Après avoir abordé la question de la filiation en adaptant son propre roman en 2014 avec Le Fils du yéti, après avoir proposé une série d’histoires sur ses expériences en Équateur avec Vertiges de Quito la même année, après avoir en 2015 adapté le roman d’Anne Sibran, Le Monde du dessous, dans une bande dessinée au ton quasi mythologique sur les mines boliviennes, cet auteur majeur de la bande dessinée contemporaine aborde ici un nouveau genre. Il s’associe pour cela à Olivier Balez, l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération, qui nous avait déjà régalés avec J’aurai ta peau Dominique A et avec Robert Moses.
L’histoire commence dans un avion, sur lequel travaille une hôtesse de l’air, Violette, qui s’entraîne pour devenir profiler, ce qui lui permettrait un avancement rapide, car depuis le 11 septembre, les compagnies recrutent massivement ces spécialistes en psychologie pour repérer les comportements dits « à risque ». Elle remarque rapidement un homme complètement perdu, qui se révèle rapidement être un amnésique.
Il ne se souvient ni de son nom, ni de la raison de son voyage, et Violette, d’abord par curiosité psychologique et professionnelle, le prend en charge, et décide de l’aider à retrouver son identité, ce qui les conduira de scènes loufoques en surprises pour le moins étonnantes…
C’est un peu l’inverse de XIII : il y a ici toutes les qualités de la série de Jean Van Hamme, notamment son rythme haletant, mais avec beaucoup plus de légèreté, de souplesse graphique et de second degré. C’est un remarquable album, qui se joue des codes du polar. Le rythme est effréné et vous ne pourrez refermer cet album avant de l’avoir lu jusqu’au bout.
Tronchet nous propose un album bourré d’humour et le travail graphique d’Olivier Balez est plus que... balaise. Ses couleurs parfaites soulignent un dessin aussi expressif qu’élégant.
La mise en scène est très intelligente et les auteurs mènent le lecteur en bateau comme dans les meilleurs films d’Hitchcock. On se régale d’un bout à l’autre ! C’est juste excellent !!!
(par Tristan MARTINE)
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