On reconnaît d’emblée le brio de Zidrou : des séquences-choc, audacieuses avec des personnages et des situations parfaitement bien campés et des dialogues qui claquent. Nous avons affaire ici à un des meilleurs scénaristes de sa génération. On ne manque pas d’être happé par une suite de séquences qui se terminent toutes par une disparition, comme dans les romans à énigme de Gaston Leroux ou de John Dickson Carr.
Ces disparitions, par ailleurs, semblent choper l’air du temps, surtout avec un titre comme L’Instant d’après. Un accident de la route dont la passagère disparaît , un boxeur dont l’uppercut frappe dans le vide, un Bouglione qui se dissipe devant les caméras… Autant de disparitions inexplicables avec, sur le terrain, des enquêteurs qui élaborent les scénarios les plus alambiqués pour trouver les coupables. Le tout dans un été que l’on peut situer sans coup férir en juillet 1969.
On parcourt avec plaisir ces séquences qui s’emboitent et qui toutes s’achèvent sur une ellipse mystérieuse. On se dit que le puzzle se mettra raccord en fin de volume. Et puis... non, on reste sur sa faim : la résolution de l’album, elle. aussi, semble s’être évanouie dans l’éther.
Certes, on peut dire comme André Breton dans Nadja qu’« indépendamment de ce qui arrive, n’arrive pas, c’est l’attente qui est magnifique. » Certes, certes, mais on se demande quand même un peu si, comme pour le reste, on aura une réponse avant le déconfinement.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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