Une petite fille s’éveille sur une île inconnue et fantastique, un bout de terre perdu au milieu de nulle part. Une île qui possède un certain nombre de règles qu’heureusement, l’étrange Phylegos lui explique dès son réveil. Il est son guide et son protecteur pendant ce séjour. Et pour commencer il lui donne son nom : Puki. Car comme tous les autres enfants déjà présents, Puki a tout oublié.
Ici, personne ne sait pourquoi ni comment il est là, et encore moins ce qu’il était avant. Pour répondre à ces questions, Puki doit quitter l’île. Et pour partir de l’île, elle doit, au terme d’une périlleuse quête, récupérer un cœurâme afin de réveiller son totem.
Difficile de ne pas penser à l’animation asiatique en découvrant le dessin et le ton de la quête symbolique évoquée par les auteurs. Pourtant, transcendant les clichés, ils parviennent à rendre d’emblée sympathique cette petite fille transformée partiellement en cochon. On se prend aisément parti sur la suite à donner au récit qui se résume à ce questionnement : faut-il profiter de la vie plutôt agréable de cette île ou se battre pour réparer le totem afin de revenir vers un passé inconnu ?
Si ce conte s’adresse plus résolument à la jeunesse, les premières et dernières pages de l’album lui confèrent un second sens dédié aux adultes qui, comme cet enfant, peuvent se retrouver seuls à devoir se battre pour se raccrocher à la vie... La sélection jeunesse d’Angoulême a très justement choisi cet album au dessin vif et de qualité, dont l’apparente simplicité adresse efficacement un message aussi simple que vibrant à ses lecteurs.
Ce diptyque est magique, mêlant les styles avec originalité et homogénéité, le second tome paraissant pour le festival d’Angoulême.
(par Charles-Louis Detournay)
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