Rouen, juin 1953. Yann Calec profite du temps calme sur le “Pierrick”, le Liberty Ship battant pavillon libérien qu’il s’est offert grâce à l’argent obtenu lors de son passage en Indochine. L’homme est d’humeur joyeuse car son cargo a enfin réussi tous les tests obligatoires avant de prendre la mer. Une nouvelle qui le ravit d’autant plus qu’elle lui permet d’oublier la sinistre affaire qu’il a dû élucider plus tôt. Le soir, chez lui, il profite de ce moment de quiétude pour poursuivre la lecture des cahiers narrant la vie de Josef Schäfer alias Tanguy-la-vie-dure, qu’il avait rencontré en Asie.
Le chapitre trois de la vie de Josef s’étend sur les années 1924-1926. À cette époque, notre jeune pilote poursuit ses cours de pilotage. Il progresse bien, au point que son talent le fait remarquer par son moniteur. Malheureusement, les économies qu’il avait pu constituer grâce au juteux trafic de drogue dans lequel il s’était lancé avec son jeune frère Mose et son ami Oscar le mécano dans l’épisode précédent, ont rapidement fondu comme neige au soleil. Cela coûte cher d’obtenir sa licence de pilotage !
Mose, qui est entretemps devenu le nouveau patron des Apaches, lui a pourtant bien proposé de reprendre le business afin qu’il se refasse. De l’argent facilement gagné mais que Josef refuse catégoriquement. Il ne lui reste plus qu’à travailler à la ferme de la belle Adèle, qui lui servait de base arrière lorsqu’il transportait la drogue pour la pègre parisienne.
Josef aurait tout pour être heureux : une vie tranquille à la campagne en compagnie d’une jeune femme douce et aimante. Que demander de plus ? Mais vous vous en doutez, notre jeune homme ne se satisfait pas de cette vie rangée de fermier. Il rêve toujours de piloter et de trouver le moyen de terminer sa formation afin d’obtenir sa licence.
L’opportunité s’offre à lui grâce à Oscar - qui est aussi le cousin d’Adèle. Après avoir renoncé à leurs magouilles, Oscar s’est fait engager par une troupe d’acrobates-voltigeurs à la recherche d’un pilote qui n’a pas froid aux yeux. L’occasion est trop belle pour Schäfer qui s’empresse d’accepter la proposition du mécano, au grand désespoir d’Adèle...
Josef Schäfer marche sur les pas de Yann Calec
La série L’Aviateur de Jean-Charles Kraehn et Chrys Millien, répétons-le, est un petit joyau d’aventure ! Nous retrouvons les compères Josef et Oscar, Mose excepté, dans leurs nouvelles aventures aériennes qui les mèneront aux quatre coins de la France, avant de les faire participer à la naissance de L’Aéropostale. Cette nouvelle aventure leur fera franchir les Pyrénées et la Méditerranée et c’est avec un plaisir non dissimulé que Josef retrouvera l’Afrique, bien que ce n’est pas celle qu’il a connu, puisque la seconde partie de l’histoire se déroule dans le Sahara marocain.
Il est aussi amusant de constater que dans ce T. 3 de L’Aviateur, Kraehn reprend la thématique de la traite islamique, qu’il avait abordée dans le dernier épisode de Tramp et continue de malmener la vie amoureuse de ses héros.
Le dessin de Chrys Millien sert toujours aussi bien le scénario de l’auteur de Bout d’homme. Le tout est efficacement mis en valeur par les couleurs de Patricia Jambers. Une lecture que nous vous recommandons chaudement !
Voir en ligne : Découvrez la série "L’Aviateur" sur le site des éditions Dargaud
(par Christian MISSIA DIO)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
À lire sur ActuaBD.com :
L’Aviateur T. 3 : Les Courriers du désert, par Jean-Charles Kraehn & Chrys Millien, éditions Dargaud. Album paru le 12 octobre. 60 pages, 14 euros.