A la fin du XIXè siècle, les sommets, aiguilles et crêtes des Alpes sont l’objet de la convoitise des pionniers d’un sport qui va tirer son nom de ces décors vertigineux : l’alpinisme.
Dans les alentours de Chamonix, nombreux sont les gentlemen aventuriers qui échafaudent leur conquête des sommets enneigés réputés inaccessibles. Au culot, souvent avec panache, ces vigoureux gaillards attaquent les flancs de montagne les plus périlleux, pour la gloire de l’exploit et la beauté du geste. Ils n’ont qu’un objectif en tête : être les premiers à aller plus haut.
Inspiré des récits d’Albert Frederick Mummery, « L’Invention du vide » de Nicolas Debon retrace l’une de ces ascensions à la fois vaines et flamboyantes.
Au plus près d’une petite équipe de gentlemen alpinistes, le récit retrace la lente progression vers un sommet. Au-delà du simple exploit sportif (les techniques alpines sont rudimentaires et le barda de l’équipée pèse son poids), l’auteur dépeint de petits moments privilégiés. Dans un refuge ou le long d’une arête, ces pionniers partagent les doutes de l’aventure, roulent des mécaniques avec truculence ou se posent le temps d’une contemplation face à la majesté des montagnes.
Illustrateur chevronné, Nicolas Debon s’applique à donner de l’épaisseur à son dessin gorgé de peinture. Grâce à la couleur directe, les planches de « L’Invention du vide » ont la patine de vieilles cartes postales alpestres. Ajoutez à cela que l’auteur glisse des dialogues savoureux dans sa quête sportive, vous aurez saisi que son album est particulièrement réussi.
(par Morgan Di Salvia)
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