Une bonne, puis une mauvaise nouvelle qui fracasse le moral de Manu : le poste promis dans son école échoit à une femme moins qualifiée, parité oblige. Sur la route, notre professeur des écoles croise deux enfants intrigants, cigarette au bec. L’engrenage commence alors. Il s’intéresse à eux, découvre la famille, la maison -ou plutôt l’hôtel où elle vit-, et Manu s’engage dans des cours particuliers qui regonflent son moral. Et rapidement, un piège terrible se referme, autour de la fille aînée, tandis que les proches de l’instit dévoué s’inquiètent de plus en plus.
La douceur et le charme du trait de Lou Lubie nous emmènent d’emblée vers une fausse piste : le drame psychologique. On y croit d’autant plus que notre Manu rayonne de charisme et d’humanité froissée. Le tournant de fin de récit est tellement surprenant qu’on n’a même pas envie de le spoiler... À vous donc de découvrir dans quelle zone sombre glisse le récit.
Grâce à sa galerie de personnages finement détaillée, Lou Lubie maintient la tension jusqu’à la dernière scène. Même si on peut trouver un peu tiré par les cheveux le fameux virage mentionné plus haut. Les seconds rôles aident beaucoup à cette efficacité scénaristique : l’ex-petite amie, le frère, plus tard, le père, et bien sûr la famille toxique et sa mère-ogresse et manipulatrice. Au bout de l’album, une libération, qui peut faire écho à nombre de nos angoisses profondes.
(par David TAUGIS)
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