Vous aviez peut-être découvert en 2016 l’étonnant one-shot Cette Machine tue des fascistes : une couverture "choc" et innovante, un récit mené à la Mémoires d’un 58 de Franz & Fromental où l’on découvre différents personnages en suivant l’arme qu’ils se transmettent (un char), dévoilant ainsi une facette méconnue de la Seconde Guerre mondiale.
Si vous l’avez raté, nous vous conseillons ardemment de vous rattraper ! Mais sachez que rien ne vous empêche de sauter directement sur la nouveauté Krieg Machine, car il n’y pas de lien narratif entre les deux récits, si ce n’est le point de vue du belligérant choisi par les auteurs.
Si le premier opus se focalisait sur le char russe JS-1, Krieg Machine passe de l’autre côté du front, pour s’intéresser au Panzerkampfwagen VI Tiger I ausf. E, mieux connu sous son appellation du Char Tigre. Entre des mains expertes, le char Tigre représentait une véritable force de dissuasion pour l’armée allemande. Quasiment invincible avec son épais blindage, possédant une portée meurtrière de près de 2 000 mètres, le fauve entraînait une véritable panique au sein des états majors alliés.
Le récit débute en 1942, en Rhénanie-du- Nord. Issu respectivement du peuple et de l’aristocratie, Otto et Kurt se retrouvent au centre d’entraînement des troupes blindées du château de Paderborn, pour la présentation du dernier char de la Panzerwaffe : Le Tigre. De caractère et de moralité très opposées, les deux hommes vont toutefois devoir s’entendre pour apprivoiser le fauve que l’on place entre leurs mains.
Cette fois-ci, Jean-Pierre Pécau ne s’intéresse pas à un seul char, mais à ces deux hommes si différents par leur classe sociale ou leur idéologie au régime Nazi. En les suivant, on parcourt quelques grands affrontements où le char Tigre s’est distingué : la Tunisie en 1942, Koursk en juillet 1943, Normandie 1944, etc.
Après des parcours divers, les deux anciens camarades se retrouvent en 1945 dans leur centre de formation initial, cette fois pour instruire les jeunes recrues que le régime vacillant a peiné à leur fournir. Cette seconde partie du récit, lors des derniers jours du IIIe Reich, permet de comprendre les liens entre industrie et construction de chars, mais surtout le fanatisme qui poussait certains soldats à se battre jusqu’au bout, alors que d’autres ne cherchaient qu’à terminer une guerre déjà perdue.
Passionnant tant sur le plan technique et militaire qu’humain, Krieg Machine dépoussière le récit militaire avec brio. Et que dire des dessins de tanks, très réussis, qui se prolongent dans le dossier technique de 8 pages qui termine l’album. Un ouvrage qui touchera les lecteurs qui ne sont pas uniquement passionnés par la Seconde Guerre mondiale.
(par Charles-Louis Detournay)
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Des mêmes auteurs, lire Cette machine tue les fascistes - Par Pécau, Mavric, Damien & Scarlett - Delcourt
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Toutes les illustrations sont : 2018 - Pécau - Mavric - Andronik - Editions Delcourt.
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