Naufragé dans les mers du Sud, Prendick parvient à trouver refuge sur une toute petite île, sous le joug du mystérieux Docteur Moreau. Son assistant dévoué, Montgomery, accueille avec précaution le nouveau venu. Qui bientôt découvre la population locale : des êtres mi-hommes mi-animaux, qui semblent effrayés et en grande souffrance. Prendick finit par trouver leur village où trône un gigantesque totem à l’effigie de Moreau.
Classique de la littérature fantastique, le roman de H. G. Wells, paru en 1896, reproduisait les inégalités humaines en les amplifiant dans un conte philosophique saisissant. L’homme y apparaissait proche de l’animal mais toujours fasciné par la cruauté. Glénat avait proposé une première adaptation BD en 2017 dans un style très classique. Delcourt présente cette version dans sa collection Ex-libris, dédiée aux classiques de la littérature imagés par le neuvième art.
La mise en image de Legars convainc dans sa modernité, sa lisibilité et l’élégance des attitudes des personnages, entre chaleur et expressivité théâtrale. La tension s’installe dès les premières pages, et culmine dans la scène chaotique qui clôt le premier tome. Un petit bémol cependant : pourquoi deux tomes quand la lecture si fluide permettait un one shot efficace ?
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
L’Île du docteur Moreau T. 1. Par Stéphane Tamaillon (scénario), Joël Legars (dessin) et Anna Conzatti (couleurs). Editions Delcourt. Collection Ex-Libris. Sortie le 1 septembre 2021. 22 x 30 cm. 48 pages couleur. 10,95 €.