Poser un regard intelligent sur la bande dessinée, voilà l’ambition de Franck Aveline, amoureux de cet art et d’autres l’environnant tels que la photographie, la peinture, le texte illustré, etc.
Ainsi, dans cette revue d’analyse qui renait aujourd’hui de ses cendres, l’étude de la bande dessinée (majoritaire), au travers d’articles et d’interviews, côtoie des dossiers sur L’utilisation de la photographie au sein de la bande dessinée (deuxième partie à suivre dans le prochain numéro), ou encore sur le peintre N.C. Wyeth.
Faisons le tour du sommaire.
L’édito de Franck Aveline parle d’emblée de la surproduction, de la consommation de la BD, et du peu de mémoire de ce médium entretenu par les lecteurs.
Il revient ensuite sur un des chefs-d’œuvre de l’Américain David Mazzuchelli : Big Man [1], synthèse des démarches esthétiques et narratives de l’auteur.
S’ensuit un entretien avec Cosey, à l’occasion de la sortie du dernier Jonathan, pour parler de son œuvre introspective faite de questionnements qui renvoient le lecteur à ses propres interrogations. (D’où l’art de réfléchir…)
Deux autres interviews sont présentes dans ce numéro : Celle de Nicolas de Crécy, qui nous parle de ses doutes à continuer de faire de la bande dessinée… ; et celle de Guy Delisle, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Chroniques de Jérusalem, qui nous explique sa vision et sa façon de travailler la BD reportage, à savoir un souci de montrer et de ne pas interpréter…
Loïck Labreuille nous propose la première partie d’un captivant dossier sur : L’utilisation de la photographie au sein de la bande dessinée ; avec les évolutions comparées et rapprochées des deux médias.
Loïck Labreuille signe également un long article (sur 14 pages) sur la série Dragon Head, de Minetaro Mochizuki.
Le peintre américain N.C. Wyeth (1882-1945), élève de Howard Pyle, fut l’un des principaux illustrateurs de son époque. Inspiré par les tableaux de Frédéric Remington, il influencera à son tour des artistes tels que Frank Frazetta ou encore Bernie Wrightson. Il dépeint des scènes réalistes marquantes par l’authenticité de ses sujets ; il ne peint jamais ce qu’il voit, mais toujours ce qu’il « sait ».
Pour rapprocher cela du monde de la bande dessinée, et de la bande dessinée réaliste plus précisément, voici la phrase qui conclut l’introduction du 4eme tome de L’intégrale Jerry Spring : Tout ceci n’est pas tant affaire de forme que de vécu. Jijé aurait sans doute apprécié cette formule de René Follet : « Le réalisme c’est savoir ce que l’on dessine. »
Domingos Isabelhino rend hommage à Martin Vaughn-James, auteur de La Cage [2], décédé le 3 juillet 2009...
Enfin, le journal se conclut par un cahier de chroniques réalisées par Lionel Garcia, Franck Aveline, al-wat, Guillaume Laborie, Maël Rannou et Hélène Richard.
La revue se trouve en librairie et mérite d’être soutenue, même si le prix peut sembler un peu élevé (mais il s’agit d’un trimestriel). N’hésitez pas à la réclamer à votre libraire si jamais vous ne la trouvez pas. Le deuxième numéro paraîtra le 19 janvier 2012 !
(par François Boudet)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Diffusion en librairie : Harmonia Mundi.
Lire l’interview de Franck Aveline
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[1] Édité en français chez Cornélius
[2] Réédité en France par Les Impressions nouvelles.
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