Pour échapper aux bombardements, la population trouve refuge dans le métro. Magnifique abris que le métro : Hitler en a conscience, c’est aussi une voie royale d’accès vers le centre de Berlin et son bunker. C’est pourquoi il en ordonne l’inondation. Un millier de vies sacrifiées au compte desquelles ne figure pas Paula Wilson, sauvée in extremis des eaux. Comme cette image gravée à jamais avant de perdre conscience, une hallucination peut-être.
Cette image, elle la partage avec ce vieil homme, Günther Grün, qui l’a entendu délirer à l’hôpital. Il avait presque oublié son expérience similaire un demi-siècle plus tôt. Pour lui, c’est une scène représentant trois hommes nus sortant d’une épave de bateau, marchant simplement au fond de l’eau. Pour elle, quatre hommes nus portent un sarcophage dans le tunnel inondé du métro...
Le Führer mort, de nombreux officiers allemands se rendent aux forces américaines. Parmi eux, Ernst Schäfer, archéologue et capitaine de la SS. Justifier sa progression rapide au sein de l’armée comme un simple aléa de la bonne conduite de ses recherches ne lui permet pas d’échapper au procès de Nuremberg.
Alors que ses compatriotes sont condamnés à mort, Ernst est déclaré non coupable grâce à la bienveillance de l’ordre des Dragons. Ainsi est-il en mesure d’enquêter sur ce que cache le château de Wewesburg, résidence d’Hitler. Ce qu’il y découvre est à la hauteur de ses attentes : un passage vers le monde souterrain d’Agharta. Mais en ce monde, une lourde tâche lui sera confiée : contrecarrer les plans que la société de Thulé a initiés au XIIIe siècle.
Spin off de L’Ordre des dragons créé par Jean-luc Istin et Denis Rodier, son scénario a été confié à Éric Corbeyran (XIII Mystery, Le Chant des Stryges). Le récit, bien que prenant appui sur le bon vieux classique attrait du régime nazi pour l’occultisme, est entrainant et contourne les clichés.
Les deux histoires parallèles et leurs interactions sont menées avec brio. Ce premier tome est riche en surprises qui devraient ravir les lecteurs de la première heure comme les néophytes.
Du côté du dessin, Denis Rodier nous enchante avec son trait réaliste et précis. Sa mise en couleur sert habillement le rythme du récit. Certaines planches, comme l’inondation du métro ou la découverte de L’Agharta, sont proprement remarquables.
(par Arnaud Houel)
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