Les deux soeurs Lynn et Giny achètent un jeu vidéo dans une mystérieuse boutique. Il s’agit de Kuma Kuma, un jeu d’aventure par équipes. Accompagnées de trois amis, elles vont s’embarquer dans une partie en ligne mémorable.
On adore ou on déteste le parti-pris graphique : le trait simplifié, les personnages SD (super déformés) aux allures kawaii, mais surtout ces énormes masses noires épurant les personnages et simplifiant les décors à l’extrême. C’est bien clair, nous ne lisons pas du Jirō Taniguchi. Kuma Kuma peut être vu comme un manuel du jeu d’aventure pour les nuls : ses potions, ses capacités complémentaires, ses personnages-clés pour orienter les héros et leur indiquer qui aborder, ses mini-quêtes, ses hôtels pour récupérer les points de vie, ses monstres à vaincre, etc... Cette BD s’adresse résolument aux joueurs et aux fans de mangas. Par exemple, les amateurs reconnaîtront C17 et C18 (Dragon Ball) en forgerons et alchimistes. Dans les phylactères (sur fond gris) des personnages du jeu, les mots importants (lieux, personnages à rencontrer) sont en gras. Bien sûr, Kuma Kuma n’est pas un jeu comme les autres : les joueurs rêvent de leur partie, la frontière entre réel et virtuel s’amincit, mais nous ne sommes pas chez Cronenberg, le concept reste en effet timide, on l’espère d’ailleurs plus poussé dans les deux prochains tomes de cette trilogie.
L’impression générale est plus que mitigée : l’ensemble peut être vu comme une suite de cinématiques d’un jeu auquel on n’aurait pas joué. Les personnages se déplacent d’un point A à un point B, en agissant comme ils sont supposés le faire, leurs capacités magiques respectives leur assurant de toute façon une voie royale toute tracée vers leur but : retrouver les ours (kuma). Les aventures de Virginator et ses amis sont très linéaires, et ont du mal à arracher quelque émotion à un lecteur plutôt passif. Les personnages ne semblent pas courir le moindre danger, car ils font systématiquement les bons choix. Un album à conseiller aux fans de jeux de rôle purs et durs qui en veulent.
(par Thomas Berthelon)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion