Korak, Le Fils de Tarzan, T. 1 – Par Russ Manning & Gaylord Dubois d’après l’œuvre d’ Edgard Rice Burroughs – Graph Zeppelin.

Tarzan est né de la plume d’Edgard Rice Burroughs en 1912. Tout au long du XXème siècle, le récit du seigneur de la jungle sera adapté au cinéma, en dessins animés et en comics. Le quatrième roman de cet auteur prolifique sera consacré à Korak, le fils de Tarzan. Depuis quelques années, les éditions Graph Zeppelin se donnent pour mission la sauvegarde d’un patrimoine BD de prestige : la réédition en français de la série « Tarzan » de Russ Manning et Gaylord Dubois.

Sans être luxueux, l’ouvrage est soigné. Le beau papier blanc, mat et épais assure un parfait rendu des couleurs ainsi qu’un agréable confort de lecture. On regrette toutefois l’absence de bonus, comme c’était pourtant le cas avec les dossiers introductifs qui agrémentaient le premier volume de Tarzan paru chez le même éditeur. Nous ne retrouvons pas non plus les résumés en fin d’épisode qui nous éclairaient sur les différences et manquements éventuels par rapport aux écrits originaux d’ Edgard Rice Burroughs.

Pour l’essentiel, la préface de Steve Rude (connu pour son travail chez Marvel et DC) datant d’octobre 2012 vient présenter l’œuvre dans son contexte et nous avons droit à la reproduction des splendides illustrations de couverture réalisées par George Wilson.

Pour ce qui est du contenu, nous découvrons les 12 premiers épisodes dessinés par Russ Manning et scénarisés par Gaylord Dubois, tous parus en 1964. Les histoires sont naïves voire « vieille école » selon Steve Rude. Ce type de narration n’est effectivement plus courant de nos jours mais, bien que daté, il apporte une sérénité au lecteur consentant. La violence y est contenue. La nudité provocatrice absente. Nous sommes bien retournés 60 ans en arrière. L’avantage est que ce livre est accessible à tous les publics.

Le dessin magnifique de Russ Manning recherche l’efficacité en même temps que l’esthétisme. Son art classique traverse le temps. Dépouillé de détails superflus, il pourrait être qualifié de « ligne claire réaliste ».

Cette série, dont le second tome paraîtra en mai de cette année, trouvera son intérêt surtout auprès des anciens qui ont bien connu cette époque. Les collectionneurs soucieux d’être complets sur les grands auteurs indispensables qui ont jalonné l’histoire des comics y trouveront indubitablement leur compte.

Enfin, les simples curieux pourront être séduits par cette savoureuse candeur pour peu qu’ils se complaisent à s’aventurer dans cette jungle où les singes parlent, les animaux obéissent au moindre appel de Korak et (attention « spoiler ») la jolie jeune fille blonde secourue à temps, les méchants colons éradiqués, le plan du terrible sorcier machiavélique évincé.