"L’incertitude dans la conscience est la marque de l’injustice" disait Cicéron. Toute le joute entre un accusé, son avocat et ses juges tourne autour de cette maxime énoncée il y a plus de 2000 ans maintenant. Souvent, on ne comprend pas pourquoi certains avocats prennent sur eux de défendre des assassins sadiques, des génocidaires, de véritables monstres... Ce rituel est pourtant nécessaire car il éclaire les actes et lève précisément les incertitudes, permettant ainsi d’administrer la sentence avec toute la rigueur, mais aussi la justesse, de la loi.
Maître Léopold Sully-Prudhomme fait partie de ces défenseurs de l’impossible. S’il est d’un côté "l’avocat des gueux", il est capable de défendre dans le même mouvement un tortionnaire accusé de crimes contre l’humanité. Mais à arpenter ainsi les marches de l’enfer, reste-t-on exempt de toute tentation ? Reste-t-on du bon côté de la justice ?
C’est dans cette zone d’ombre que Laurent Galandon et Frank Giroud puisent la ressource de leur scénario. S’inspirant librement de la vie de Jacques Vergès, surnommé "l’avocat des diables" pour avoir défendu le criminel nazi Klaus Barbie, le terroriste Carlos, le président ivoirien Laurent Gbagbo, Tarek Aziz, le ministre des affaires étrangères de Saddam Hussein, ou encore le dictateur yougoslave Slobodan Milosevic, ils montrent les rouages des prétoires et les dilemmes que doit parfois affronter un défenseur qui, le plus souvent, ne tire pas profit des justes causes alors que les criminels le paient très bien...
Frank Giroud et Laurent Galandon sont coutumiers de ces récits qui redonnent la mémoire aux réprouvés, qui défendent une cause sociale. Dans cette nouvelle histoire honnêtement mise en images par Frédéric Volante, ils nous font découvrir un avocat idéaliste qui va devoir trouver son chemin dans les méandres tortueux de la justice, des affaires et de la politique.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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