BD d’Asie

L’Île des téméraires - Par Syuho Sato - Kana

Par Baptiste Gilleron le 18 septembre 2009                      Lien  
L'auteur du célèbre {Say hello to BlackJack} nous propulse dans un épisode méconnu de la Guerre du Pacifique où patriotisme et réflexion s'accordent et s'opposent.

Nous sommes en 1944. Les américains contrôlent le pacifique et le Japon perd peu à peu la partie. Afin de faire face aux nombreux sous-marins ennemis, l’armée japonaise tente d’abattre son ultime carte. Une arme redoutable imaginée par deux hommes atypiques. Une campagne de recrutement est effectuée afin de réaliser les essais de cette arme classée secret défense. Bien évidemment les postulants ne sauront de quoi il retourne qu’une fois sur les lieux de l’entraînement. Watanabe fait partie de ces soldats. Arrivés sur une île à l’écart, ils découvrent la raison de ces mystères. Elle a pour nom Kaiten et n’est autre qu’une torpille manœuvrée à l’aveugle par deux hommes prenant place dans un étroit poste de pilotage. Une arme dont on ne revient pas.

Connu pour son manga médical Say hello to BlackJack, Syuho Sato se penche ici sur un récit historique basé sur des faits réels. Le dessin réaliste de l’auteur sert grandement la cause de cette Île des téméraires. On entre très rapidement et très aisément dans l’ambiance pesante, oppressante de ce one-shot. Outre la réalisation graphique, le découpage est lui aussi d’une grande efficacité. C’est préférable pour une œuvre misant sur la réflexion psychologique. C’est justement sur ce dernier point que ce manga perd de son intérêt.

Soyons clair : le scénario est loin d’être mauvais. Nous suivons Watanabe dans cette mission-suicide, s’attardant sur son état d’esprit et ses interrogations. On plonge dans cette atmosphère tendue, prêt à ne pas remonter à la surface. Et puis, malheureusement, on retourne sur le plancher des vaches bien trop vite. Il est évident que L’île des téméraires se destinait à une parution plus longue, mais celle-ci s’est interrompue au bout de sept chapitres, soit un peu plus de deux-cents pages. De ce fait, Syuho Sato n’a pas pu aller au fond des choses. La psychologie des personnages n’est que trop peu poussée et, Watanabe mis à part, nous n’en apprenons pas beaucoup sur les soldats qui l’entourent, ni sur ce qu’ils pensent de la situation. Et évidemment, la fin n’en est pas vraiment une, ce qui laisse immanquablement le lecteur sur un sentiment de frustration. C’est fort dommage.

L’Île des téméraires aurait pu être une vraie réussite si la série avait pu se prolonger. Avec cet unique tome, nous restons malheureusement sur notre faim. Mais il ne mérite toutefois pas d’être ignoré. Avis aux amateurs ou aux curieux, vous voilà prévenus !

(par Baptiste Gilleron)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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