le 27 octobre prochain, pour bien comprendre la nouvelle tournure que les auteurs vont donner à ces passionnantes aventures. Quoiqu’il en soit, Klaw constitue désormais une référence de la bande dessinée de super-héros, à la sauce franco-belge bien entendu !

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782803671076

Tous les visuels de planches sont issus du tome 7, paru en juin dernier.

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