C’est le retour du cadet en cette fin de XIXe siècle, en Haute-Normandie. Son rêve américain a pris fin, et Richard prend les rennes des affaires familiales. Il retrouve sa belle-sœur, un amour impossible, priorité à l’aîné oblige. Et la cause de son départ, tout juste diplômé en droit.
Conquis par la fougue d’un cousin britannique, Richard avait en effet rejoint le Nouveau Monde pour gérer les expropriations de fermiers. Car le progrès en marche ne supporte pas les obstacles. On parle ici du chemin de fer et des premières grandes lignes crées en Californie. L’efficacité de Richard lui apporta ensuite d’autres opportunités. L’aventure se refuse d’autant moins qu’il faut à tout prix oublier son premier amour...
Derrière un schéma romantique assez classique, les scénaristes Stéphane Beauverger et François de la Ruquerie ont intégré la grande Histoire, celle de l’Amérique en conquête industrielle. Cet aspect historique emporte la mise, les bisbilles familiales à Pont-Audemer ne sortant guère de l’ordinaire, même si elles s’inspirent de la réalité. [1]
Toute la partie ancrée aux États-Unis flamboie d’un bel esprit d’aventure, croisant personnages forts et éléments historiques marquants. Elle est d’autant plus réussie que les ambiances et les décors de Elvire de Cock brillent par leur précision. Dans le genre classique, du bel ouvrage. Un petit bémol tout de même concernant les dialogues, un tantinet convenus, mais pas de quoi envisager sérieusement de se priver d’une deuxième partie qui nous emmènera en Colombie, toujours sur les rails.
(par David TAUGIS)
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